franc-maçonnerie - sociologie.
Publié le 19/05/2013
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Réception maçonnique d'un apprentiSe revendiquant les descendants des guildes de bâtisseurs de cathédrales, les francs-maçons utilisent pour symbole les outils desmaçons (équerre, compas, niveau, truelle) et leurs œuvres (temple, colonnes, etc.).
Sur cette gravure, un apprenti aux yeux bandéset semi-dénudé est introduit dans le temple où il va subir une série d'épreuves symboliques ; assis, le Vénérable de la loge préside lacérémonie.
Assemblée des Francs maçons pour la réception des Apprentis.
Gravure.
Musée national du Risorgimento, Turin.Agenzia LUISA RICCIARINI—MILANO
La franc-maçonnerie apparaît comme une société initiatique puisque, pour devenir membre d’une loge, un individu doit être préalablement accepté puis initié, dansl’observance des secrets, en conformité avec le mythe hiramique — personnage biblique, Hiram de Tyr, architecte, a été engagé par le roi Salomon sur le chantier duTemple et a résisté à la torture sans livrer ses secrets.
Le mythe d’Hiram sert également de point de départ d’un calendrier maçonnique utilisant un système de datation de4 000 ans antérieur au calendrier usuel.
Des symboles servent à la préparation des travaux de réflexion et comme signe de reconnaissance entre ses membres, la maçonnerie restant une société secrète oudiscrète selon les périodes.
Les outils des constructeurs de cathédrales (équerre, compas, niveau, truelle, etc.) constituent le premier support auquel viennent s’ajouter lesformes (triangle, étoile), les nombres (trois, cinq, sept) et les lettres.
Des objets sont aussi utilisés pour une reconnaissance interne : des vêtements tels que les tabliersgraduels ou des objets comme le maillet, symbole d’autorité, utilisé lors de l’ouverture et de la fermeture des travaux.
4.2 Devoirs du maçon
La maçonnerie est, avant tout, une société qui vise à enseigner une philosophie morale à ses membres.
En cela, malgré l’observance du secret, le franc-maçon doitsubordonner ses obligations fraternelles à ses devoirs envers Dieu (pour les maçonneries se référant au Grand Architecte de l’Univers), à son pays, à sa famille et àl’humanité.
Une réglementation interne aux obédiences et aux loges astreint les maçons à des devoirs envers l’institution autant que le reste de la société dite « profane ».
4.3 Objectifs de la maçonnerie
Dans la plupart des pays, le caractère charitable et le principe de fraternité se traduisent par la création de foyers maçonniques pour les maçons âgés ou pour leurs veuves,ainsi que des orphelinats et écoles pour les enfants des membres de l’ordre.
Cette fraternité diffère toutefois radicalement d’autres sociétés de bienfaisance privées, carl’aide ou la charité entre membres reste purement volontaire : aucun contrat ou autre forme d’accord ne stipule l’obligation de soutenir financièrement et matériellement unfrère dans la détresse.
La franc-maçonnerie s’investit aussi dans des causes humanitaires et n’hésite pas à collecter des fonds à l’occasion de grandes catastrophes, commecelle de la mine de Courrières, en 1906.
Mais le travail véritable en loge est une réflexion progressiste, tant pour le maçon lui-même que pour la société dans laquelle il évolue.
C’est ainsi que les maçons françaisont œuvré, entre autres, pour la laïcisation de l’enseignement, la séparation de l’Église et de l’État (sous le ministère d’Émile Combes), l’extension du vote aux femmes oul’interruption volontaire de grossesse.
5 OPPOSITION ET ANTI-MAÇONNISME
5.1 Opposition religieuse
Dès sa fondation, l’ordre est l’objet de nombreuses critiques et condamnations politiques et ecclésiastiques.
Bien que la franc-maçonnerie n’exclue pas les catholiques, quisont largement représentés dans les loges, particulièrement en Amérique latine et aux Philippines, en 1738, le pape Clément XII excommunie, par la bulle In eminenti, les francs-maçons pour hérésie.
Benoît XIV les condamne à son tour en 1751, dans la bulle Providas. En fait, l’Église catholique reproche à la franc-maçonnerie d’usurper ses propres prérogatives par des principes spirituels et un caractère religieux, raison pour laquelle certains pays catholiques n’ont jamais autorisé la franc-maçonnerie.
EnFrance, en revanche, puisque les différentes bulles pontificales ne sont pas enregistrées par les parlements, l’ordre s’épanouit à la suite du courant athée de la Révolutionfrançaise.
La célèbre encyclique Humanum genus de Léon XIII (1884) laisse entendre que l’ordre pratique le satanisme.
Ce n’est qu’en 1974 qu’un ecclésiastique, le révérend père Michel Riquet, propose une réconciliation de l’Église catholique avec la maçonnerie française.
5.2 Oppositions politiques
La franc-maçonnerie subit, dès le XVIII e siècle, les attaques des différents régimes dans de nombreux pays.
En 1737, en France, un collège de juges décide de l’interdire : le pouvoir politique ne peut en effet rester indifférent à l’égard des hommes qui se réunissent dans des lieux tenus secrets.
Les dirigeants des États catholiques appliquent lesdirectives du Vatican, comme par exemple en Espagne.
Aux États-Unis, après l’enlèvement, en 1821, du frère William Morgan qui menaçait de dévoiler les secrets de lafranc-maçonnerie, nombre de loges font l’objet d’attaques virulentes.
En France, la thèse d’un complot « judéo-maçonnique » est soutenue par le journaliste et polémisteLéo Taxil qui publie, à la fin du XIXe siècle, de « fracassantes révélations » sur la franc-maçonnerie.
De même, la prise de position en faveur du capitaine Dreyfus de la maçonnerie française permet à ses adversaires d’alimenter cette thèse.
L’avènement de régimes politiques autoritaires dans la première moitié du XXe siècle constitue une menace sérieuse pour la franc-maçonnerie : Hitler impute la responsabilité de diverses actions subversives aux francs-maçons ; il leur attribue même les incidents qui ont conduit à la Première Guerre mondiale.
Il décrète ladissolution de toutes les obédiences maçonniques en Allemagne ; les loges sont fermées et les frères fichés.
Staline, Mussolini, Franco, Salazar et Pétain leur réservent lemême sort.
En France, le régime de Vichy interdit la maçonnerie dès août 1940 et s’engage dans une persécution systématique des francs-maçons, au même titre que lesjuifs.
Les régimes communistes, à l’instar de l’URSS stalinienne, anéantissent toute organisation maçonnique.
Ce n’est qu’au début des années quatre-vingt-dix que l’ordrese reconstitue dans les pays de l’Est..
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