Entré en fonctions le 30 juin 1998, le président de la République Joseph Estrada a créé la surprise par l'originalité...
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Entré en fonctions le 30 juin 1998, le président de la République Joseph Estrada
a créé la surprise par l'originalité de ses méthodes.
Son souhait de disposer de
pouvoirs économiques d'urgence pour faire face à la crise, le retour au premier
plan d'anciens affidés de la dictature de Ferdinand Marcos, les négociations
entreprises avec l'homme d'affaires Luci Tan pour réduire son amende fiscale,
ainsi que celles menées avec la famille de l'ancien dictateur, la mise à l'écart
de Richard Gordon de la Subic Bay Metropolitan Authority (Subic Bay était une
grande base navale américaine) ont terni l'image du nouvel exécutif.
Les attentes vis-à-vis du nouveau pouvoir étaient d'autant plus fortes que les
résultats économiques de l'administration précédente avaient été louables.
Entre
1994 et 1997, le revenu réel moyen des Philippins s'est accru de 21 % (28,9 % en
milieu urbain) et, jusqu'à la mi-1998, le pays semblait être relativement
épargné par la crise asiatique.
En 1998 est survenu un début de récession
économique (- 0,5 % de croissance) qui s'est traduit, au premier semestre, par
la fermeture de 1 324 entreprises.
5 millions de Philippins étaient à la
recherche d'un emploi début 1999; J.
Estrada, l'"ami des pauvres", n'a pas pu
réduire à moins de 20 % le taux de sous-emploi.
Avec un accroissement
démographique de 2,1 % par an, le revenu par habitant est retombé, en 1998, au
niveau de 1996.
Même si les projets d'investissement enregistrés auprès des
autorités ont accusé une baisse de 53,14 % en valeur (libellée en pesos) en
1998, la situation économique n'a pas semblé trop critique.
Le peso s'est
apprécié de 9 % sur l'année et les réserves de change représentaient fin 1998
l'équivalent de trois mois d'importations.
En refusant (à la différence de la Malaisie) d'établir un contrôle des changes,
les Philippines ont conservé la confiance de la communauté financière
internationale.
La croissance soutenue des exportations (+ 18 %) et la
diminution des importations (17,5 % en valeur) ont permis au pays, pour la
première fois depuis de longues années, de présenter une balance courante
positive (1,6 % du PIB).
Le nouveau président a pu se prévaloir d'une certaine
maîtrise de l'inflation (+ 9,7 %) et surtout du sauvetage in extremis de la
compagnie aérienne nationale Philippine Airlines (PAL).
Ces succès étaient
d'autant plus importants que le pays a connu un enchaînement de catastrophes
naturelles, sécheresses puis typhons, qui a entraîné un effondrement
conjoncturel de la production agricole (- 6,6 %).
Le "démarrage" difficile de la nouvelle équipe présidentielle a engendré des
rumeurs de coup d'État, rapidement démenties.....
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