Éthiopie 1990-1991 La crise du Golfe ouverte le 2 août 1990 a constitué un sursis pour le régime éthiopien. Soutenant...
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Éthiopie 1990-1991
La crise du Golfe ouverte le 2 août 1990 a constitué un sursis pour le régime éthiopien.
Soutenant la
position des États-Unis au sein des pays non alignés, Addis-Abéba a bénéficié pendant quelques mois
d'une grande sympathie américaine, d'autant que des réformes de libéralisation économique étaient
discutées.
La situation militaire, malgré les déclarations triomphalistes du Front populaire de libération de
l'Érythrée (FPLE) et du Front populaire de libération du Tigré (FPLT), se stabilisait, rendant possible
l'octroi d'une aide alimentaire aux populations durement frappées par la sécheresse: près de 950 000
tonnes de céréales, dont plus de 70% attribués au Nord du pays, étaient nécessaires.
Dès la fin février 1991, la situation s'est dégradée considérablement pour le président Mengistu Haïlé
Mariam.
Les négociations avec le FPLE ont tourné court à Washington et l'offensive lancée par le FPLE, le
Front de libération oromo (FLO) présent dans l'Ouest du pays, le FPLT et ses organisations satellites
regroupés dans un Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE) est allée de succès
en succès jusqu'à conduire (avec un satisfecit américain) les combattants du FDRPE à Addis-Abéba le 28
mai 1991, quelques jours après la fuite du président Mengistu au Zimbabwé.
Le leader du FPLT, Meles
Zenawi, a assumé à partir de juin la direction du pays alors qu'un de ses proches, Tamrat Layne,
dirigeant du Mouvement populaire démocratique éthiopien - organisation membre du FDPRE - assumait
les fonctions de Premier ministre dans l'attente d'une conférence nationale prévue pour juillet 1991.
La rapidité de cette victoire militaire s'explique par l'excellente coordination militaire des fronts
d'opposition, particulièrement bien équipés, mais également par d'autres paramètres, plus politiques.
D'abord, les orthodoxes du régime avaient regagné une forte influence à la fin de 1990 et ils avaient
bloqué toutes les réformes économiques et politiques.
Les États-Unis, hésitants en 1990, ont alors
clairement décidé, après l'échec des discussions, de "lâcher" Mengistu, considéré comme un obstacle à
tout règlement de la crise.
L'armée éthiopienne, ensuite, qui ne s'était pas remise des purges
consécutives à la tentative de coup d'État de mai 1989, souffrait d'un mode de commandement inefficace
car trop centralisé et d'une conscription forcée d'adolescents sans aucune motivation, sans instruction
militaire ni encadrement.
De fait, il n'y eut que deux réelles batailles: Décaméré près d'Asmara et Dessié
dans le Wollo; les autres affrontements furent des accrochages limités qui accélérèrent l'implosion de
l'armée.....
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