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Dissertation sur le roman réaliste et naturaliste

Publié le 09/10/2013

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Dissertation : LE ROMAN REALISTE ET NATURALISTE Le roman réaliste et naturaliste du XIXe siècle est-il une simple photographie de la société de son temps ? Situés dans la seconde moitié du XIXe siècle, le réalisme et le naturalisme se succèdent ; le naturalisme se développe à partir de 1865. Ils poursuivent le même but : le roman doit représenter la réalité. Seules les méthodes diffèrent : l'approche du naturalisme se veut plus scientifique. Ces mouvements littéraires sont ancrés dans une situation politique et sociale assez instable. La multiplication de coups d'états et de changements de régimes politiques donne une richesse importante aux romans qui décrivent les conditions de vie des français au XIXe siècle. Cependant on peut se demander si le roman réaliste et naturaliste du XIXe siècle est uniquement une photographie de la société de son temps. Nous nous servions de cette problématique pour prouver que le roman sert en partie à représenter le plus précisément possible la société du XIXe siècle, mais qu'il peut aussi avoir d'autres rôles. La situation politique française lors du XIXe siècle est tout autant instable qu'explosive. Suite à la Révolution française de 1789, de nombreux régimes politiques se mettent en place les uns derrière les autres sans réussir à perdurer. De plus, la France est menacée de toute part, lors du XIXe siècle par les autres nations européennes. Emile Zola, Guy de Maupassant, Joris-Karl Huysmans, Henry Céard, Léon Hennique et Paul Alexis se regroupent pour écrire Les Soirées de Médan, parue en 1880. Ce recueil réunit des textes composés sur un même sujet : la guerre de 1870 (cf. Guerre franco-prussienne). Ce livre constitue une sorte de manifeste de l'écriture naturaliste. Qui plus est, Maupassant écrit de nombreuses nouvelles sur cette guerre. Saint-Antoine (1883) est une brève nouvelle intégrée dans le recueil Les Contes de la bécasse. L'histoire se situe en Normandie durant la guerre de 1870-1871. «Lorsqu'arriva l'invasion prussienne, Saint-Antoine, au cabaret, promettait de manger une armée [?] Un matin, comme il mangeait la soupe avec ses serviteurs, la porte s'ouvrit, et le maire de la commune, Maître Chicot, parut suivi d'un soldat coiffé d'un casque noir à pointe de cuivre. Saint-Antoine se dressa d'un bond ; et tout son monde le regardait, s'attendant à le voir écharper le Prussien ; mais il se contenta de serrer la main du maire«. Cet extrait montre l'impuissance de la population française face à l'invasion allemande. Saint-Antoine qui se croyait protégé en Normandie fut surprit de devoir héberger un soldat prussien. Maupassant se moque de ce personnage «hâbleur«, «peu couard et fanfaron« : il essaie de convaincre son entourage de son audace et de sa force, seulement il se plie sans aucune opposition à la demande du maire. Au fur et à mesure du repas, il comprit que le soldat ne parlait pas français et, pour redorer son blason, lui lança des phrases provocatrices du genre : «Tiens, avale ça, gros cochon«. Cependant ses serviteurs avaient déjà compris que l'hôte était peu courageux «Le fermier...

« femme crièrent : la paie ! La paie !».

Cet extrait de Les Sœurs Vatard illustre parfaitement la misère sociale des classes ouvrières du XIX e siècle.

L’étalage de femmes rongées et épuisées par le travail ainsi que l’insouciance des bourgeois face à ces scènes d’indigence illustrent l’intérêt de Huysmans à l’influence du milieu sur les êtres. Si bien que ces inégalités sociales donnent naissance à des mouvements littéraires composés d’auteurs qui étudient et s’intéressent de plus près à cette population délaissée auparavant. Tout d’abord, le roman réaliste est un récit qui se recentre autour du réel et de la réalité.

L’auteur y traite n’importe quel sujet de la vie réelle (vécu ou inspiré de fait divers) en essayant de le rendre le plus réaliste : il préfère le «vrai» que le «beau».

Par conséquent, ils s’opposent aux romantiques, qui eux cherchent un récit, souvent écrit sous la forme d’une poésie car elle était considérée comme plus esthétique que le roman, mais aussi le plus parfait avec l’utilisation de rimes riches et d’alexandrins… Aucune morale n’est présente dans le récit réaliste puisque l’auteur doit raconter la réalité telle qu’elle est et non pas dans le but d’y dégager une leçon (certains ouvrages dont des nouvelles de Maupassant en contiennent une mais elle n’y est pas le sujet le plus important).

Gustave Flaubert est considéré comme un auteur réaliste notamment grâce de la publication de Madame Bovary en 1856 et 1857.

Il s’inspire avant toute chose d’un fait divers qui défraya la chronique.

Delphine Delamare, femme d’officier de santé et épouse infidèle se suicida après avoir trompé plusieurs fois son mari ennuyant.

Emma Bovary est ainsi la réincarnation de la défunte qui reçu le même sort que cette dernière.

Dans Madame Bovary , Flaubert traite l’adultère, l’endettement et pour finir, la ruine et le suicide pour en quelque sorte critiquer le romantisme.

Il dénonce l’exagération des romantiques qui ‘’parent la réalité la plus triviale des feux de l’imagination’’, un mariage organisé où les sentiments sont sacrifiés à l’intérêt et plus principalement les dangers des rêves qui dénaturent la réalité.

Cet extrait de Madame Bovary relate la mort d’Emma : «Sa poitrine aussitôt se mit à haleter rapidement.

La langue tout entière lui sortit hors de la bouche ; ses yeux, en roulant, pâlissaient comme deux globes de lampe qui s’éteignent, à la croire déjà morte, sans l’effrayante accélération de ses côtes, secouées par le souffle furieux, comme si l’âme eût fait des bonds pour se détacher […] Une convulsion la rabattit sur le matelas.

Tous s’approchèrent.

Elle n’existait plus».

On pourrait presque croire que la scène se déroule sous nos yeux notamment grâce à une large documentation de Flaubert sur les effets de l’arsenic après son ingestion.

Les réalistes essayent de reproduire le plus parfaitement possible la réalité grâce aux sciences expérimentales (qui à la base donnent au scientifiques un ensemble de connaissances et de compréhension pour résoudre un problème) et à la philosophie positiviste (qui désigne les personnes qui croient que seules l’analyse et la connaissance des faits réels vérifiés par l’expérience peut expliquer certains phénomènes).

Le naturalisme est en quelque sorte la continuité du réalisme.

Ils montrent la société telle qu’elle est, sans aucun tabou.

Ils décrivent le plus objectivement et le plus scientifiquement les réalités humaines.

Comme les auteurs réalistes, ils se documentent longuement sur le sujet sur lequel ils vont écrire.

Ils étudient principalement l’hérédité et le milieu, le monde du travail, les paysages urbains et les tares physiques et psychiques (défaut héréditaire).

L’intérêt des naturalistes pour les problèmes physiques et psychologiques naissent grâce aux débuts de la psychiatrie lors du XIX e siècle.

Le naturalisme a un lien avec les sciences naturelles.

Le docteur Claude Bernard, dans son Introduction à l’étude de la médecine expérimentale parue en 1865, a étudié l’influence de l’hérédité et du milieu sur les êtres.

Zola fait du roman un lieu d’expérimentation : il affirme que les outils du romancier sont l’observation et l’analyse ( Le Roman expérimental , 1880).

Zola met en pratique ses recherches dans les Rougon-Macquart (1871-1893), série de vingt romans qui retracent l’«Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Seconde Empire» (sous-titre du cycle), «en montrant le jeune de la race modifiée par les milieux».

Il étudie le destin des membres d’une famille sous le second Empire.

Chaque être est le résultat de «la lente succession des accidents nerveux et sanguins qui se déclarent dans une race» (préface de La Fortune des Rougon ).

Ainsi chacun va réagir selon son milieu, bourgeois ou populaire, et son tempérament, fruit de son hérédité.

La Curée (1872) dépeint la spéculation dans le monde de la bourgeoisie d’affaires décadentes.

«Cependant la fortune des Saccard semblait à son apogée.

Elle brûlait en plein Paris comme un feu de joie colossal.

C’était l’heure où la curée ardente emplit un coin de forêt de l’aboiement des chiens, du claquement des fouets, du flamboiement des torches.

Les appétits lâchés se contentaient enfin, dans l’impudence du triomphe, au bruit des quartiers écroulés et. »

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