français - Langues et Linguistique.
Publié le 07/05/2013
Extrait du document
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signification ne se réduit pas à la somme des significations de chacun de leurs composants.
Un des critères de la composition est l’impossibilité d’insérer un élément supplémentaire.
Les mots peuvent aussi être formés par dérivation impropre, c’est-à-
dire par transfert sans modification d’une catégorie syntaxique à une autre (dîner > un dîner ; souper > un souper). Voir aussi morphologie et néologie.
4 ORTHOGRAPHE
L’orthographe du français est généralement décrite comme complexe, dans la mesure où il n’y a pas de correspondance stricte entre l’oral et l’écrit.
Des mots homophones, indistincts à l’oral, peuvent avoir des orthographes entièrement différentes
(signe et cygne ; mais, mets et mes ; sous et saoul ; laid et les ; verre et vers ; raisonner et résonner). Des unités lexicales homophones peuvent par ailleurs appartenir à des catégories grammaticales différentes ( vers — préposition — et verre
— substantif — ; mets — forme conjuguée du verbe mettre — et mets — substantif —, mais — conjonction de coordination — et mes — adjectif possessif).
Des formes différentes, même sur le plan syntaxique, peuvent se prononcer de la même façon
(ils s’aiment et il sème ; elle la tend et elle l’attend).
Il n’existe que peu de cas dans lesquels un phonème est invariablement retranscrit par la même lettre.
Un phonème peut être marqué par plusieurs lettres (g s’écrit gu) et, à l’inverse, une lettre peut servir à retranscrire deux phonèmes, comme x, qui
correspond à ks dans sexe et à gz dans xénophobe.
Il existe en outre, en français, des lettres qui ne correspondent à la retranscription d’aucun phonème.
Dans tous les mots du lexique, il existe des lettres muettes, dont une grande partie sont des lettres étymologiques (temps, long) et qui se sont
conservées dans les mots, ou qui ont été rajoutées par des auteurs avant la normalisation de l’orthographe dans un souci d’exactitude étymologique.
Voir aussi orthographe.
5 HISTORIQUE
La langue française est issue d’une forme dite « latin vulgaire ou bas-latin » qui est une altération du latin classique.
Dans le latin classique, dès le Ier siècle av.
J.-C., il existait un décalage entre la langue écrite et celle parlée par le peuple.
Un
phénomène d’ordre phonétique, comme l’amuïssement du n (qui devient muet) et sa disparition devant -s dans des mots comme co(n)sul ou ma(n)sionem, avait déjà eu lieu.
Le latin, langue des conquérants d’une bonne partie de l’Europe et de tout
le pourtour de la Méditerranée, a été parlé dans tout l’Empire romain, par des populations très diverses, gauloises, ibériques ou celtiques.
Il ne reste que très peu de traces des langues parlées en Gaule à l’époque de la conquête romaine, et qui sont
des langues celtiques.
5. 1 Le roman
Pendant toute la période comprise entre la conquête romaine et le règne des Carolingiens, la langue parlée sur le territoire gaulois était une forme altérée du latin.
Les documents écrits que l’on possède sur cette période sont, d’une part, un texte
politique datant de 842, le texte des Serments de Strasbourg, prononcés par les petits-fils de Charlemagne lors du partage de l’empire et, d’autre part, un document religieux, connu sous le nom de Cantilène de sainte Eulalie, écrit aux environs de
l’an 900.
La nouvelle langue populaire reflétée par ces deux textes est une langue hybride, à laquelle on donnera le nom de roman.
Par rapport au bas-latin, un certain nombre d’évolutions s’étaient produites sur le plan de la prononciation et, tout particulièrement, en ce qui concerne les mots les plus courants.
Ces altérations ont été décrites par la phonétique historique.
Elles
consistent en une transformation de phonèmes en d’autres phonèmes sous l’effet de divers facteurs.
Ces transformations sont par exemple, au Ve siècle, l’effacement des voyelles prétoniques (cerebella > cervelle ; computare > compter) ; au
VIe siècle, la diphtongaison du [e] (me > mei — qui par la suite devient moi) ; au VIII e siècle, l’effacement des voyelles en position de finale absolue (muru > mur) ainsi que la transformation des voyelles finales en e muets (causa > chose). Pour ce
qui est des consonnes, les modifications sont dues à des phénomènes de relâchement articulatoire (expliquant, par exemple, la disparition de [g] dans ruga > rue).
5. 2 L’ancien français
L’ancien français avait conservé des traces du système des déclinaisons latines, progressivement ruiné par l’évolution phonétique.
Dans le cas, par exemple, d’une forme d’accusatif en -em , la disparition de la consonne finale rendait cette forme
indiscernable d’une forme d’ablatif en -e, et ce dès le Ier siècle.
Pour qu’une forme puisse être identifiée comme un ablatif, il était devenu nécessaire, dès cette époque, de la faire précéder d’une préposition indiquant clairement qu’il ne s’agissait pas
d’une forme d’accusatif, mais bel et bien d’un ablatif.
L’ancien français utilisait un système de déclinaisons, masculine et féminine, à deux cas, un cas dit « sujet » et un cas dit « régime », ce qui représentait un système très simplifié par rapport au latin, mais cette déclinaison a également peu à peu
disparu pour laisser place à une langue dans laquelle ce sont l’ordre des mots et les prépositions qui indiquent la fonction des groupes syntagmatiques.
Par ailleurs, pendant la période de l’ancien français, l’ensemble des mots hérités se doubla des
emprunts faits au latin tel que le latin ecclésiastique l’avait conservé, d’emprunts aux autres dialectes romans parlés en France, le picard et le normand, ainsi qu’aux langues germaniques.
C’est cette langue, dite langue d’oïl, par opposition à la langue
d’oc parlée dans les régions situées au sud de la Loire et qui a également été d’une grande richesse littéraire, que reflète la littérature des XII e et XIII e siècles.
La langue d’oïl est également celle qu’imposa le pouvoir royal dans sa volonté d’unification
politique et administrative.
5. 3 Le moyen français
La période dite du moyen français, qui correspond aux XIV e et XVe siècles, vit l’expansion du français central, au détriment des autres dialectes de la langue d’oïl, le picard et le normand.
C’est également à cette époque que se confirma la disparition
définitive du système de la déclinaison à deux cas, cette disparition ayant pour conséquence syntaxique le développement du système des prépositions et des déterminants, ainsi que l’établissement d’un ordre fixe des constituants de la phrase.
Cette
période fut aussi une époque où les lettrés s’efforcèrent, par le biais de l’introduction de mots latins, de relatiniser le français en remplaçant ainsi un certain nombre de mots hérités par la voie de l’évolution populaire.
5. 4 Le français de la Renaissance.
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