ethnologie - anthropologie.
Publié le 19/05/2013
Extrait du document
«
l’histoire universelle.
La problématique évolua : on ne se demandait plus « Pourquoi le sauvage est-il ainsi ? » mais « Comment n’a-t-il pas pu se développer comme nous ? ».
À la fin du XVIII e siècle et au début du XIX e siècle, les « histoires de
l’Homme » se multiplièrent.
Un schéma évolutionniste de l’espèce humaine fut élaboré.
Parallèlement, la société devint un objet d’enquête en soi.
Montesquieu, dans De l’esprit des lois (1748), tenta une étude comparative de l’organisation sociale, des coutumes et des institutions des peuples du monde.
Un grand nombre de savants
tentèrent de poser en termes scientifiques le problème de l’Homme.
En 1772, l’historien allemand Schlözer utilisa pour la première fois le terme Ethnographisch , pour aborder l’histoire de chaque peuple.
On vit alors naître une nouvelle catégorie d’historiens, les « historiens de l’humanité ».
En 1799 fut créée la
première société savante à vocation ethnologique : la Société des observateurs de l’Homme.
Ainsi, l’Europe des Lumières permit l’émergence de deux grandes orientations sur lesquelles se fondera l’ethnologie : d’une part, l’idée que le fait humain est un fait social, l’homme ne pouvant que faire partie d’une société; d’autre part, l’idée d’une
évolution de l’humanité de la sauvagerie vers la civilisation.
2. 3 Naissance de l’ethnologie
Le XIX e siècle fut marqué par deux tendances qui s’opposent plus ou moins : d’un côté, une science positive des faits sociaux et culturels avec Auguste Comte, des ethnographes et des archéologues ; de l’autre, un courant de pensée prétendant
reconstruire l’histoire de l’humanité depuis ses origines d’après le modèle des sciences naturelles.
Ces deux courants donnèrent naissance vers les années 1870 à l’ethnologie.
L’émergence et le développement de cette nouvelle discipline ne sont pas dus au hasard, mais au contexte de la période coloniale : les pays colonisateurs s’intéressaient aux
peuples qu’ils colonisaient, et la découverte de nouveaux peuples passionnait les esprits européens.
De nombreuses missions furent organisées pour aller étudier de nouvelles ethnies.
Des sociétés d’ethnologie furent créées en France en 1838, aux
États-Unis en 1842, au Royaume-Uni en 1843 et en Allemagne en 1851.
Les « voyageurs-explorateurs » parcoururent le monde et publièrent des ouvrages théoriques, de nombreux guides de voyages et des inventaires des différentes ethnies
observées.
L’ethnologie connut un nouveau tournant grâce à un Américain, Lewis Henry Morgan, qualifié de « premier ethnologue de terrain ».
Il séjourna, en 1850, chez les Iroquois et s’intéressa ensuite à d’autres tribus.
Il se préoccupa principalement de
répertorier les différentes terminologies de parenté.
Pour lui, la structure familiale régit toute l’organisation de toute société.
Son apport scientifique est considérable : il fonda l’étude comparative des systèmes de parenté qui devint l’objet d’étude
essentiel de l’ethnologie.
Un de ses contemporains, Edward Burnett Tylor, se fondant sur des données statistiques, établit des comparaisons entre les différentes institutions qui régissent le fonctionnement des sociétés.
Il est à l’origine de l’analyse
cross-cultural qui vise à établir des relations entre les phénomènes culturels observés dans le plus grand nombre possible de sociétés.
Tylor exposa la notion d’évolution des sociétés, mais en aucun cas il ne développa les théories évolutionnistes de
Charles Darwin.
Celles-ci ne furent défendues qu’à la fin du XIXe siècle, lorsque l’évolutionnisme établit un lien direct entre le développement de la société et celui de chaque individu.
À partir des années 1870, l’école allemande réagit contre l’évolutionnisme.
Avec l’école américaine, elle soutint la thèse de la diffusion des origines communes des caractères culturels, s’opposant à un développement identique des sociétés.
Mais ces
courants furent bloqués par leur démarche qui consistait à illustrer leur thèse à partir de données statistiques.
Le diffusionnisme comme l’évolutionnisme défendaient la supériorité de la culture occidentale.
2. 4 École française : le structuralisme
Claude Lévi-Strauss
Claude Lévi-Strauss est un des penseurs majeurs du xx e siècle.
Il est l’un des principaux représentants du structuralisme et a étendu le concept de structure de la linguistique à l’anthropologiepuis aux sciences humaines en général.Phillipe Caron/Corbis
L’école française évolua de son côté avec Émile Durkheim et Marcel Mauss, qui insistaient sur la spécificité du fait social et sur l’interdépendance des faits sociaux dans un système.
Émile Durkheim posa les bases conceptuelles de l’ethnologie et de la
sociologie modernes.
Marcel Mauss poursuivit son œuvre, mais ne s’intéressa qu’à l’ethnologie.
Il considérait le groupe social dans sa globalité, estimant qu’il faut connaître tous les éléments qui le régissent pour bien l’appréhender.
Il mit aussi
l’accent sur tous les éléments symboliques du groupe étudié.
Claude Lévi-Strauss, enfin, est le dernier qui ait véritablement marqué la discipline avant l’effervescence de la fin du XXe siècle.
Par l’étude des systèmes de relations, il a mis au point la
méthode structuraliste.
La prohibition de l’inceste constituant le point de départ de sa réflexion, il étudia le système des échanges de femmes, qui lui permit de décrire des modèles de parenté.
Ces axes d’observation l’amenèrent ensuite à prévoir le
comportement global des individus d’une société.
L’analyse structurale de Lévi-Stauss a bouleversé l’ethnologie contemporaine..
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