Égypte 1998-1999 Libéralisme économique et contrôle politique Aucune des crises qui ont marqué l'année 1998-1999 n'a affecté les orientations politiques...
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Égypte 1998-1999
Libéralisme économique et contrôle politique
Aucune des crises qui ont marqué l'année 1998-1999 n'a affecté les orientations politiques prévalant en
Égypte depuis l'arrivée au pouvoir du président Hosni Moubarak en 1981.
Libéralisme économique et
pluralisme politique contrôlé produisent des effets tout aussi contrôlés.
A commencer par les conflits qui
ont opposé une partie de l'opinion au pouvoir.
L'Organisation égyptienne des droits de l'homme (OEDH) a
annoncé le gel de ses activités à la suite de l'arrestation de son secrétaire général Hafiz abu-Si'da en
décembre 1998.
L'OEDH avait fait état de punitions collectives infligées en août 1998 par la police à des
coptes, dans le village d'al-Kocheh, après un meurtre.
L'organisation a été accusée de divulguer des
informations mensongères, de nuire aux intérêts du pays en échange des financements étrangers et de
faire le jeu des pressions étrangères contre l'Égypte.
Face à celles-ci et aux allégations de la presse
étrangère - notamment du Sunday Telegraph en octobre 1998 -, des intellectuels et hommes d'affaires
coptes ont réaffirmé leur refus de toute ingérence dans une question strictement interne.
Quatre des
hauts gradés de la police impliqués dans les violences ont été mutés en novembre, tandis qu'un collectif
de huit organisations actives dans les domaines des droits de l'homme accusait le pouvoir de mener une
guerre contre elles.
S'est ensuivi un large débat sur le statut juridique de ces organisations, sur les financements étrangers
des ONG (organisations non gouvernementales) et les alternatives locales de financement.
Les
organisations ont pour leur part souligné la transparence de leurs comptes, relevant que l'État égyptien
était le premier à faire appel aux subsides étrangers.
En juin 1998, une procédure administrative du
ministère des Affaires sociales, dont relèvent les ONG, a mis fin au Front des oulémas d'al-Azhar.
Constitué en 1946, ce dernier avait pris des positions favorables à la censure des ouvrages présumés
laïcistes et critiqué les réformes éducatives entreprises au sein d'al-Azhar.
Tandis que le Front a été
remplacé par une association strictement caritative, ses grandes figures ont continué de s'exprimer dans
la presse islamiste.
Enfin, en mai 1999, une loi (153), rejetée par une partie des associations, a imposé
de nouvelles règles au fonctionnement de l'ensemble du secteur associatif.
Confrontation entre le régime et la presse
Dans un autre registre, le syndicat des avocats (190 000 inscrits) a tenté de réunir son assemblée
générale dans une rue principale du Caire en mars 1999.
L'initiative s'attachait à relancer les élections du
Conseil, sous contrôle judiciaire depuis 1995.
Le débat autour de la presse dite "à scandale" s'est
poursuivi.
Portant sur les restrictions imposées aux journaux imprimés en zone franche ou édités à
Chypre et diffusés en Égypte, il a aussi été marqué par l'interdiction à son premier numéro de
l'hebdomadaire artistique Alflayla, en août 1998.
Après sa campagne contre l'ancien ministre de l'Intérieur
Hasan al-Alfi (1997), le journal al-Sha'b, organe du Parti islamique du travail, a entamé une campagne
contre Youssef Wali, homme fort du régime et ministre de l'Agriculture, l'accusant notamment d'ouvrir le
pays aux intérêts israéliens.
De son côté, le journal al-Wafd, organe du parti libéral du même nom, a
mené une campagne contre le projet Toshka (nouvelle vallée), qui figure en tête des priorités du pouvoir.
La critique a été considérée....
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