Gravitation _ La force de gravitation (ou attraction gravitation nelle) est celle qui, s'exerçant entre les corps dotés d'une masse...
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«
Gravitation
_ La force de gravitation (ou attraction gravitation
nelle) est celle qui, s'exerçant entre les corps dotés
d'une masse (notamment entre les corps célestes)
est responsable de leur chute, du mouvement des
planètes, etc.
La pesanteur en_ est la conséquence
que nous connaissons communément le mieux.
C'est
un phénomène dont l'étude est très ancienne.
La
découverte fondamentale, dans ce domaine, est celle
de la loi de la gravitation universelle, publiée par
Newton en 1687.
Elle est à la base de toute la méca
nique céleste, de sa formulation jusqu'au début du
xxe siècle.
La théorie de la relativité généralisée (Ein
stein, 1916) la remet partiellement en cause.
L'interaction gravitationnelle est l'une des quatre
interactions fondamentales.
Toutefois, sa particule
associée - le graviton - reste à découvrir autrement
q1Je par la théorie.
La gravitation est une réalité physique qui nous concerne en
permanence.
Le fait que nous nous tenions debout, que les
objets tombent quand on les abandonne au-dessus du sol, que la
Terre circule dans l'espace, etc., sont en rapport avec cette réa
lité.
Les scientifiques et les techniciens qui travaillent pour pro
pulser des fusées et des satellites dans le ciel, doivent se baser
sur les lois qui régissent ce phénomène ...
« La loi de la pesan
teur est dure, mais c'est la loi», chantait Georges Brassens.
C'est, de plus, non seulement un sujet qui a une fort longue his
toire, mais -encore une question ouverte, dans la mesure où elle
est encore loin d'être totalement éclaircie.
Cela reste du
domaine de la recherche.
Tout en ayant un passé fort lointain,
elle ne relève pas de la physique et de l'astronomie de grand
papa !
-
La cosmologie, de la préhistoire au XVIe siècle
Il existe une relation obligatoire entre les idées sur la chute
des corps (la «chute des graves», disait-on en français de
jadis), et la cosmologie, c'est-à-dire- la manière dont les
hommes se représentent l;univers et son fonctionnement.
Selon
Fontenelle ( 1657-1757, philosophe et vulgarisateur), « L 'astronomie est fille de l'oisiveté», parce que les premières observations furent dues aux « anciens bergers de Chaldée».
qui
avaient tout leur temps pour regarder le ciel en gardant leurs
moutons.
L'astronomie est, en fait, bien plus ancienne que la
domestication des ovidés et l'on trouve des traces d'observations longtemps avant cette époque qui vit l'homme utiliser
systématiquement les animaux (au cours du néolithique).
Mais
il n'y a pas, au départ, de liens-définis entre le mouvement des
objets célestes et les premières représentations naïves que les
civilisations (Sumer, Égypte, Chine ...
) esquissent du monde.
La question apparaît avec la rationalisation grecque et les
tentatives de formalisation du mouvement et de la mécanique
en général (voir art.
20).
Après différents autres auteurs (Pythagore, Méton, Eudoxe,
Platon ...
) qui avaient imaginé un système sphérique centré sur
la Terre, Aristote le perfectionne (ou croit le faire).
La Terre est
sphérique, immobile (voir art.
20 et 21):La lune, le soleil, les
astres ...
, sont sur 58 sphères cristallines qui tournent, la sphère
des étoiles fixes enfermant le tout.
Si tout ce système «tient»,
(est stable), c'est aussi grâce à une substance qui sert de liaison
entre la Terre et les différentes sphères.
Cet univers sphérique a
un haut et un bas.
L:es « sphères cristallines»
J.
P.
Verdet, historien de l'astronomie, conteste (à juste titre,
certainement) les sphères «solides» (ou «cristallines») et les
attribue aux théologiens du Moyen Age.
Il propose de parler
plutôt de «sphères corporel/es», précisant qu'elles ne sont
définies que par leurs propriétés.
Il est certain (nous le disons à plusieurs reprises dans ce
livre) que nous avons toujours tendance à analyser des
idées très anciennes à l'aide de notions et de méthodes du
siècle.
Certaines connaissances du passé étaient sans
doute bien plus vagues, au regard de ceux qui les formulaient, que les interprétations simplifiées (et rationalisées)
que nous en donnons maintenant.
xxe
La science et les prêtres égyptiens d'Héliopolis distinguaient
déjà, bien avant la Grèce classique, quatre éléments (dits premiers par les Grecs): le feu, l'air, l'eau et la terre (voir art.
2).
Dan§ la mécanique d'Aristote, chaque corps contient à là fois
_ce;qu'il appelle «du lourd» et «du léger» (encore s'agit-il,
évidemment, de traductions en français du XXe siècle de termes
grecs du Jye siècle av.
J.-C.).
Chaque corps a ce qu'Aristote
nomme un lieu naturel, vers lequel il va spontanément quand il
n'est pas soumis à une force extérieure.
Si le corps contient
davantage de lourd que de léger, son lieu naturel est le centre de
la Terre et, abandonné à lui-même, il va vers ce centre, c'est-àdire qu'il tombe verticalement.
Parmi les éléments, c'est le cas
de la terre et de l'eau.
S'il contient davantage de léger que de
lourd, au contraire, il monte.
Parmi les éléments, c'est le cas du
feu et de l'air.
li y a là ce que l'on peut baptiser (toutes proportions gardées) une sorte de règle de la gravité.
Il complète en
ajoutant que plus un corps est lourd, plus il tombe vite.
Au modèle cosmologique d'Aristote (sur le concept de
modèle, voir art.
2 et 21) succèdent ceux d'Hipparque, de
Claude Ptolémée, ce dernier étant repris au Moyen Age par les,
astronomes arabes et chrétiens.
On lit souvent que les hommes
de l' Antiquité et du Moyen Age pensaient que la Terre était
plate.
C'est une idée fausse ...
depuis Pythagore.
Pour ce qui
concerne le pourtour méditerranéen, le Moyen Orient, la partie
del' Asie Ia_plus proche de nous, ainsi que l'Europe, la période
qui s'écoule entre l'effondrement définitif et complet de la partie occidentale et africaine de l'empire romain et la montée de
l'empire musulman, a vu l'écroulement d'un système administratif et politique relativement structuré et ordonné.
Corollairement, des connaissances acquises pendant des
siècles dans les contrées concernées ont disparu.
Cela a touché,
en particulier, l'héritage grec et hellénistique.
Pour ce qui nous
intéresse ici, on en constate le résultat à la lecture des histoires _
de la cartographie (aujourd'hui assez nombreuses et très agréablement illustrées).
Au cours de la rupture évoquée, des représentations d'un univers plat, -circulaire, sont effectivem,ent
dessinées.
Le centre en est la Mecque dans les pays musulmans
et Jérusalem dans les pays chrétiens.
Cette régressio~ dure un
siècle ou deux dans l'Islam (où les œuvres de Ptolémée sont
traduites dès le VIIIe siècle), un peu plus chez les chrétiens.
,
Peu après, certains modèles du monde seront illustrés par des
sphères armillaires, où des anneaux plats métalliques (représentant les trajectoires des corps célestes) entourent la Terre,
figurée par une petite boule sphérique centrale (par exemple,
celles que faisait fabriquer le pape de l'an mil, Sylvestre II,
alias Gerbert d'Aurillac).
_
Çà et là, des contestations prudentes sont formulées.
Telle
celle de Jean Buridan, philosophe et physicien parisien du XIVe
siècle, à propos de l'explication_donnée par Aristote du mouvement des projectiles.
Telles celles de Nicole d'Oresme (XIVe)
et Nicolas de Cues (XVe) qui, sans remettre en cause ouvertement le modèle de Ptolémée reconnu par les Pères de l'Église,
expriment quelques doutes.
Copernic (1543) et plusieurs astronomes postérieurs (Tycho
Brahé, 1546-160 l ;- Giordano Bruno, 1548-1600) rejettent ce
modèle qui subsistait depuis près de 2 000 ans : Copernic, en
proposant un modèle héliocentrique qui finira par s'imposer
(voir art.
21 et 22); Tycho Brahé, en abandonnant les sphères
solides (ou corporelles, si l'on suit J.
P.
Verdet) et surtout en
améliorant la précision des observations et des mesures astronomiques; Giordano Bruno, en plaidant en faveur d'un univers
illimité (ce qui lui valut le bûcher à Rome en 1600).
Le système de Copernic
•
..
.
.
.
..
Le soleil est situé
au centre, puis, par
ordre croissant des distances au Soleil, on
trouve :
Mercure,
Vénus,
la Terre,
Mars,
Jupiter,
Saturne,
la sphère
des étoiles.
Les lois de Kepler
Tycho Brahé finit sa vie en 1601 à Prague comme astronome
(et astrologue) de l'archiduc Rodolphe IL Son successeur est
Johannes Kepler, copernicien convaincu (ce que n'était pas
Tycho Brahé).
Il recueille, dans l'héritage de son prédécesseur,
le monceau d'observations précises faîtes pendant plusieurs
-décennies de travail intensif, et des instruments plus précis que
ceux qui existaient auparavant.
Il essaie, grâce à ces observations et de manière uniquement
empirique (c'est-à-dire, dans ce cas, sans démonstrations théoriques), en s'inspirant d'une argumentation inspirée par les
pythagoriciens, d'~xpliquer comment les planètes circulent
autour du Soleil.
Kepler formule trois lois (la première et la
deuxième en 1609, la troisième en 1619).
1.
Chaque planète (du système solaire) décrit, autour du
Soleil, une ellipse dont le Soleil occupe l'un des foyers.
p
'
:o
A:
''
----~-----➔------------- ---
s
:·
S'
,B
2.
Les aires (les surfaces) balayées par le rayon-vecteur SP
(la partie de la droite qui joint le centre du Soleil à celui de la •
planète) pendant des temps égaux sont égales.
L'ellipse
L'ellipse fait partie de la famille de courbes appelées
coniques (ou sections coniques).
Un cône est un volume (en
forme de cornet, si
l'on veut, comme
certaines glaces de
pâtisserie) qui a un
sommet et dont les
parois ont pour base
une figure géométrique fermée (qui est
un cercle si le cône est
« de
révolution »
et,
dans ce cas, il a un axe
de symétrie).
Si l'on
coupe ce cône par un
plan, la figure que dessine l'endroit (l'intersection) où le plan coupe les
parois du cône est une
conique.
Selon l'inclinaison
du plan par rapport à l'axe du cône, cette figure est une
ellipse, une parabole, une hyperbole ou un cercle (quand le
plan et l'axe sont perpendiculaires).
On peut dessiner une ellipse en plantant deux punaises en
S et S' dans une feuille de
papier et en y attachant
un fil plus long que la distance SS' de ces deux
punaises.
On pose alors
la pointe P d'un crayon
sur le papier, en tirant
sur le fil, et l'on fait un
tour complet en gardant le fil constamment
bien tendu.
La pointe
du crayon dessine une ellipse.
La somme des 2 distances PS
et PS', égale en permanence à la longueur du fil, est
constante: PS + PS' =constante.C'est une autre définition
de l'ellipse.
Les coniques étaient bien connues depuis longtemps.
Leur étude géométrique figure dans les œuvres d'Euclide et
d'Archimède (Ille siècle av.
J.-C.).
Il a fallu cependant
attendre Kepler pour savoir que l'orbite des planètes est
elliptique.
La raison en est sans doute que les Grecs étaient
persuadés que les mouvements de tous les corps célestes
sont nécessairement circulaires.
Les constantes
Dans la relation mathématique (la formule, l'équation ...), qui
exprime une propriété ou une loi physique, intervient parfois
ce que l'on appelle une constante physique.
Par opposition
aux variables (qui, comme leur nom l'indique, peuvent changer de valeur, selon le lieu ou au cours de l'expérience, etc.),
cette constante va, dans les conditions définies, garder la
même valeur.
Elle peut être parfois sans dimension, c'est-à-dire un simple
nombre sans unité, exprimant par exemple que 2 grandeurs de même nature sont proportionnelles entre elles.
Par exemple, la masse d'un proton au repos est mp =
1,67263.1 o- 27 kg, celle d'un électron au repos est me =
9,1094.10· 31 kg.
Le rapport des deux:
mp = 1,67263.10· 27
me
9,1094.10· 31
= 1,8 _103
Ce nombre 1,8.103 est sans dimension (mais ce n'est pas
une constante universelle).
Elle peut aussi avoir la dimension d'une grandeur physique
et le nombre qui indique sa valeur doit être accompagné du
nom de l'unité de cette grandeur.
Par exemple, la constante
de gravitation universelle (voir plus loin) s'exprime en newton.
m2 • kg-2 •
Quatre constantes sont dites « universel/es »:
- la constante de gravitation, G = 6,672.10· 11 newton .
m2 • kg-2
- la constante de Boltzmann, k = 1,38066.1 o- 23 joule par
kelvin
-
la vitesse de la lumière dans le vide, c = 2,997 924 58.
10' mètres par secondes
- la constante de Planck, h = 6,6261.1 o·
hertz.
34
joule par
Sur la figure, si le temps t mis par la planète pour aller de P à
P 1 et de P2 à P3 est le même, les deux surfaces hachurées ont la
même valeur.
Il revient au même de dire que la surface balayée
par le rayon-vecteur est proportionnelle au temps mis à la parcourir.
Si donc j'appelle s, sur la figure, la valeur de chacune
des deux surfaces hachurées, la loi s'exprime par la relation:
s = k.t (k est une constante).
Une conséquence de cette loi est
que, la planète étant plus ou moins proche du Soleil selon le
moment de l'année (SP a une longueur variable), la vitesse de
la planète sur son orbite n'est pas constante.
3.
Le carré de la période de révolution (c'est-à-dire du temps
T que la planète met à parcourir son orbite) est proportionnel
au cube du 1/2 grand axe de l~ellipse.
Sur la figure, le grand axe est AB.
Le 1/2 grand axe est OA
= OB.
La loi s'exprime donc par la relation: T2 = k (OA) 3 (k est
une constante) ou :
..E...
= constante.
(OA)3
Contemporain de Kepler, Galilée étudie en détail un phénomène, déjà mentionné dans le présent texte, qui est la chute des
corps.
Il le fait expérimentalement mais souvent aussi de façon
indirecte (par exemple en s'attachant à comprendre comment, à
cause de la gravité, un corps glisse sur un plan incliné).
Il procède en partie par ce que l'on a baptisé plus tard des expériences de pensée, c'est-à-dire en imaginant comment les
choses pourraient se passer dans l'idéal, en l'absence de facteurs perturbateurs dont l'existence, dans les conditions où il
travaille, est susceptible de modifier le cours de l'expérience.
Il
raisonne par conséquent, comme tout physicien depuis cette
époque, par approximations successives.
En fin de compte, il
faut comparer les résultats obtenus par cette....
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