Grand oral du bac : LA FRANCOPHONIE
Publié le 10/02/2019
Extrait du document
elle organise la concertation entre ses pays membres - tant au niveau des conférences mondiales que des réunions ministérielles communes ; enfin, comme opérateur principal du sommet de la francophonie, elle est au service de la coopération multilatérale dans les domaines prioritaires.
Le sommet de la francophonie de 1997
Quelle que soit la relative indépendance de tous ces organismes, l’ombre du «grand frère» français plane sur la francophonie même si la France n’en est pas l’instigatrice officielle. La désignation du secrétaire général de la francophonie lors du VIIe sommet, en 1997 à Hanoi à vu l’élection (par acclamation) de l’Égyptien Boutros Boutros Ghali, ancien secrétaire général des Nations unies, à ce poste éminemment politique - puisqu’il personnalise, en quelque sorte, la francophonie. Cela a mis en lumière l’absence d’autonomie dont la plupart des pays membres peuvent se prévaloir vis-à-vis de la France. Directement proposée par la présidence de la République française en « remerciement de services rendus», la candidature de Boutros Boutros Ghali a fait surgir des difficultés - en particulier de la part des pays africains, qui ont exprimé à cette occasion un malaise jusqu’alors diffus mais réel dans leurs relations avec la France.
L’avenir de la francophonie
Révélatrice du pouvoir que détient la France sur la francophonie en tant que structure politique, cette péripétie du sommet de 1997 souligne les difficultés de certains États membres vis-à-vis de la puissance tutélaire. Déchirés entre leur souci de voir se confirmer les projets de développement qui, jusqu’ici, leur étaient plus particulièrement
LA FRANCOPHONIE
destinés, et le désir de se défaire de l’«ingérence» française dans leur politique (la France possède toujours, en Afrique, 7 bases militaires, 8 accords de défense et 26 accords de coopération), ces pays ne peuvent, en l’état actuel, s’opposer aux desiderata de l’ancien colonisateur. De plus, avec le redéploiement des aides au développement en direction des pays d’Europe de l’Est et la révision possible de la politique africaine de la France par la majorité élue en 1997, ce sont les créateurs historiques qui se voient déposséder de la maîtrise de la francophonie. Ainsi, le malaise actuel révèle un déséquilibre entre les fondements originels de cette institution, le partage culturel s’effaçant devant les soucis économiques de développement.
Plus de franchise dans le discours de la francophonie permettrait sans doute de souligner les priorités économiques qui la sous-tendent et aurait l’avantage de remettre l’accent sur l’axe Nord-Sud, qui, depuis toujours, constitue la colonne vertébrale de la francophonie.
«
La
francophonie
....
Loüisiane
Polynésie française
Guyane• /
Membre de la communautê francophone
Membre observateur
+ Minoritês francophones
régions en voie de développement -; enfin, au
Canada, où la situation est un peu particulière,
puisque l'usage du français au Québec et au Nou
veau-Brunswick est également le fruit d'une colo
nisation vieille de près de quatre siècles -les fran
cophones de ces régions sont les descendants des
migrants français et le français est leur langue
maternelle.
La définition de la francophonie est
assez large pour réunir les locuteurs qui ne parlent
le français que dans des circonstances précises et
ceux pour lesquels il est la langue maternelle:
dans les pays de parlers créoles, c'est la langue
officielle, mais elle est largement concurrencée
par d'autres idiomes (Antilles, Haïti, Guyane,
Réunion, île Maurice, Seychelles); en Afrique
noire, au Maghreb, à Madagascar , il n'est utilisé
que dans certaines occasions; enfin, il n'est parlé
que par des élites intellectuelles comme signe de
distinction au Moyen-Orient, en Indochine, en li'
1
Roumanie, en Bulgarie, etc.
ê
Cette géographie de la francophonie suit à peu l'l
�
près les turbulences de l'histoire coloniale fran--s
çaise.
Les pays qui font partie des aires géogra- 8:.
phiques les plus anciennement colonisées par la
France ressentent le français comme une identité
à défendre ou un atout pour leur inscription dans
un contexte international plus large (Guade
loupe, Martinique, Guyane, Nouvelle-Calédonie
et d'autres îles du Pacifique -qui font toujours
partie intégrante du territoire national).
Dans les
pays dernièrement décolonisés, le français a le
statut ambigu de langue de l'oppresseur et de
langue diplomatique.
Ailleurs, enfin, la présence
française était plus diffuse, surtout administrative
ou culturelle (l'Indochine faisant exception), et
l'usage du français étant limité à l'élite.
Il faut
aussi faire la part des pays issus d'anciennes colo
nies belges (Zaï�e.
Burundi, Rwanda), espa
gnoles (Guinée Equatoriale) et britanniques
(Do minique, Sainte-Lucie, Seychelles).
Le poids de la Francophonie
dans le monde
Globalement, 160 millions de personnes utilisent
le français comme langue première ou seconde.
Cela place la langue française en neuvième posi
tion, derrière le chinois (975 millions de locu
teurs), l'anglais (478 millions), l'hindi (437 mil
lions), l'espagnol (392 millions), le russe (284
millions), le bengali (200 millions) et le portugais
(1 84 millions).
La communauté francophone est 7
17 DJIBOUTI H MOLDAVIE
18 DOMINIQUE 33 MONACO
11 tGYPTE
37 NIGER
20 FRANCE
33 NOUVEA IJ.IIRUNSWICK
: �::� : :'"� �E •
23 GUINtE BISSAU
41 ROUMANIE
..j ••
f' Z4
GU!NtE tQUATORIALE 42 RWANDA
2S HAITI
43 SAINTE.WCIE
:H LAOS 44 SAD TOM& E PRIIIC IPE
27 UBAN 411 stNtltJIL
2S WXEMBOURO
48 SEYCHELLES
• 21
MACtDOINE
47 SUISSE
30 MADAGASCAR 48 TCHAD
31 MAU
48 TociO
32 MAROC
10 TUNISIE
33 MAURICE U VANUATU
M MAURITANIE
Ill Vltf NAM
INDE
1 7 ..
Pondichéry .
.
...
1 a e
urban .
aa
Réunion .1
t ·-
- ,..
-.1"
----1 Wallis
et-Futuna
e S1
'
Nvel/e-
Calédonie
./
actuellement en pleine expansion et forme un
espace économique qui représente 17% du com
merce mondial.
Les 49 pays qui ont participé, en
novembre 1997, au sommet de la francophonie à
Hanoi, représentent le quart des pays membres
de l'ONU -mais, bien entendu, leurs habitants
ne parlent pas tous le français.
Pourtant, l'évolu-�
tion démographique mondiale ne se fait pas au �
bénéfice des 2,7% de francophones actuels, qui �
vont sans doute voir leur nombre diminuer dans �
REGION DE BRUXELLES
CAPITALE
BRUSSELS
HOOFDSTEDELIJK GEWEST
! Le
français et le flamand sont les deux
a langues officielles de la Belgique, ce qui crée
un dur antagonisme entre les deux communautés.
' En 1971, le Sénégal manifeste allègrement
sa francophonie et sa francophilie.
E
g
�
�
! Au Québec, depuis 1974, la protection
a de la langue française est à l'origine de lois
très dures -aujourd'hui plus modérées -, créant
un fort ostracisme vis+vis des anglophones.
les décennies à venir.
De fait, l'espoir de la fran
cophonie ne peut plus guère se situer qu'au
niveau de la confirmation et du renforcement
volontariste du statut de langue internationale du
français.
Sur ce point, la francophilie devient
aussi essentielle que la francophonie proprement
dite.
L'adhésion récente de la Roumanie, de la
Bulgarie et de la Moldavie, ainsi que les candida
tures de la Pologne et de l'Albanie, par exemple,
en sont des signes évidents (bien que des consi-.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Grand oral du bac : Arts et Culture L'ART DE LA PHOTOGRAPHIE
- Grand oral du bac : Arts et Culture LE BAUHAUS
- Grand oral du bac : Arts et Culture LE BAROQUE
- Grand oral du bac : WALT DISNEY
- Grand oral du bac : GEORGE ORWELL