Discussion : C’est un lieu commun d’opposer l’art et la nature, l’art étant pensé comme artificiel, puisqu’il n’est qu’un simulacre,...
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Discussion :
C’est un lieu commun d’opposer l’art et la nature, l’art étant pensé comme artificiel,
puisqu’il n’est qu’un simulacre, une reproduction de la vie réelle, tout n’y semble que
transposé, et tout n’y paraît avoir été inventé que pour détourner des activités du monde
réel.
Suggestion de plan :
Première partie : L’imitation
« L'oeuvre d'art se rapporte à la nature de la même façon que le cercle mathématique se
rapporte au cercle naturel.
» Nietzsche, Le Livre du philosophe, 1904 (posth.).
Nietzsche
ironise en indiquant que le seul lien entre la nature et l’œuvre est de nature abstraite,
c’est-à-dire que l’œuvre nous donne une représentation conceptualisée de la nature, elle
ne donne pas accès à la nature même.
Il s’agit d’une certaine manière d’une opération de
l’esprit, la nature dans l’œuvre est une intellectualisation de la nature, non ce qu’elle donne
dans un contact immédiat et sensible.
L’artiste consent à prendre de la distance à l’égard
de l’immédiateté des choses et il parvient à en donner la quintessence : "Dans l'art, il faut
voir non pas je ne sais quel jouet plaisant ou agréable, mais l'esprit qui se libère des formes
et du contenu de la finitude." Hegel, Esthétique, 1832.
La problématique de l’illusion est liée à cette question, puisque toute œuvre oblige à
s’interroger sur ce qu’elle présente au regard : "Quel but se propose la peinture
relativement à chaque objet ? Est-ce de représenter ce qui est tel qu'il est, ou ce qu'il
paraît tel qu'il paraît ; est-ce l'imitation de l'apparence ou de la réalité ?" Platon, La
République, 389-369.
Si l’oeuvre joue sur les apparences c’est donc qu’elle est trompeuse,
qu’il faut s’en défier, et qu’elle est porteuse de mensonge.
Deuxième partie : L’œuvre comme plaisir pur
Or, la problématique de l’art consiste-t-elle vraiment au décalque des choses, ou ne
poursuit-elle pas un but qui lui est propre ? Kant, Critique du jugement : « L’art ne veut
pas la représentation d’une belle chose mais la belle représentation d’une chose ».
La
nature en ce sens est un point d’ancrage, non une finalité.
L’observation est un point de
départ, et une manière de lancer l’imaginaire, qui doit dire autre chose que la simple
reproduction fidèle de la réalité environnante.
L’ambition aurait d’ailleurs en ce sens
quelque chose de profondément dérisoire : "D'une façon générale, il faut dire que l'art,
quand il se borne à imiter, ne peut rivaliser avec la nature, et qu'il ressemble à un ver qui
s'efforce en rampant d'imiter un éléphant".
Hegel, Esthétique.
Cela est vrai de la littérature,....
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