Discours suicide assisté et euthanasie
Publié le 08/05/2024
Extrait du document
«
Discours pour la légalisation de
l’euthanasie et du suicide assisté
Le sujet que nous allons traiter aujourd’hui est capital, primordial,
fondamental même ! Écoutez-bien, nous ne sommes pas ici pour affirmer qu’un
individu devrait pouvoir mourir quand cela lui chante, mais nous sommes ici pour
affirmer qu’un individu, s’il est atteint d’une maladie incurable et souffre de
façon intolérable, doit pouvoir accéder à l’euthanasie ou au suicide assisté s’il en
fait la demande !
Et c’est ce que nous faisons aujourd’hui en clamant haut et fort qu’il est
plus que temps de légaliser ces deux pratiques dans notre pays.
Entendez-le
bien, nous ne disons pas les tolérer, comme dans certains pays, mais nous disons
les légaliser.
Car voulez-vous savoir jusqu’où certains sont prêts à aller pour
abréger leurs souffrances ? Voulez-vous des exemples ?
Il y a tout juste 4 ans, Christophe, heureux mari et père de famille âgé de
46 ans est diagnostiqué d’un cancer foudroyant.
Face à cette nouvelle, bien sûr, il
décide de se battre.
Comprenez-le bien, à cet âge-là, avec une famille la mort lui
paraît inenvisageable.
Sa famille est alors contrainte d’être témoins de
l’évolution de cette terrible, abominable, épouvantable maladie.
Ses enfants ont
vu leur père fatiguer, maigrir, perdre ses cheveux, souffrir physiquement et
mentalement, enchaînant traitement sur traitement, chimiothérapies sur
chimiothérapies.
2 ans plus tard, Christophe met fin à ses jours.
Comprenez-le
bien, à ce stade de la maladie, sa souffrance était telle qu’il a préféré faire ses
adieux à sa famille que de les faire souffrir avec lui.
Ses proches l’ont soutenu
jusqu’à ses derniers instants.
Souhaitez-vous un deuxième exemple ? Il y a 2 ans, Colette, âgée de 69
ans, a dû quitter sa France natale accompagnée de ses deux fils.
Elle était
atteinte de la maladie de Parkinson, la deuxième maladie neurodégénérative la
plus fréquente en France.
Cela faisait 8 ans déjà qu’elle vivait avec cette maladie.
8 ans que son quotidien était rythmé par les douleurs articulaires, la fatigue, la
lenteur et les tremblements.
8 ans qu’elle devait endurer le regard des autres.
2
ans qu’elle vivait bloquée dans un fauteuil roulant.
Arrivée en stade terminal, elle
ne souhaitait pas attendre de perdre toutes ses aptitudes avant de mourir.
Elle
refusait que ses fils assistent à son déclin.
Comprenez-vous bien ? La législation
française ne lui permettant pas d’accéder à l’euthanasie, ils ont dû se rendre
ensemble en Belgique, où l’euthanasie est autorisée.
Ses fils ont été contraints
de quitter leur maison avec leur mère et de rentrer chez eux sans elle.
Voyez-vous il s’agit là de notre liberté de choisir, notre liberté de choisir
de dire stop à la souffrance, lorsque celle-ci est irrévocable.
Ne sommes-nous
pas déjà dans le pays de la liberté, nous direz-vous.
Ne trouvez-vous pas ? Nous
bénéficions de nombreux droits et de libertés fondamentales tels que la liberté
d’expression, la liberté de culte, ou encore la liberté d’aimer qui nous choisissons.
Eh bien nous vous répondrons que tout n’est pas acquis.
Nous vous répondrons
qu’il nous faut continuer de nous battre, de nous battre pour conserver les
libertés que nous avons et obtenir celles que nous voulons ! Car nous vous
l'assurons, refuser l’euthanasie et l’aide au suicide constitue une violation d’une
de nos libertés les plus fondamentales, la liberté de disposer de notre propre
corps.
Et nous pensons que pouvoir choisir de mettre fin à la souffrance lorsque
celle-ci est incurable devrait être inclue dans cette liberté.
Ne pensezvous pas ?
Voyez-vous, nous vous le garantissons, ces personnes-là, lorsqu’elles ont
fait leur choix, ne renoncent pas.
Beaucoup de personnes qui n’ont pas les moyens
de changer de pays pour accéder à ces pratiques, décident de se diriger vers le
suicide.
Le comprenez-vous ? Par ce fait, un nombre important de suicides ont
quand même lieu dans l’illégalité en dépit de la législation.
C’est particulièrement
le cas chez les personnes âgées.
Entendez-le bien, leur taux de suicide s’élève....
»
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