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dictionnaire - Langues et Linguistique.

Publié le 07/05/2013

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dictionnaire - Langues et Linguistique. 1 PRÉSENTATION dictionnaire, ouvrage qui répertorie les mots d'une langue et les met en rapport avec des définitions explicitant leur sens. Cet inventaire, dont les prétentions à l'exhaustivité sont variables en fonction du type de dictionnaire, est présenté sous une forme canoniquement alphabétisée. Les dictionnaires sont avant tout, non pas des résumés du savoir sur la langue, ni une représentation de la langue elle-même ou encore de la compétence linguistique, mais des ouvrages qui résultent d'une activité de recension et de classement alphabétique de mots ; leur vocation est donc plus empirique que scientifique. En tant que partie d'une description des langues (celle-ci s'effectue également à l'aide de grammaires), les dictionnaires, historiquement, ont joué un rôle dans le phénomène de grammatisation des langues, dans la fixation des états historiques d'une langue et dans l'inventaire des mots d'une langue uniquement orale (comme c'est le cas de certaines langues africaines ou aborigènes). On conviendra qu'une langue peut être considérée comme décrite une fois que l'on possède un inventaire de ses mots, ainsi qu'une grammaire donnant des indications sur sa syntaxe et sa morphologie. 2 TYPOLOGIE DES DICTIONNAIRES Il n'est pas possible de parler des dictionnaires comme s'il n'en existait qu'un seul type, ou comme si un dictionnaire du XVIe siècle correspondait au même type d'ouvrage que ce que nous appelons dictionnaire de nos jours. L'activité dont procèdent les dictionnaires est la lexicographie, discipline que la nature même de son objet contraint à la nécessité de réaliser une synthèse, pratique et utilisable par des publics très divers, des savoirs issus de la lexicologie historique, de l'étymologie, de la sémantique, de la morphologie et de la syntaxe. Il existe plusieurs types de dictionnaires, indépendamment même du développement des lexiques spécialisés, qui inventorient les mots propres à un domaine spécifique. La nomenclature (étymologiquement « liste de noms «) d'un dictionnaire est absolument indéterminée : elle varie en fonction de la visée de l'ouvrage concerné et inclut un nombre arbitraire de mots. Les dictionnaires récemment conçus pour les enfants ne contiennent qu'une liste restreinte de mots, qui sont parmi les premiers dont les enfants sont censés devoir maîtriser la signification. 2.1 Les dictionnaires encyclopédiques Les dictionnaires dits encyclopédiques répertorient non seulement des noms communs, mais aussi des noms propres, et ils comportent des développements encyclopédiques relevant de tous les domaines de savoir possibles, depuis la médecine jusqu'à l'épistémologie en passant par la botanique et la physique nucléaire, la littérature ou les mathématiques. Ils on...

« 2. 4 Les lexiques On désigne sous le nom de lexiques les dictionnaires spécialisés, qui répertorient les mots propres à un domaine de spécialité (dictionnaires de l'informatique, dictionnaires médicaux, dictionnaires du marketing, etc.) ou à un sociolecte, c'est-à-dire une langue spécifique à une classe sociale (dictionnaires de l'argot).

Il existe des dictionnaires spécialisés dans l'inventaire des locutions idiomatiques, comme des dictionnaires de citations, issus des florilèges de jadis, ainsi que des dictionnaires de synonymes. 3 NOMENCLATURES ET DÉFINITIONS DANS LES DICTIONNAIRES DE LANGUE Comme il n'existe aucun système de langue dans lequel les mots soient monosémiques, les dictionnaires de langue sont confrontés au problème de la pluralité des sens (polysémie) et des accidents historiques qui font que des mots formellement identiques recouvrent en fait des significations différentes (homonymie). La distinction entre l'homonymie et la polysémie est loin d'être une question simple.

Tel assemblage de lettres est-il un mot unique possédant des sens multiples ou constitue-t-il deux voire plusieurs mots ? Il est parfois difficile de fixer une frontière entre polysémie et homonymie, les différences de traitement d'un dictionnaire à l'autre en témoignent. Une même forme phonique (sonore) ou graphique (écrite) peut correspondre à deux, voire à plusieurs mots différents.

Mousse au sens botanique est l'homonyme de mousse au sens de jeune marin. Mais dans ce cas la frontière est nette, dans la mesure où l'un des sens se rapporte à un mot féminin et l'autre à un mot masculin.

La frontière est également nette quand les mots concernés appartiennent à des catégories syntaxiques différentes, comme roman (nom) au sens de livre et roman (adjectif) au sens architectural, qui ne peuvent apparaître dans des contextes syntaxiques semblables et sont donc bien des entités distinctes.

En général, c'est l'absence de tout trait sémantique commun qui permet au lexicographe de déterminer s'il doit traiter tel cas comme relevant de l'homonymie ou de la polysémie.

Bulle au sens de bulle de savon et bulle au sens ecclésiastique peuvent être considérés comme des homonymes parce que ces deux noms n'ont aucun trait sémantique en commun, ce qui permet de les définir comme deux mots distincts, et non comme un mot unique doté de plusieurs sens. Enfin, les dictionnaires définissent les mots qui — du point de vue logique — entrent dans une classe, comme les noms d'espèce naturelle ; ces définitions se font en spécifiant l'appartenance du mot à une classe et en mentionnant un mot qui est leur hyperonyme (ou terme désignant une classe).

Moineau ou cheval auront par exemple des définitions manifestant leur appartenance respective à la classe des oiseaux et à celle des mammifères.

Mais les descriptions ne peuvent, pour des raisons de lisibilité, se borner aux traits sémantiques indiquant l'appartenance à une classe : elles doivent aussi comporter un certain nombre de stéréotypes associés au mot, si bien qu'à défaut de déborder sur le domaine des connaissances encyclopédiques, les définitions incluent des éléments supplémentaires, tels que craintif ou vif pour l'écureuil, qui ne seraient pas essentielles à une définition scientifiquement rigoureuse d' écureuil, mais n'en font pas moins partie des caractéristiques associées généralement au mot. La distinction entre dictionnaires encyclopédiques et dictionnaires de langue représente l'héritage de la distinction qui avait été faite, sur des bases théoriques élaborées, entre dictionnaires de choses, censés définir des choses ou les concepts correspondants, et dictionnaires de mots, qui doivent donner des informations purement lexicales.

Il va sans dire que la distinction n'est pas aussi nettement tranchée qu'il y paraît, dans la mesure où la définition de mot doit prendre en compte des traits caractéristiques dont on ne peut pas affirmer avec certitude qu'ils sont purement lexicaux et ne relèvent ni de l'encyclopédie ni de la sémantique du référent. 4 HISTORIQUE La nature, la conception et la visée des dictionnaires a considérablement évolué depuis les tout premiers ouvrages consacrés à la description des langues. Les dictionnaires du français sont issus des glossaires latin / français de la période médiévale, parmi lesquels on citera le Catholicon (1240) de Jean de Gênes.

Au XVI e siècle, alors que se multiplient les travaux érudits sur le latin et le grec, paraissent le Thesaurus linguae latinae (1532), puis le Dictionnaire françois-latin (1539) de Robert Estienne ( voir famille Estienne), dans lequel les mots de la langue française sont décrits en français et suivis de leurs correspondants latins.

En 1606, le Thresor de la langue françoyse de Nicot comporte des développements — en français — concernant la langue française, si bien que le dictionnaire, toujours marqué par sa volonté de colinguisme (association de plusieurs langues), devient un peu plus monolingue (uniquement en français, en l'occurrence).

Les grands dictionnaires monolingues du français ont connu leur plein essor au XVII e siècle, avec le Dictionnaire des mots et des choses (1680) de Richelet, le Dictionnaire universel (1690) de Furetière et le Dictionnaire de l'Académie (1694).

Le Dictionnaire universel de Furetière, concurrent de celui de l'Académie, dont Furetière avait été exclu, a une nomenclature bien plus étendue, de même que celui de Richelet.

Il constitue par ailleurs un témoignage précieux sur la langue technique, les jargons des métiers, et sur les expressions populaires.

Le dictionnaire de l'Académie, avec une nomenclature restreinte aux mots dont l'usage était préconisé, n'en représentait pas moins une tentative d'appliquer à la description lexicographique des principes rigoureux de classement des mots et des acceptions.

Ainsi, l'ordre alphabétique, dont la nécessité est dictée par des considérations pratiques, n'est pas le seul principe de classement de cet ouvrage.

Dans l'entrée consacrée à la particule négative ne figurent aussi les dérivés de ne, de néant à néanmoins, anéantir, anéantissement, etc. Au XVIII e siècle, les nomenclatures de Richelet et de Furetière sont augmentées ; le Dictionnaire de Trévoux (1704-1771) sera un ouvrage bien plus étendu, en huit volumes.

Après celui de l'abbé Girard ( Synonymes françois, 1735), les dictionnaires des synonymes se multiplient (Beauzée, d'Alembert, Guizot). C'est au XIX e siècle que la lexicographie connut son véritable essor, avec le Dictionnaire de la langue française (1863-1873, augmenté d’un supplément en 1877) d’Émile Littré, dont la nomenclature recense les mots attestés depuis le début du XVII e siècle, et qui, s'appuyant sur une impressionnante richesse d'exemples trouvés chez les grands auteurs, jette les bases de la tradition lexicographique de la fin du XIX e et du début du XXe siècle.

C'est à la même époque que parut le Grand Dictionnaire universel du XIX e siècle de Pierre Larousse, somme érudite, à laquelle succéderont au siècle suivant toute une série de dictionnaires encyclopédiques (Grand Larousse universel), de dictionnaires de langue (Grand Larousse de la langue française), et de petits dictionnaires encyclopédiques à l'usage du grand public (Petit Larousse). Parmi les ouvrages du tournant du siècle, on mentionnera encore le Dictionnaire général de la langue française (1890-1900) de Hatzfeld Darmesteter et Thomas, qui met en œuvre, dans la description des significations, les principes de sémantique lexicale formulés dans la Vie des mots (1887) de Darmesteter. Le XXe siècle a vu le développement d'ouvrages de plus en plus nombreux, du grand Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (1953-1964) de Paul Robert, en neuf volumes, au Trésor de la langue française (1971-1994), description visant à l'exhaustivité de la langue française, comparable à la somme monumentale qu'est pour l'Angleterre la description de la langue anglaise de l' Oxford English Dictionary, commencé en 1857 et publié en dix volumes entre 1884 et. »

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