Guinée 1985-1986 En Guinée, le 15 mai 1985, le Comité militaire de redressement national (CMRN) présidé par le colonel Lansana...
Extrait du document
«
Guinée 1985-1986
En Guinée, le 15 mai 1985, le Comité militaire de redressement national (CMRN)
présidé par le colonel Lansana Conté décidait de libérer trente dignitaires de
l'ancien régime de Sékou Touré: quatorze anciens membres du gouvernement, cinq
hauts fonctionnaires, l'ancien chef d'état-major de l'armée de terre, le général
Somah Kourouma, la fille aînée de l'ancien dictateur, Aminata Touré, neuf
officiers et un homme de troupe.
Mais à peine ces libérations étaient-elles
effectuées, que les tensions internes au régime débouchaient sur une tentative
de coup d'État.
En effet, le 4 juillet 1985, la radio guinéenne annonçait que le
CMRN était renversé et remplacé par un "Conseil suprême d'État", dirigé par le
colonel Diarra Traoré.
Mais la plus grande partie de l'armée est restée fidèle
au président Conté, qui participait, au moment des événements au sommet de la
CEDEAO à Lomé (Togo).
Le 5 juillet, il était patent que la tentative de coup d'État avait échoué.
Parmi les conjurés se trouvaient, outre le colonel Diarra Traoré, le capitaine
Lanciné Kéita, secrétaire permanent du CMRN, M.
Mamady Bayo, ministre de la
Jeunesse, des Arts et des Sports, et les capitaines Bakary Sako ou Oumar Kébé.
Ce coup d'État manqué a fait officiellement 18 morts et 229 blessés.
On estime à
deux cents (dont six membres du gouvernement) le nombre des personnes arrêtées.
En prévision du procès des conjurés, deux ordonnances présidentielles ont été
prises le 13 août, créant une Cour de sûreté de l'État et un tribunal militaire.
Des rumeurs persistantes indiquent que, depuis juillet 1985, plus d'une
vingtaine de prisonniers politiques auraient été exécutés sans procès par le
régime du président Conté.
Il s'agirait, outre le colonel Diarra Traoré, de
certains anciens compagnons de Sékou Touré: Moussa Diakité, Ismael Touré, Siaka
Touré, Mamady Kéita...
L'un des problèmes les plus préoccupants pour le nouveau régime guinéen est
celui des "Guinéens de l'étranger".
Ils sont environ deux millions à vivre soit
en Europe (France, RFA), soit en Amérique (Canada, États-Unis), soit dans des
pays africains limitrophes (Côte-d'Ivoire, Sénégal).
Le colonel Conté a voulu
faire un geste en leur direction en créant un secrétariat d'État chargé des
Guinéens de l'étranger, confié à Jean-Claude Diallo, psychiatre ayant passé une
grande partie de sa vie en RFA.
Mais cette politique a montré ses limites
lorsque M.
Diallo a démissionné du gouvernement le 18 mars 1986, alors qu'il se
trouvait en mission à Genève.
La situation politique est trouble ; la situation économique et....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓