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France 2001-2002 L'onde de choc du 21 avril L'année 2001-2002 restera en France marquée par l'énorme surprise de la qualification...

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« France 2001-2002 L'onde de choc du 21 avril L'année 2001-2002 restera en France marquée par l'énorme surprise de la qualification pour le second tour de l'élection présidentielle du démagogue d'extrême droite Jean-Marie Le Pen (Front national) et de l'élimination, dès le premier tour, le 21 avril 2002, du candidat socialiste Lionel Jospin, Premier ministre depuis cinq ans.

Cet événement considérable a eu un profond retentissement dans tout le pays et à l'étranger.

Il a suscité en réaction une extraordinaire mobilisation civique - notamment des jeunes, lycéens et étudiants, des associations et des autres corps intermédiaires, ainsi que des médias pour faire «barrage à l'extrême droite».

Cette mobilisation s'est très puissamment exprimée le 1er mai à Paris (500 000 manifestants) et dans de nombreuses autres villes.

Elle a permis au candidat républicain de droite Jacques Chirac, président sortant, d'être réélu avec 82,2 % des suffrages exprimés, lui qui avait recueilli à peine 20 % des voix deux semaines plus tôt (19,9 % contre 16,7 % à J.-M.

Le Pen et 16,2 % à L.

Jospin).

Le report des voix qui s'étaient portées au premier tour sur les candidats de gauche a été massif. Ce scrutin aura été en tous points exceptionnel : par le score historique de l'extrême droite (19,2 % des suffrages exprimés et 4 804 713 voix au premier tour ; 17,8 % et 5 526 907 voix au second), par le nombre des candidats (seize), par le niveau record de l'abstention le 21 avril (28,7 %) et par les effets d'une cohabitation entre un président et un Premier ministre appartenant à des alliances politiques opposées, elle aussi sans précédent, puisque longue de cinq ans.

Par ailleurs, geste peu commun pour un homme politique français, L.

Jospin avait annoncé dès le soir du 21 avril qu'il se retirait de la vie publique. Le «miraculé» de l'Élysée J.

Chirac restait donc au palais présidentiel de l'Élysée, pour un second mandat.

À près de soixante-dix ans, celui qui fut élu député pour la première fois en 1967, plusieurs fois ministre, Premier ministre à deux reprises (1974-1976 et 1986-1988), maire de Paris (1977-1995) apparaissait comme un véritable miraculé de ces urnes, ayant grandement profité de la mauvaise et illisible campagne de L.

Jospin.

Le président sortant n'avait en effet pu présenter aucun bilan du fait de sa dissolution désastreuse de l'Assemblée nationale en 1997.

Les élections législatives anticipées qu'il avait voulues par tactique politicienne avaient ainsi été gagnées par la «gauche plurielle» coalition associant notamment socialistes, communistes et Verts -, alors qu'il disposait d'une majorité pléthorique dans la précédente Assemblée.

Il apparaissait aussi comme un rescapé parce qu'il avait été mêlé à d'innombrables affaires politico-financières.

Certes, il avait bénéficié de l'impunité grâce à sa fonction, mais son image dans l'opinion, et plus encore à l'étranger, en était gravement affectée. J.

Chirac aura une nouvelle fois prouvé ses grandes capacités de candidat en campagne.

Dans un contexte de montée des populismes en Europe, il a ainsi fait du sentiment d'insécurité l'axe privilégié de sa campagne, poussant L.

Jospin à occuper pendant un temps le «créneau sécuritaire».

J.-M.

Le Pen n'eut aucun mal à tirer profit de cette polarisation, lui qui de longue date avait fait de l'insécurité (et de l'immigration) l'un de ses thèmes favoris. Élu en protecteur de la République, J.

Chirac se trouvait devant une opportunité historique.

Il avait en effet l'occasion, s'il le souhaitait, de marquer enfin le pays de son empreinte et d'opérer d'ambitieuses réformes.

Il a immédiatement montré qu'il entendait renforcer le rôle présidentiel dans la gouvernance de l'exécutif.

Les élections législatives qui ont suivi l'élection présidentielle, les 9 et 16 juin, ont par ailleurs donné la majorité absolue à l'Union pour la majorité présidentielle (UMP), parti en constitution visant à absorber, non seulement le RPR (Rassemblement pour la République, fondé par J.

Chirac en 1976), mais aussi DL (Démocratie libérale) et une partie de l'UDF (Union pour la démocratie française, démocrate chrétienne).

Le «parti du président», avec 33,30 % des suffrages exprimés au premier tour, a remporté 309 sièges, contre 138 (24,11 % au premier tour) au Parti socialiste (PS).

Le Front national (FN) de J.-M.

Le Pen n'a obtenu aucun siège malgré 11,34 % des suffrages, effet du mode de scrutin majoritaire.

L'UDF de François Bayrou, bien que très affaiblie par les ralliements à l'UMP, a pour sa part obtenu 23 sièges (4,85 % des voix, après 6,84 % à la présidentielle) ; le PCF (Parti communiste français), en déclin très prononcé, 21 (4,82 %, après 3,37 % à la présidentielle où il avait été devancé par deux candidats trotskistes) ; les Verts, 3 (4,82 %, après 5,25 % à la présidentielle). La fin d'un cycle politique Les élections de 2002 ont conclu un cycle politique.

La gauche avait su en 1995 bâtir une nouvelle alliance et programmer par la suite des réformes pour certaines ambitieuses, notamment dans le domaine sociétal.

Ce fut le cas de la réduction de la durée légale hebdomadaire du travail à 35 heures, de la.... »

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