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Explicitation La valeur d'une copie repose pour une grande part sur votre capacité à explici­ ter les définitions des notions...

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« Explicitation La valeur d'une copie repose pour une grande part sur votre capacité à explici­ ter les définitions des notions sur lesquelles vous réfléchissez. Comme les sujets de dissertation se présentent la plupart du temps sous la forme de questions (ex.: « Pourquoi faut-il respecter autrui?»), vous avez parfois ten­ dance à chercher à répondre directement à ces questions en faisant l'économie d'un travail d'explicitation du sens des notions mises en jeu.

Vous ferez alors une liste d'arguments dans un sens (« Il faut respecter autrui, pour telles et telles raison...»), puis une liste d'arguments dans l'autre sens(« Parfois,on ne respecte pas autrui,pour telles et telles raisons ...»),sans voir que ces arguments s'appuient sur certaines définitions des notions dont ils parlent(« autrui»,« le respect»),et que si différentes argumentations sont possibles, c'est parce qu'une même notion peut avoir plusieurs définitions. Pour pouvoir répondre à la question posée,vous devez vous demander quel est le sens des notions utilisées,et ne pas faire comme si c'était une évidence(Qu'est­ ce qu'« autrui»? Qu'est-ce que le respect? Et quels sont les problèmes internes de ces notions?).

D'où un principe général: Tout:e.

dissertation cherche s'il est possible de trouver une unité dans la;·� �.

.

des sens des notions du sujet. · . tiplicjté . Ce qui revient à dire que: TquJé.

dissertation cherche à transformer les notions du sujet, dont le.

s�ns est��ultiple, en des concepts, dont la définition est unifiée. C'est une question de bon sens: souvent, face à un sujet, vous avez envie de répondre:« ça dépend!».

C'est vrai.

Mais ça dépend de quoi? Voilà la question à laquelle vous devez répondre.

Cela dépend toujours de la définition que l'on donne aux termes que l'on utilise. Le travail de définition, point de départ de la réf�exion Répondre sans réfléchir aux définitions amène à mélanger les arguments et à ne pas véritablement les justifier. Par exemple, à la question« Pourquoi faut-il respecter autrui?», un élève pour­ rait être tenté de répondre, bille en tête, qu'il faut respecter autrui, parce que ne pas le respecter, c'est mal moralement, et que s'il n'y a pas de respect, l'ordre social va être mis en danger.

C'est sans doute vrai, mais cela laisse beaucoup de questions en suspens: que veut dire «mal moralement»? Comment définir la morale? Et est-ce un argument du même ordre que celui de l'ordre social, qui, lui, est d'ordre pratique et pas moral? En revanche, si l'on part de définitions explicites, on sait au moins sur quoi s'ap­ puient les réponses. Éléments pour une première partie.

Par exemple, ici, on peut dire, dans un pre­ mier temps, qu'«autrui» est «un autre moi-même», et que le respect est «la reconnaissance de la dignité d'un être».

À partir de là, on peut dire que ne pas respecter autrui, c'est ne pas se respecter soi-même, ce qui est une forme de contradiction à la fois logique et morale vis-à-vis de soi-même.

Cela ne veut pas dire que l'on respecte autrui automatiquement, mais au moins, qu'il y a quelque chose en nous (la conscience morale) qui nous indique qu'il faudrait respecter autrui (d'où la mauvaise conscience si on ne le fait pas, par exemple). Au passage, on définit aussi le terme du sujet: «il faut» n'indique pas une néces­ sité qui serait comme une loi de la nature (puisque nous pouvons ne pas res­ pecter autrui), mais un «devoir moral», qui s'impose à notre conscience mais pas à nos actes. On a donc, à partir de ces définitions, une armature pour bâtir une argumenta­ tion cohérente. Mais ce n'est encore que la première partie.

C'est parce que ces définitions ne sont qu'hypothétiques et provisoires que l'on peut (doit) les questionner...

et donc passer à une deuxième partie. Le travail de définition, moteur de la dissertation L'erreur - trop souvent faite - est de croire qu'il suffit de recopier les définitions du dictionnaire dans l'introduction ou dans la première partie, pour passer ensuite à autre chose, et essayer de répondre au sujet sans plus du tout utili­ ser ces définitions.

Si l'on pose des définitions, c'est d'une part pour les utili­ ser, d'autre part pour les questionner et voir s'il n'y en a pas d'autres possibles, qui mènent à d'autres réponses possibles. On peut dire qu"une dissertation procède par hypothèses successives 0 1 re partie= 1 re hypothèse de réponse au sujet à partir d'une 1 re définition des notions. ,.

2e partie= 2 e hypothèse de réponse à partir d'une 2 e définition, obtenue par remise en question de la première. " 3e partie= tentative de réponse à la question à partir d'une définition qui se veut plus complète, plus compréhensive des notions du sujet. 1 Éléments pour une deuxième partie.

Dans notre exemple «Pourquoi faut-il res­ pecter autrui?», on peut questionner la définition d'autrui comme « un autre moi-même».

Qy.'est-ce que.... »

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