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Espagne 1993-1994 Fin de l'hégémonie socialiste Felipe González avait remporté, aux élections législatives du 6 juin 1993, une victoire surprenante,...

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« Espagne 1993-1994 Fin de l'hégémonie socialiste Felipe González avait remporté, aux élections législatives du 6 juin 1993, une victoire surprenante, tant sur le plan national qu'européen.

En partie due à son aura personnelle, elle valait pour promesse de "changement du changement".

Au soir du 12 juin 1994, le désaveu de l'électorat espagnol a été on ne peut plus clair.

Aux élections du Parlement européen (59,58% de taux de participation), le Parti populaire (PP, droite) de José-María Aznar l'a emporté avec 40,21% des voix, soit 28 sièges, tandis que le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, au pouvoir depuis 1982) recueillait seulement 30,67% des suffrages, soit 22 sièges.

Aux élections du Parlement de la communauté autonome d'Andalousie, fief des socialistes, qui se déroulaient le même jour, le PSOE avec 38,56% des voix (45 sièges) contre 34,47% (41 sièges) au PP, a perdu la majorité absolue. La victoire a été belle pour José-María Aznar, quadragénaire, qui a rénové en trois ans le parti qu'il présidait depuis 1989, faisant de ce dernier une alternative crédible au PSOE (l'assise sociale du PP est apparue assez proche de celle de ce parti).

Le score est apparu "historique" puisque le plus élevé jamais obtenu dans l'Espagne démocratique par un parti de droite ou du centre.

Ainsi la preuve a-t-elle était faite que les électeurs n'avaient pas été convaincus par la campagne socialiste visant à associer le PP au franquisme.

Ce refus a pu être considéré comme le signe d'une maturité politique et la victoire de la modération et du rationalisme. Si J.-M.

Aznar n'a pas déposé de motion de censure, les pressions étaient fortes pour contraindre F. González à démissionner ou à convoquer des élections anticipées.

Le chef du gouvernement s'est refusé à donner à ces scrutins une valeur nationale.

Mais sa tâche demeurait loin d'être simple. Les aléas d'alliances contraintes Il est clair que les difficultés du gouvernement espagnol étaient en partie inscrites dans les résultats de l'année 1993.

F.

González, contraint de chercher une alliance, s'est tourné vers deux formations nationalistes, Convergence et union (CiU, parti nationaliste catalan de Jordi Pujol avec 17 députés au Parlement espagnol) et le Parti nationaliste basque (PNV, de Xabier Arzallus, 5 députés). La négociation avec ces mouvements n'a pas été facile.

Leur soutien s'est révélé précaire, subordonné à l'adoption de mesures en leur faveur, comme la loi de financement des communautés autonomes prévoyant pour celles-ci une cession de 15% de l'impôt sur le revenu.

Les partis nationalistes ont, en outre, refusé toute participation au gouvernement, ce qui a laissé toute la responsabilité des affaires aux socialistes et n'a pas contribué à stabiliser la situation politique.

Il est d'ailleurs apparu significatif que J. Pujol, qui a amélioré la position de sa formation au Parlement européen, soit resté discret au lendemain des européennes, manifestant ainsi son attachement à sa position d'arbitre. Ce mode de fonctionnement n'a pas paru étranger aux difficultés du PSOE.

Ce qui a souvent été perçu comme un marchandage de groupes de pression particularistes a alimenté l'inquiétude et la réflexion sur l'unité de l'Espagne, a fourni à la droite des arguments de campagne mais, surtout, a fragilisé la position de F.

González à gauche. Au sein du Parti socialiste, les "guerristes" (du nom d'Alfonso Guerra, vice-président du parti) ont opposé aux "rénovateurs", au nombre desquels F.

González, l'alternative d'une alliance avec la Gauche unie (IU, à majorité communiste), critiquant les demandes et orientations économiques libérales du PNV et de CiU. L'IU a, par ailleurs, réalisé son meilleur score dans les deux scrutins de juin 1994 et a acquis une position telle au Parlement andalou que le PSOE allait se trouver dans l'obligation de gouverner avec elle.

La conciliation d'une entente sur le plan national avec CiU et dans le Sud avec l'IU, deux partis d'orientation économique et sociale très éloignée, a semblé devoir être particulièrement difficile.

Cette contradiction, ainsi que la perte de la majorité dans un ancien "grenier à voix".... »

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