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Espagne 1999-2000 Succès historique pour le Parti populaire Marquée par une série d'échéances électorales, l'année politique espagnole s'est achevée sur...

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« Espagne 1999-2000 Succès historique pour le Parti populaire Marquée par une série d'échéances électorales, l'année politique espagnole s'est achevée sur le triomphe du Parti populaire (PP) du Premier ministre sortant José María Aznar au scrutin législatif du 12 mars 2000. Si la formation au pouvoir depuis 1996 partait favorite, ni les résultats des élections municipales, régionales et européennes du 13 juin 1999, ni les sondages préélectoraux ne permettaient de prévoir sa victoire à la majorité absolue en nombre de sièges, la première emportée par la droite espagnole depuis le retour de la démocratie (1977).

Le PP a recueilli 44,5 % des voix et obtenu 183 députés sur 350 (contre 38,8 % et 156 sièges en 1996) tandis que le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) rassemblait 34,1 % des suffrages et 125 députés (contre 37,6 % et 141 sièges). Le "programme de gouvernement progressiste" conclu entre le PSOE et la coalition de gauche communiste Izquierda unida (Gauche unie, IU), sur le modèle de la gauche plurielle française, n'a pas convaincu l'opinion, sans doute en raison de son caractère tardif et de l'absence de candidatures uniques. Francisco Frutos, qui a succédé à Julio Anguita à la tête d'IU en 1999, n'est pas parvenu à enrayer l'érosion du vote communiste (5,5 % des voix et 8 députés, contre 10,5 % et 21 sièges en 1996). L'ampleur de la défaite qui a frappé le PSOE a été plus inattendue, d'autant qu'il était parvenu à restaurer son crédit politique aux différentes consultations qui se sont tenues le 13 juin 1999 (35,3 % et 24 sièges aux européennes, tandis que le PP l'emportait avec 39,7 % et 27 sièges ; 34,2 % des voix aux municipales contre 34,4 % à la majorité) et qu'il avait conservé sa position hégémonique aux élections autonomiques andalouses du 12 mars 2000.

Parmi les explications avancées à cette débâcle historique, il faut souligner la faible mobilisation de l'électorat de gauche, reflétée par un taux d'abstention de 30 %, le poids moindre de l'idéologie dans le choix des jeunes, étrangers aux références du passé, et le difficile renouvellement du PSOE. Joaquín Almunia, successeur de Felipe González à la tête du parti en 1997 et candidat désigné à la présidence du gouvernement à partir de juillet 1999, a tiré les leçons de la défaite en présentant sa démission comme "irrévocable" et en appelant à une relève générationnelle au sein du parti.

Cette rénovation était à l'ordre du jour du congrès ordinaire de juillet 2000.

Par ailleurs, le souci de stabilité et de continuité de l'électorat est lié au contexte économique satisfaisant, qui explique également le peu d'écho rencontré par la campagne socialiste axée sur l'inégale répartition des fruits de la croissance. Dans son rapport publié fin janvier, l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a estimé remarquables les résultats économiques de l'Espagne : 3,7 % de croissance du PIB (à peine 2,1 % en 1996) ; déficit public réduit à 1,1 % du PIB (contre près de 5 % en 1996) ; investissements accrus à l'étranger, notamment en Amérique latine ; dynamisme du secteur bancaire, en pleine restructuration...

Même si, pour avoir diminué, ils figurent dans ce bilan, chômage et inflation demeurent des points névralgiques.

Le taux d'inflation (2,2 % en 1999) a excédé les prévisions, risquant de nuire à la compétitivité extérieure.

Malgré la chute spectaculaire de son taux à 14,1 % (avril 2000), favorisée par une active politique de création d'emplois (1,8 million en une législature - quatre ans -, soit le triple de la moyenne communautaire), le chômage est resté le plus élevé de l'Union européenne. Concrétisée par sa victoire électorale, la crédibilité du "centre réformateur" s'appuie également sur l'allégement de l'impôt sur le revenu (de 11 %, sans compter les 8 % promis à la veille de l'élection), sur les privatisations et sur le dialogue social. L'actualité a mis en lumière l'importance de la question de l'immigration, dans une Espagne qui était traditionnellement un pays d'émigration.

Les étrangers officiellement présents représentent seulement 1,3 % de la population contre une moyenne européenne de 5,5 %.

Ce chiffre.... »

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