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Grand oral du bac : Société LA PUBLICITÉ

Publié le 08/02/2019

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Parmi les grands utilisateurs des multiples formes de publicité, citons les voyagistes, la SNCF, les compagnies aériennes et maritimes, à l’instar de la Compagnie générale transatlantique dans les années 1930.

 

tutionnel comme dans celui des affaires, les «campagnes d’image» se sont multipliées. Dans la sphère non commerciale, les campagnes éducatives n’ont cessé d’augmenter (campagnes de prévention contre le sida, campagnes concernant la prévention routière).

 

Les institutions et les entreprises ont de plus en plus recours à la publicité. La frontière avec l’information est parfois difficile à établir, dans la mesure où la publicité adopte souvent le ton de la presse d’information, cherchant à calquer ses messages sur son modèle.

 

Vers une culture de la publicité

 

Si la publicité est un des acteurs de la société de consommation, elle en est aussi le reflet. Loin de se contenter de fournir des informations sur un produit, elle se livre à une véritable mise en scène de ce produit, qui renvoie aux codes culturels de la société dans laquelle elle s’inscrit. Il suffit de voir des spots publicitaires étran-

Domaine de l’imagination, la publicité a toujours fait preuve d’une grande créativité, comme ici en 1910.

gers pour mesurer le décalage des codes de communication qui existent entre pays et entre cultures. C’est que la vente d’un produit n’est pas seulement un échange de biens: elle véhicule un ensemble de symboles et de valeurs. Tel descendant d’une lignée de brasseurs de bière se réclame d’une tradition de fabrication séculaire, tel produit alimentaire met l’accent sur des valeurs écologiques, en s’employant à démontrer que sa consommation rétablit le lien supposé perdu entre le citadin et la nature.

 

Les objets de grande consommation, produits en masse, ont perdu leur caractère unique, et dans une large mesure leur identité. C’est aussi le rôle de la publicité de leur redonner un sens, de les investir de valeurs : utiliser telle lessive sans phosphate, ce n’est pas seulement laver son linge, c’est contribuer à la protection de la nature ; utiliser telle eau de toilette, c’est montrer qujon fait partie des gens dynamiques, etc.

 

A travers la variété des stéréotypes publicitaires, le consommateur peut idéaliser sa propre image. La consommation est un moyen d’exister au sein d’une collectivité qui partage un ensemble de stéréotypes et de valeurs. C’est pourquoi certaines publicités (pour les parfums notamment) parlent à peine des produits qu’elles

 

sont censées faire vendre et se contentent de les inscrire dans un univers idéal auquel le consommateur peut s’imaginer appartenir.

 

Le regard des sociologues sur la publicité

On a évoqué la difficulté qu’éprouvaient les annonceurs dans la détermination de leurs stratégies publicitaires. La psychologie, mais aussi la sociologie et l’anthropologie, leur ont fourni des outils pour comprendre les comportements des consommateurs. Mais les sociologues à leur tour ont porté un regard critique sur la publicité.

 

L’Américain Stuart Ewen a fait ressortir en 1976, dans son ouvrage intitulé Consciences sous influence, la manière dont le taylorisme des années 1920 s’est intéressé non seulement aux moyens de production des marchandises, mais aussi aux modalités de leur consommation. Ewen a forgé le concept de «consommatisme» pour les désigner, et montré qu’elles étaient un mécanisme clé des sociétés occidentales au xxe siècle. L’Allemand Jürgen Habermas a quant à lui étudié la manière dont la publicité est passée d’un rôle strictement informatif à l’utilisation des mécanismes irrationnels de l’esprit humain.

 

Qu’on la juge indispensable ou inutile, qu’on soit sensible à son inventivité ou qu’on la considère comme une pollution, on ne peut nier aujourd’hui que la publicité occupe une place centrale dans notre société, dont elle contribue à modifier l’image.

« La publicité l'évolution des mentalités.

Se fondant sur l'hypo­ thèse que le consommateur fait preuve dans ses démarches d'achat d'un esprit rationnel, elle a tout d'abord mis en place une stratégie de per­ suasion.

On met l'accent sur les qualités du pro­ duit, en faisant confiance à l'intérêt du consom­ mateur qui doit en principe le conduire à ache­ ter.

Cette conception se résume dans la formule dite AIDA: Attention-Intérêt-Désir-Achat.

Mais cette tactique s'est rapidement heurtée à la com­ plexité des mécanismes qui conduisent un indivi­ du à acheter.

La notion d'inconscient fut alors mise en avant.

En introduisant l'idée d'automa­ tisme mental, les publicitaires ont eu recours au procédé du matraquage.

Cette approche renvoie aux travaux d'Ivan Pavlov (1849-1936) sur les réflexes conditionnés.

Il s'agit, par une répétition incessante du message publicitaire, de créer chez le consommateur un réflexe d'achat.

Cette tac­ tique donne lieu à des slogans frappants et faciles à mémor iser.

Le (( Dubo-Dubon-Dubonnet » d'avant guerre offre l'exemple d'un slogan qui frappe le regard (on pouvait le lire dans les tun­ nels du métro parisien), mais aussi la mémoire auditive (phénomène d'euphonie: ce sont les sonorités des mots et leur rythme qui gravent le slogan dans la mémoire).

Mais là encore, cette vision mécaniste de l'Homme a dû faire place à une vision plus contrastée.

La psychologie considère l'inconscient comme un processus actif plutôt que comme un film vierge que le message viendrait impressionner.

Les développements récents de la psychologie ont conduit les annonceurs à la notion de publicité suggestive, reposant sur le postulat freudien d'une tension psychologique créée par l'insatisfaction des désirs.

Le message publicitaire exerce donc une fonction symbolique, faisant appel à l'imagi­ naire du consommateur qui doit avoir l'impression que l'achat d'un produit va satisfaire son désir.

Une autre fonction symbolique est présente dans la notion de publicité projective: la fonction d'identification.

Le consommateur achetant un produit peut s'identifier à celui ou celle qui lui vante ce produit.

Il se reconnaîtra tantôt dans la ménagère (produits de nettoyage), tantôt dans l'homme d'affaires (voitures de luxe).

Ces straté- gies, qui ont connu le succès comme l'échec, ont surtout mis en relief le caractère irrationnel de la consommation.

Investissement et rentabilité publicitaires Si la publicité échappe aux filtres de la rationa­ lité psychologique, elle échappe aussi à ceux de la rationalité économique.

Rares sont les producteurs et les distributeurs qui s'abs-! Au temps de la réclame (ici à Paris en 1939), A tes hommes-sandwichs arpentaient tes rues des grandes villes.

Ils ont récemment réapparu, certains journaux, en particulier, les utilisant pour vanter leur contenu.

......

Le cinéma (ici en Inde) utilise beaucoup les affiches pour attirer les spectacteurs.

Certaines, par leur côté provocateur ou iconoclaste, ont d'ailleurs fait scandale et ont été interdites, sous la pression de ligues religieuses.

tiennent de recourir à la publicité.

Les firmes y investissent des sommes importantes.

Ces inves­ tissements s'effectuent en premier lieu dans les études de marché qui permettent de cerner le consommateur potentiel, et donc d'adapter le message publicitaire.

Mais des sommes consi­ dérables sont aussi consacrées à l'achat de sup­ ports publicitaires (presse écrite, emplacements d'affichage, spots télévisés ou radiodiffusés), et à faire des offres attractives au client (cadeaux associés à un achat, coupons de réduction).

Or il est extrêmement difficile au producteur ou au distributeur de mesurer l'impact d'une cam­ pagne sur un accroissement des ventes.

La conjoncture peut exercer une influence déter­ minante sur les ventes d'un produit, indépen­ damment de la publicité qui en est faite .

Le crédit accordé à l'activité publicitaire tient en grande partie au flou qui entoure la question de sa rentabilité.

La grande force de cette activité est en effet d'enfermer le producteur dans le dilemme suivant: ou bien il consent à effectuer une dépense publicitaire en sachant qu'il n'en mesurera jamais précisément les effets, ou il ne consent pas à effectuer cette dépense et ac­ cepte de prendre le risque que ses concurrents l'effectuent et augmentent leurs ventes à son détriment.

C'est pourquoi l'investissement publicitaire n'est jamais aussi important que dans le cas des produits substituables, où règne une concurrence acharnée entre producteurs: automobiles, produits d'entretien, produits alimentaires, électroménager, etc.

Lorsque le produit est véritablement nouveau et qu'il s'adresse au plus grand nombre -c'est le cas. »

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