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Héritier des philosophes des Lumières, le poète du XXe siècle se donne pour mission de s’engager à changer la vie....

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« Héritier des philosophes des Lumières, le poète du XXe siècle se donne pour mission de s’engager à changer la vie.

Une position qui est devenue à ses yeux une nécessité existentielle et un rôle qui est autant social qu’humanitaire.

Il s’agit, en effet, de guider le peuple dans sa marche vers l’avenir, Victor Hugo l’avait formulé ainsi: « Peuples, écoutez le poète !» (Les rayons et les ombres). Ainsi on peut s’interroger sur la nature des liens qui peuvent exister entre poésie et engagement politique, social ou bien humain : dans ce qui peut apparaître comme une confusion des genres, la poésie se révèle-t-elle à elle-même, ou ne risque-t-elle pas au contraire de se perdre ? I Le poète engagé : grandeur d’une écriture et répercussions La préface de L’Honneur des poètes dévoile un contexte historique précis, celui de la Seconde Guerre mondiale.

Et plus particulièrement celui de la France sous l’occupation allemande, face à laquelle le mouvement de la Résistance va progressivement se dresser. Durant cette période, la poésie n’est plus uniquement le miroir de l’expression des sentiments, à savoir celle du lyrisme, mais davantage une arme pour se défendre contre la barbarie et les horreurs infligées par la guerre.

Un extrait issu du recueil peut illustrer ce mouvement de révolte, cette marche vers l’engagement : « Je hais.

Ne me demandez pas ce que je hais/ (…) il y a le feu sanglant, la soif rageuse d’être libre » (Pierre Emmanuel, L’honneur des poètes). Qui plus est L’honneur des poètes, titre de ce recueil collectif (recueil paru le 14 juillet 1943 aux Éditions de Minuit, appellation symbolique d’une maison clandestine), confère à la poésie une fonction éthique et traduit les émotions et les interrogations que suscite la guerre.

C’est pourquoi, il convient de souligner que la poésie moderne naît dans l’insatisfaction de la conscience humaine, devant la laideur ou tout simplement la rudesse de l’existence (dans ce cas précis il s’agit de la guerre). L’expéri ence poétique (de poiein qui signifie « faire ») s’impose comme une absolue nécessité et s’articule à la difficulté d’affronter le monde.

Adhérer à ce monde qu’on ne comprend pas et que l’on refuse tel est le projet fondamental de cette poésie dérivée de la douleur et du sentiment d’une difficulté à vivre.

Paul Éluard, l’auteur de la préface, affirme à ce propos « une fois de plus la poésie mise au défi se regroupe, retrouve un sens précis à sa violence latente, crie, accuse, espère ».

De ce point de vue, la poésie en ressort grandit. Cette conception se retrouve aux siècles précédents, notamment dans Les châtiments de Victor Hugo, la plus représentative d’une poésie de combat contre un pouvoir autoritaire ou encore dans Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné au XVIe siècle… II La pluralité de l’écriture poétique : l’engagement l’un de ses moteurs Le poète est reconnu pour sa capacité à appréhender poétiquement le monde, à entrer en communion avec l’univers.

Il représente à la fois la figure d’un médiateur entre les hommes et Dieu, d’un Prométhée « voleur de feu » et d’un éclaireur.

« Grand œil fixe, ouvert sur le grand tout » le poète chez Hugo est beaucoup plus qu’un spectateur il est un visionnaire, chargé d’une mission civilisatrice.

Or le fait que la parole poétique acquiert une dimension oraculaire et dans la mesure où le sens profond de la poésie est.... »

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