Grand oral du bac : LA SOCIOLOGIE

« La sociologie métier .

Nous sommes condamnés à l'êtr e.>> Lhomme de métier est voué à remplir une fonc­ tion sociale étroite et déterminée à l'intérieur d'ensembles vastes et anonymes, sans possibilité d'aspirer à une «vie digne d'être vécue>> , c'est-à­ dire, pour Weber, une vie faite de choix person­ nels, d'engagements, de conscience et de foi.

S'ils ne partagent donc pas le même optimisme, Durkheim et Weber tirent des bouleversements de la société la même source d'inspiration et la � même curiosité scientifique.

Les questions du lien .s 1l.

social et de la socialisation des comportements u; dans les sociétés modernes deviennent, sous leur � impulsion, l'objet même de la sociologie.

� L'interprétation du social par le social Weber et Durkheim ont en commun la volonté d'être des savants.

Le modèle intellectuel qui s'impose à eux est celui des sciences de la nature, alors triomphantes.

Pour eux, la difficulté parti- La religion organise de ......

nombreuses sociétés.

Ici, en Inde, elle détermine même, par le fameux système des castes, la place de chacun dans la société.

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Les sociétés à dominante rurale conservent des solidarités et des traditions séculaires, que l'exode massif vers les villes et le déchirement du lien familial et social ont souvent détruites dans les sociétés industrielles.

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La révolution industrielle et le travail à la chaîne (ici, une usine Ford) ont transformé plusieurs générations de travailleurs en «machines humaines •.

Les conflits violents qui en découlèrent et les acquis sociaux obtenus à leur suite ont totalement modifié la structure des sociétés industrielles et fait apparaitre les • classes moyennes • ...

avant que les machines ne remplacent les hommes et que la société postindustrielle n'engendre des millions de chômeurs.

' Fer de lance des luttes sociales, les mineurs ont obtenu un statut fort enviable et développé une véritable culture professionnelle.

culière de la sociologie à devenir une science comme les autres provient du sentiment de transparence et de familiarité que les individus attachent généralement à leurs actions, à leurs intentions et à celles de leurs semblables.

Pour Durkheim, cependant, les faits sociaux "ont une manière d'être qui ne dépend pas de l'arbitraire individuel et d'où dérivent des rap­ ports nécessaires et non conscients>> .

Il repousse les fausses évidences du sens commun, tout en affirmant que l'explication sociologique ne sau­ rait se réduire à une explication psychologique.

Weber ne pense pas autrement lorsqu'il interdit de réduire le sens des actions sociales aux intentions subjectives des acteurs sociaux.

Pour l'un comme pour l'autre, les comportements individuels, bien qu'ils soient d'origine psy­ chique puisqu'ils consistent en façons de pen­ ser et d'agir, sont commandés de l'extérieur par le système entier des rapports sociaux, écono­ miques, politiques et symboliques.

Les indivi­ dus sont enserrés dans ces rapports dont ils tirent involontairement tout l'acquis nécessaire à leur vie en société.

«Quand je m'acquitte de ma tâche de frère, d'époux ou de citoyen, dit Durkheim, je remplis des devoirs et des obliga­ tions qui ont été définis en dehors de moi, dans le droit et dans les mœurs, alors même qu'ils me semblent en accord avec mes sentiments propres et que j'en ressens la nécessité intérieure.

Cette nécessité ne dépend pas de moi ; elle s'impose à moi par le fait de l'éducation.'' En définissant les faits sociaux comme le pro­ duit de l'action coercitive qu'exercent la société et ses institutions sur les consciences indivi­ duelles, Durkheim et Weber définissaient, du même coup, le domaine de la sociologie: toute organisation, toute action, tout déterminisme qui sont au principe de la régularité et de la repro­ duction des comportements sociaux.

Le raisonnement sociologique Pas plus Weber que Durkheim n'ont visé la seule compréhension phénoménologique des conduites sociales; l'un et l'autre concevaient la sociologie comme une discipline empirique, attachée à l'obser vation et à la mesure.

De même, ils partageaient l'exigence d'un contrôle scientifique des propositions théoriques que leurs obser vations leur permettaient d'affirmer.

Pour Durkheim, la méthode comparative, fon­ dée sur la technique des variations concomi- tantes, était, par excellence, la méthode de la preuve en sociologie.

Weber, qui partageait ce point de vue, résumait ainsi cette méthode: «Il s'agit de comparer des processus sociaux ou his­ toriques aussi nombreux que possible, qui sont semblables en tout sauf en un point particulier, lequel apparaît alors comme l'élément de varia­ tion pertinent.>> Le raisonnement par induction, qui est à l'œuvre dans la méthode des variations. »