France 2000-2001 Horizons électoraux Poursuivant le cycle engagé à la mi-1997, la croissance du PIB s'est établie à 3,3 %...
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France 2000-2001
Horizons électoraux
Poursuivant le cycle engagé à la mi-1997, la croissance du PIB s'est établie à
3,3 % pour l'année 2000 (2,9 % en 1999).
L'investissement et les exportations
ont continué de favoriser l'expansion.
La dynamique soutenue de création
d'emplois a également permis de prolonger la sensible décrue du chômage.
De 11,2
% fin 1999, son taux était tombé à 8,5 % en mai 2001.
En fin d'année 2000, le
climat, en France, était encore à la croissance et à l'optimisme.
Lorsque se sont confirmés les signes de ralentissement, notamment aux
États-Unis, de nombreux analystes ont estimé que la France pourrait dans une
large mesure y échapper.
Le gouvernement de "gauche plurielle" (associant
notamment communistes et Verts aux socialistes) en était également tout à fait
convaincu.
C'est ainsi que le ministre de l'Économie et des Finances, le
socialiste à penchants libéraux Laurent Fabius, avait annoncé le 31 juillet 2000
un vaste plan d'allègement fiscal s'échelonnant sur trois ans (2001-2003) et
portant sur une masse financière de 120 milliards FF (18,3 milliards €).
Le gouvernement de Lionel Jospin (Parti socialiste) avait su habilement soutenir
la croissance et la stimuler, notamment par les réformes annoncées lors de son
installation au pouvoir en juin 1997 concernant le travail et l'emploi (plan
"emploi-jeunes" et réduction de la durée légale du travail hebdomadaire à 35
heures).
D'évidence futur candidat à l'élection présidentielle de 2002 face au
président sortant Jacques Chirac (RPR, Rassemblement pour la République), il
espérait pouvoir s'attribuer les mérites de cette exceptionnelle embellie
économique venant après vingt-cinq années de "crise" et de montée du chômage.
Ralentissement de la croissance
Au premier semestre 2001, il est clairement apparu que la France allait être à
son tour touchée par le ralentissement mondial et, en premier lieu, celui des
États-Unis.
Elle a cependant continué à se distinguer par le dynamisme de la
consommation des ménages, laquelle soutenait toujours l'activité.
Dans sa note
mensuelle de conjoncture, l'INSEE (Institut national de la statistique et des
études économiques) soulignait en juin 2001 que la croissance marquait le pas
dans toute la Zone euro, les exportations stagnant désormais alors qu'elles
avaient progressé (commerce intra-zone compris) à des rythmes annuels supérieurs
à 10 % depuis la mi-1999.
Dans ce contexte, les élections (présidentielle puis législatives) du printemps
2002 s'annonçaient serrées, et la bataille certainement sans concession.
Les
annonces de candidature se sont multipliées.
À droite, le démocrate-chrétien
François Bayrou (UDF, Union pour la démocratie française) et le libéral Alain
Madelin (Démocratie libérale) se sont déclarés.
À gauche, les Verts ont désigné
Alain Lipietz et les communistes allaient présenter un candidat, tandis que
l'ancien socialiste Jean-Pierre Chevènement entendait défendre la posture
"républicaine".
Il allait falloir aussi compter avec diverses autres
candidatures populistes ou "souverainistes", ou encore d'extrême droite (dont
Jean-Marie Le Pen), sans oublier l'extrême gauche avec notamment la trotskiste
Arlette Laguiller, qui espérait obtenir, lors de sa cinquième tentative, un
meilleur score que le candidat communiste traditionnel.
Un an avant le scrutin, le climat était déjà empoisonné concernant certains
protagonistes.
Cela était notamment dû à l'affaire politico-financière dite "des
marchés publics des lycées d'Île-de-France".
Il est apparu qu'un système de
corruption très étendu avait servi à financer des partis de droite comme de
gauche (à l'exception des Verts), à l'occasion d'"appels d'offre" publics pour
les lycées de la région capitale.
Le chef de l'État se trouvait, pour sa part,
fort embarrassé par une autre affaire.
Il était en effet avéré qu'il avait,
depuis des années, pris l'habitude de payer en argent liquide de nombreux
billets d'avion et des séjours à l'étranger pour lui, sa famille et ses proches,
le tout représentant des sommes très substantielles.
Il n'a su qu'affirmer que
le statut de cet "argent de poche" était couvert par le secret défense.
Un mandat présidentiel de cinq ans
Au cours des années 1980 et 1990, la Constitution de la Ve République a connu
nombre d'ajustements.
L'un des plus importants aura sans doute été l'adoption
par référendum, le 24 septembre 2000, de la loi ramenant le mandat présidentiel
de sept à cinq ans, une durée équivalente au mandat législatif.
Le régime
politique français, fondé sur le principe de la démocratie parlementaire combiné
à un pouvoir présidentiel, s'était fort bien accommodé des anciennes durées de
mandat tant que le président et le chef du gouvernement appartenaient à la même
coalition politique.
Ce fut le cas pendant les vingt-trois premières années de
la Ve république, gouvernées exclusivement par la droite.
Les années 1980 et
1990 ont en revanche successivement connu trois périodes de "cohabitation"
(président et chef du gouvernement politiquement opposés) : de 1986 à 1988 (J.
Chirac étant le premier ministre du président socialiste François Mitterrand) ;
1993-1995 (Edouard Balladur - RPR -, Premier ministre de F.
Mitterrand) ; depuis
1997 (L.
Jospin, Premier ministre de J.
Chirac).
Ces situations équivoques, où
les deux têtes de l'Exécutif ont cherché mutuellement à se neutraliser et où les
stratégies électorales pesaient dans les comportements, ont créé des confusions
et brouillé les repères pour nombre d'électeurs.
Les élections municipales de mars 2000 ont démontré que la droite - pourtant
balkanisée depuis sa défaite magistrale lors des législatives anticipées de 1997
décidées par le chef de l'État - a fait mieux que résister (47 % au premier tour
contre 44,8....
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