Suite du th�me n°2 : La guerre au 20�me si�cle Le volume horaire consacré à cette leçon doit être de 8 heures, soit environ 4 heures pour la 1�re partie et 3 heures pour la seconde. Bibliographie : celle fournie par la fiche éduscol est tr�s compl�te. Les deux premiers ouvrages, en particulier, sont utiles. On peut y rajouter La guerre au XX�me si�cle de J.L. Dufour et M. Vaïsse paru dans la collection Carré Histoire chez Hachette; Le nouvel art de la guerre de Gérard Chaliand, Pocket, 2009. Leçon n°2 : De la guerre froide à de nouvelles conflictualités : 1�re partie : La guerre froide, conflit idéologique, conflit de puissances : Introduction : La Grande Alliance, unissant entre autres les Etats-Unis et l’Union soviétique, ne survit pas à la victoire. D�s 1947, les 2 nouvelles superpuissances entrent dans une �re d’affrontements qui ne s’ach�ve qu’en 1991 : c’est la guerre froide, qu’on peut définir comme une période de tensions multiformes entre les deux Grands sans confrontation militaire directe entre eux. Le cours peut s’organiser autour de deux grands axes : Comment la guerre froide réorganise-t-elle et restructure-t-elle le monde jusqu’en 1991, lui assurant une certaine stabilité ? Apr�s une période 1914-1945 marquée par la guerre totale, comment évoluent les formes de conflictualités dans un monde marqué par la découverte de l’arme atomique ? I) Un monde réorganisé et structuré par la guerre froide : Pour saisir les grandes caractéristiques de la guerre froide, il est possible de prendre comme point d’appui une étude non exhaustive de Berlin entre 1945 et 1990. On commencera par rappeler la situation de l’Allemagne et, plus particuli�rement, de Berlin en 1945 : le pays sort vaincu et en ruines de la Seconde Guerre Mondiale. Le territoire est occupé militairement par les quatre vainqueurs du conflit. Ce lieu symbolique qu’est l’ancienne capitale du Reich devient tr�s vite un des principaux points de fixation de la nouvelle opposition entre Union Soviétique et Etats-Unis. D�s 1948, la ville voit s’affronter les deux Grands lors du Blocus de Berlin, à l’issue duquel la division est entérinée : Berlin Ouest int�gre la RFA et le bloc américain tandis que Berlin Est devient la capitale de la RDA, démocratie populaire. Documents : pris dans le manuel Hatier, 6 p 127 + caricature jointe : Caricature est-allemande, « Le Mur est le plus fort », 1961, le Chancelier ouest-allemand Adenauer est représenté habillé en militaire et abrité derri�re l’aigle américain. Consigne : Apr�s avoir expliqué en quoi consiste la crise de 1961 et comment elle est justifiée par les autorités est-allemandes, vous montrerez, à travers ces 2 documents, que la guerre froide est un affrontement idéologique. Les réponses attendues permettent de dégager certaines des grandes lignes du cours : cela montre en particulier que la guerre froide est un conflit idéologique utilisant la propagande. A) Des enjeux idéologiques dominants Deux mod�les antagonistes : dégager ici les grandes lignes des mod�les américain et soviétique. Etats-Unis : depuis la fin du 18�me si�cle, c’est le pays de la démocratie et du libéralisme tant économique que politique. La puissance économique renforcée par la seconde guerre mondiale donne au pays une image de société de prospérité et d’abondance. Union soviétique : un syst�me d’inspiration communiste y a été mis en place, basé sur un parti unique, de masse (dans l'Union soviétique, le PCUS) et une économie collectivisée et planifiée. Une guerre idéologique : comme le montre l’étude sur Berlin, Etats Unis et Union soviétique utilisent massivement la propagande dans divers médias et diabolisent systématiquement l’ennemi (manichéisme). B) Un monde organisé en blocs : La rupture de la Grande Alliance : Celle-ci avait permis de vaincre l’Allemagne nazie mais elle ne survit pas à la victoire. Tr�s vite, le conflit idéologique déjà cité se double d’un conflit de puissances : les Etats Unis veulent éviter l’hégémonie soviétique sur le continent eurasiatique, l’Union soviétique cherche à assurer sa sécurité face à la menace américaine. L’année 1947 officialise la rupture entre les deux Grands et marque le début officiel de la guerre froide : à la Doctrine Truman (mars 1947) et à son prolongement économique qu’est le Plan Marshall (juin 1947) répond la Doctrine Jdanov (septembre 1947). L’existence de deux mod�les rivaux et inconciliables est entérinée, la rupture est consommée, chaque Grand s’emploie alors à organiser de la mani�re la plus solide possible son camp. La mise en place des blocs : Etats-Unis : le bloc américain est structuré dans divers domaines : politique (Pacte atlantique, 1949) ; diplomatique et militaire (Pacte de Rio, 1947 ; OTAN, 1949 ; ANZUS, 1951 ; OTASE, 1954 ; Pacte de Bagdad, 1955) ; économique avec Plan Marshall de 1947. Union soviétique : elle étend sa domination sur ses satellites, les démocraties populaires d’Europe de l’Est. L’organisation est à la fois idéologique (Kominform, 1947) mais aussi économique (CAEM, 1949) et militaire (Pacte de Varsovie, 1955). => D�s le milieu des années 1950, le monde, à l’instar de Berlin d�s 1949, est clairement bipolaire et les relations internationales C) Les temps de la guerre froide : Celle-ci est marquée par une alternance de périodes de tensions fortes suivies de relatives accalmies. L’apaisement ne signifie cependant jamais la fin de la guerre froide (les deux mod�les opposés subsistent et l’objectif de venir à bout de l’ennemi demeure) mais seulement une volonté commune de maintenir la paix. Plusieurs moments se dégagent : 1947-1962 : temps de tensions extrêmes, surtout jusqu’en 1953 (mort de Staline). De violentes crises surviennent (Berlin, 1948-1949 et 1961 ; Cuba, 1962 ; Corée, 1950-1953) mais ne débouchent pas sur un conflit généralisé. 1962-1975 : la Détente : de nombreux conflits périphériques persistent, localisés dans le Tiers Monde (ex : Vietnam) mais les deux Grands, fragilisés par des contestations et dissensions internes, affichent une volonté de dialogue concrétisée par une volonté de maîtrise de la course aux armements. 1975-1985 : la guerre fraîche : le retour à l’expansionnisme soviétique (crise des Euromissiles, poussée communiste dans le Tiers Monde et en particulier en Afghanistan) aboutit à une virulente réaction américaine sous la direction de Ronald Reagan à partir de 1980 (missiles Pershing 2 en Europe de l’Ouest, programme IDS, soutien aux moudjahiddines afghans). A partir de 1985, l’Union soviétique dirigée par Mikhaïl Gorbatchev n’a plus les moyens financiers de suivre le rythme imposé par les Etats-Unis. Une nouvelle Détente s’installe, caractérisée par des efforts accrus de désarmement (accords START, 1991). L’affaiblissement soviétique aboutit à l’implosion du bloc soviétique (dont le symbole est la chute du Mur de Berlin en 1989) suivie de celle de l’URSS en 1991. II) Des formes de conflictualités spécifiques à la guerre froide : La premi�re moitié du 20�me si�cle est marquée par deux guerres qualifiées de « mondiales » et de « totales ». Si l’échelle mondiale reste valable entre 1947 et 1991, en revanche, diverses raisons empêchent l’éclatement d’un nouveau conflit généralisé (apparition de l’arme nucléaire, rôle croissant de l’opinion publique…) : quelles formes spécifiques revêtent les conflits pendant la guerre froide ? A) A l’�re atomique, une guerre devenue impossible entre les deux Grands ? La course aux armements nucléaires : La spécificité de l’arme nucléaire : compréhension rapide de l’extraordinaire puissance de destruction de cette arme, expérimentée à la fin de la seconde guerre mondiale contre le Japon. De plus, sa puissance est considérablement améliorée par la suite : la bombe A lancée sur Hiroshima et Nagasaki est vite dépassée par de nouvelles technologies comme la bombe thermonucléaire (ou bombe H), mille fois plus puissante. Le monopole américain disparaît vite, l’Union soviétique, dans le contexte nouveau de la guerre froide, accentue ses recherches en ce sens : bombe A mise au point d�s 1949. Mais la diffusion de cette arme ne s’arrête pas aux deux superpuissances : des puissances moyennes l’acqui�rent comme la France, la Grande Bretagne, la Chine… même si l’essentiel de l’arsenal reste aux mains des deux Grands. La crise de Cuba, 1962 : le monde au bord du gouffre nucléaire : Une île qui échappe à l’influence américaine : la prise du pouvoir par Fidel Castro en 1959 modifie la position internationale de Cuba, jusqu’alors allié traditionnel des Etats-Unis. Ceux-ci n’acceptent pas que l’île se rapproche progressivement du bloc soviétique et essaient de renverser le pouvoir castriste. Pour se protéger, Castro accepte l’installation de missiles nucléaires soviétiques sur son sol. Pour la premi�re fois, le territoire des États Unis est directement menacé. La réaction du Président JF Kennedy. Pour la premi�re fois depuis 1945, un président américain menace d’utiliser directement l’arme atomique contre l’Union soviétique. Devant le risque d’une guerre nucléaire, N. Khrouchtchev recule et renonce à l’installation des missiles soviétiques sur l’île de Cuba ; en contrepartie, les Etats-Unis promettent de ne plus essayer de renverser Fidel Castro et retirent leurs missiles de Turquie. Surtout, cette crise favorise l’apaisement des relations entre les deux Grands et l’ébauche de discussions, principalement sur le désarmement. La période de la Détente commence. Les leçons de la crise de Cuba : Ev�nement marquant, traumatisme fort pour une opinion publique suspendue aux réactions de Kennedy et Khrouchtchev, le monde a réellement craint l’éclatement d’une nouvelle guerre mondiale, nucléaire cette fois ci. Cette crise montre que l’arme atomique modifie la guerre dans la seconde moitié du 20�me si�cle. La guerre directe entre les deux Grands et leurs alliés proches devient « improbable » (R. Aron) : la guerre nucléaire conduit, en l’absence d’un espoir de protection efficace, à une destruction mutuelle et totale. La seule façon de se garantir d’une attaque est de faire peser su...