Ill Grande variation sur le remords comme obsession du passé Le héros parcourt la campagne pour s'étourdir, se rasséréner, avant...
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Ill
Grande variation sur le remords
comme obsession du passé
Le héros parcourt la campagne pour s'étourdir, se
rasséréner, avant d'affronter la nuit.
Et s'accuse d'avoir mal
vécu.
Dans son sommeil, il voit une femme qui lui
reproche « une faute très grave», de n'avoir pas pleuré
suffisamment ses vieux parents, semble-t-il.
Il se dit qu'il
a ignoré les aver-tissements auto.b iographiques ou
symboliques de la crise qu'il a subie dix ans auparavant.
B•iMt*1iU1Mfüi
Le héros est taraudé par un sentiment grandissant de culpabilité: « [...
] il y a trop d'orgueil à prétendre que l'état d'esprit
oùj' étais fût causé seulement par un souvenir d'amour.» Il a la
volonté de transcender ses fautes terrestres personnelles.
Le
remords amoureux n'est, selon lui, que lè révélateur d'un mal
plus profond.
Différents termes - qui concourent à la constitution d'un véritable champ lexical: «remords», «dissipée», « le
mal», « les fautes» - indiquent clairement la progression d'un
délire obsessionnel, un affolement de la conscience torturée.
On comprend ainsi qu'il appréhende les heures nocturnes qui
pourraient lui être funestes, le sommeil n'étant plus alors promesse d'un refugè, mais menace d'exil et de mise en accusation : « Une femme qui avait pris soin de [sa] jeunesse » semble
lui dire: « Comment peux-tu donc espérer le pardon?» Tout
remords est imputé à crime! En l'occurrence, le héros aurait
commis le délit de manque de mémoire filiale.
Ce qu'on ne doit pas méconnaitre, c'est l'importance du Temps
dans cette dynamique douloureuse.
Il y a une chronologie d'.Auréli,a, extérieure et intérieure: durée de l'expérience de l'être dans
le monde, durée du rêve.
Et c'est bien sûr ces durées qui, respectivement, intensifient et concentrent les regrets au point de
les aviver, de les raviver en remords.
Mais si le regret peut chercher l'apaisement dans l'avenir, le remords, lui, s'alimente d'un
passé qui oblitère les virtualités du futur.
Intensification dans
la veille et concentration dans le rêve vont donc marquer
l'expérience du Temps.
Le héros avait tenté de se déprendre des
pesanteurs de son passé personnel et affectif et de s'élever loin
des préoccupations amoureuses, trop terrestres : « La flamme a
dévoré ces reliques d'amour et de mort, qui se renouaient aux
fibres les plus douloureuses de mon cœur.
» La combustion de
ces reliques scripturales, véritables fétiches, représente une destruction tragique et symbolique; car elle suppose l'abandon de
tout espoir chimérique de renaissance cinéraire.
Mais encore
faut-il pouvoir croire en l'avenir.
On est frappé par les remarques
temporelles qui - dans les propos du personnage - permettent
de distinguer soigneusement un avant et un présent bornés par
le remords; à propos de l'apparition féminine qui lui....
»
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