Hannah Arendt (1906-1975) LA CRISE DE LA MODERNITÉ D ans toute son œuvre, H. Arendt s'interroge sur la vie sociale...
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Hannah Arendt (1906-1975)
LA CRISE DE LA MODERNITÉ
D
ans toute son œuvre, H.
Arendt s'interroge sur la vie sociale
et politique, et plus précisément, sur ce qui, dans ce
domaine, distingue la modernité de /'Antiquité.
Au XXe siècle, le fait
majenr est évidemment le développement du « totalitarisme » - com
muniste, pnis national-socialiste.
Comment la modernité a-t-elle pu
engendrer de tels monstres ?
_s _ _ _ _
I _s_M_o_d_e_r_n_e_
.1•.
__L_ _e s_An_c_i_e_n_s_e _t_e
A.
Œuvre, action, travail
■ Il y a trois grands types d'activités humaines : le travail d'abord,
qui a pour fin la subsistance et trouve son accomplissement dans la
consommation.
On est dans le domaine du périssable.
■ L'œuvre, en revanche, est destinée à demeurer: il ne s'agit pas d'un
bien de consommation, mais d'une création originale (arts et culture).
■ L'action, enfin, est toute différente: c'est l'activité politique, autre
ment dit la délibération rationnelle et la décision portant sur le bien com
mun.
Cette dimension de la vie était particulièrement développée dans
les démocraties antiques, où l'homme était conçu comme un animal
politique.
B.
Le monde moderne
■ Le monde moderne se caractérise au contraire par la prééminence du
travail, au détriment des deux autres dimensions de la vie.
L'homme se
conçoit avant tout comme producteur et consommateur, dominant la
terre entière par la technique pour satisfaire l'étendue infinie de ses
besoins.
La réflexion politique en commun s'efface devant la gestion adminis
trative de la machine productive.
L'homme est rétréci, il se recroque
ville.
Il perd l'idée de sa vocation naturelle à l'action politique.
Et si
l'aboutissement de la modernité technique doit être la fin du travail, on
peut imaginer quel sera le désarroi de l'humanité: « C'est une société de
travailleurs que l'on va délivrer des chaînes du travail, et cette société
ne sait plus rien des activités plus hautes et plus enrichissantes pour les
quelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté.
» L'homme sera mûr
pour Disneyland.
2.
Le totalitarisme
A.
Les pathologies de la modernité politique
111 La prédominance de l'individualisme dans les sociétés démocratiques
entraîne plusieurs conséquences.
D'abord, une certaine atomisation :
les solidarités comumunautaires disparaissent.
On assiste à un tête-à-tête
entre les citoyens nains et l'État géant.
En conséquence, le corps social offre moins de résistance aux phénomènes de masse: le conditionnement collectif, par l'idéologie officielle....
»
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