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États-Unis 2000-2001 Le retour au pouvoir du clan Bush L'élection présidentielle du 7 novembre 2000 a été si serrée que...

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« États-Unis 2000-2001 Le retour au pouvoir du clan Bush L'élection présidentielle du 7 novembre 2000 a été si serrée que les résultats définitifs n'ont été connus qu'après trente-six jours de rebondissements politico-judiciaires.

Une victoire à l'arraché (507 voix d'avance sur son concurrent) en Floride - État où les élections ont été entachées d'irrégularités et dont le gouverneur se trouvait être le frère du candidat républicain - a permis à celui-ci, le gouverneur du Texas George W.

Bush, d'emporter, après quatre décomptes de bulletins, trois arrêts de la Cour suprême de Floride et deux de la Cour suprême fédérale, et à une voix près, la majorité requise au collège électoral. Son challenger démocrate, le vice-président sortant Al Gore, avait pourtant obtenu plus d'un demi-million de suffrages populaires de plus. N'ayant ni la majorité populaire ni mandat clair et ne disposant au Congrès que d'une majorité (historiquement) faible (au sein de la Chambre des représentants comptant 435 sièges, les républicains ont obtenu un avantage de seulement 8 voix, tandis qu'au Sénat les deux partis arrivaient à égalité, avec 50 sièges chacun), le nouveau président a fait valoir son intention de coopérer avec le camp démocrate. Cette coopération est devenue nécessaire lorsque le Sénat a basculé dans le camp démocrate : le 6 juin 2001, le sénateur républicain du Vermont, James Jeffords, a en effet quitté son parti, se déclarant "indépendant".

Tout au long de sa campagne électorale déjà, le gouverneur du Texas et fils de l'ancien président George H.

W.

Bush (1989-1993) avait fait valoir son pragmatisme, son esprit de compromis et les bons rapports personnels qu'il avait toujours maintenus avec ses ennemis politiques.

Mais les "ultras" du camp républicain - en particulier la droite chrétienne, qui lui a appporté un soutien sans faille lors des primaires, tout en gardant profil bas -, ainsi que les milieux d'affaires - qui lui avaient permis d'amasser un trésor de guerre électoral de 100 millions de dollars -, se sont montrés, dès le début de sa présidence, extrêmement vigilants. Le poids des milieux d'affaires et de la droite chrétienne Les toutes premières décisions du président semblaient en effet prioritairement destinées à satisfaire ces deux groupes.

George W.

Bush s'est empressé d'annuler des décisions de dernière minute prises par son prédécesseur Bill Clinton (1993-2001), en particulier en matière d'environnement (préservation de 24 hectares de forêt) et de protection des travailleurs contre les accidents de travail.

Et malgré la doctrine de séparation de l'Église et de l'État, il a annoncé qu'un nombre croissant de programmes sociaux seraient administrés en coordination avec des groupes religieux.

Il a aussi réitéré sa promesse d'interdire tout soutien fédéral aux organisations internationales promouvant l'avortement.

Le président n'en continuait pas moins à se présenter comme un "conservateur compatissant" (compassionate conservative) soucieux de compromis.

C'est pourquoi la formation de son équipe a été un véritable exercice d'équilibriste. Les deux premières personnes nommées ont été des Noirs (communauté dont G.

W.

Bush a obtenu à peine 10 % des suffrages) : Colin Powell (chef de l'État-Major des armées pendant la guerre du Golfe en 1991) au poste de secrétaire d'État, et l'universitaire Condoleezza Rice au poste de directrice du Conseil de Sécurité nationale.

Le nouveau président a invité certains démocrates à rejoindre son gouvernement. Seul Norman Mineta, ancien membre du cabinet Clinton d'origine asiatique, a accepté.

Enfin, le nouveau président a désigné John Ashcroft, un "ultra" de la droite chrétienne, au poste de garde des Sceaux. Au-delà de ce saupoudrage, la nouvelle équipe se distinguait surtout par le nombre de vétérans de l'administration de G.

Bush père.

La cohésion de ce gouvernement, dominé par les conservateurs proches des milieux d'affaires, était d'ailleurs assurée par le vice-président Dick Cheney, qui fut secrétaire à la Défense durant la première administration Bush, et qui est devenu la véritable cheville ouvrière de la nouvelle équipe. Lorsque le nouveau président est entré en fonctions le 20 janvier 2001, l'économie, qui en était à son 117e mois de croissance ininterrompue, semblait s'essouffler.

Les mois précédents avaient vu l'éclatement de la bulle Internet et l'effondrement des cours boursiers.

En particulier, l'indice Nasdaq des valeurs technologiques avait perdu 60 % par rapport à son sommet de mars 2000.

Entre janvier et avril file:///F/dissertations_pdf/0/451055.txt[15/09/2020 14:08:43] 2001, le taux de chômage est passé de 4,2 % à 4,6 %.

D'autres indicateurs (consommation des ménages, investissement des entreprises, niveau d'endettement) suscitaient également l'inquiétude.

Par ailleurs, le pays s'apprêtait à connaître sa première crise de l'énergie depuis la fin des années 1970 : le prix de l'essence grimpait de façon vertigineuse, tandis que les pannes de courant se faisaient de plus en plus fréquentes, en particulier en Californie (en raison de la forte demande engendrée par le "boom" économique, ainsi que des séquelles d'une déréglementation bâclée). Baisse des impôts et nouvelle politique énergétique L'Administration a su tirer profit de ce sombre tableau économique, tant pour "vendre" son projet de baisse des impôts que pour favoriser une nouvelle politique énergétique.

L'allégement fiscal promis par le candidat Bush est en effet demeuré la pierre angulaire du programme économique du gouvernement, même si les justifications sous-jacentes ont évolué : durant la campagne électorale, il devait permettre de tirer profit de la bonne santé de l'économie et d'excédents budgétaires massifs ; avec le ralentissement, cette mesure a été jugée nécessaire pour relancer l'économie.

Même Alan Greenspan, initialement sceptique, a fini par adhérer à l'idée.

À six reprises au cours du premier semestre 2001, le gouverneur de la Réserve fédérale s'est par ailleurs efforcé de ranimer la Bourse en baissant les taux directeurs : les taux interbancaires à court terme sont ainsi passés de 6,5 % à 3,75 % durant cette période. Face au Congrès, le président a obtenu gain de cause, même s'il a dû modérer ses exigences.

Il avait initialement proposé 1 600 milliards de dollars de réduction d'impôts sur une période de dix ans et s'est finalement résolu à une baisse de 1 350 milliards étalée sur onze ans, assortie d'incitations fiscales d'un montant de 100 milliards de dollars dès 2001.

Quant à la solution proposée par son administration en réponse à la crise de l'énergie, elle n'a pas causé de surprise : tant le président que le vice-président ont fait carrière dans l'industrie pétrolière...

Le projet d'augmentation de l'offre, annoncé en fanfare le 17 mai 2001, a.... »

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