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DES RÉSEAUX URBAINS DÉSÉQUILIBRÉS Introduction Les villes africaines cumulent les difficultés sociales et économiques. À l'échelle des États, elles constituent...

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« DES RÉSEAUX URBAINS DÉSÉQUILIBRÉS Introduction Les villes africaines cumulent les difficultés sociales et économiques. À l'échelle des États, elles constituent des réseaux inachevés et mal hiérarchisés. 0 LE POIDS EXCESSIF DES CAPITALES ► A.

Le développement prioritaire des capitales • L'accession à l'indépendance a partout favorisé la nouvelle capi­ tale par la création d'un grand nombre d'emplois administratifs : en Mauritanie, Nouakchott est passée de 5 800 habitants en 1965 à plus de 500 000 aujourd'hui. • Les capitales qui sont presque toujours les plus grandes villes et qui offrent les emplois les mieux rémunérés du pays constituent égale­ ment un marché solvable qui a attiré les industries ou les entre­ prises de services.

La taille excessive de la capitale par rapport au reste du pays est qualifiée de macrocéphalie.

L'Égypte en est un bon exemple : l'agglomération du Caire abrite au moins 12 M d'habitants; sa part dans l'ensemble de la population égyptienne est passée de 8 % en 1936 à 17 % en 1993. ► B.

L'échec des transferts des capitales vers l'intérieur • Les planificateurs ont essayé d'atténuer les déséquilibres entre l'inté­ rieur et la capitale en déplaçant celle-ci, à l'image de Brasilia.

Le conti­ nent africain compte 4 transferts plus ou moins achevés : Abuja, capi­ tale fédérale du Nigeria à la place de Lagos; Yamoussoukro, nouvelle capitale ivoirienne à la place d'Àbidjan; Dodoma pour remplacer Dar­ es-Salam en Tanzanie ; L ilongwe, enfin, au Malawi pour remplacer Zomba.

À l'exception du Malawi, le transfert de la capitale n'a été que théorique, le gros des administrations demeurant dans l'ancienne capi­ tale ; l'une des raisons de ces choix inachevés est le manque de res­ sources.

Ces transferts se sont révélés des gouffres financiers. • Abuja, nouvelle capitale fédérale du Nigeria depuis 1976, répondait à des soucis de rééquilibrage du développement vers l'intérieur et à une volonté d'équilibre ethnique : c'est une grande ville de 400 000 habi­ tants mais elle n'a pu détrôner Lagos et le coüteux chantier a été mis en sommeil à partir de 1983. • En 1983, le choix de Yamoussoukro, village natal du président Houphouët-Boigny, correspond aussi à la volonté de développer l'inté­ rieur, alors qu'Abidjan, jusque-là capitale économique et politique, avait accaparé une part croissante de la population ivoirienne : 65 000 habi­ tants en 1950, plus de 2,5 M en 1998.

Yamoussoukro devait accueillir en 1990 400 000 habitants; elle n'en compte guère plus de 100 000 : seules ont été transférées les grandes écoles; les ministères, les administrations, les sièges des sociétés publiques sont demeurés à Abidjan. � LA RELATIVE FAIBLESSE DES VILLES MOYENNES, � SAUF EN AFRIQUE SEPTEN TRIONALE ► A.

La prédominance des sites littoraux a.

Des capitales côtières La plupart des États africains qui disposent d'une façade littorale sont dotés d'une capitale côtière; les cas contraires sont relativement res­ treints : l'Égypte, le Cameroun où Douala est une ville bien plus active et peuplée que la capitale Yaoundé, le Kenya où un chemin de fer relie Nairobi au port de Mombasa. b.

Le déséquilibre entre la côte et l'intérieur En 1995, sur 33 villes millionnaires, 18 étaient des ports maritimes.

Cela ne fait que refléter la littoralisation de l'économie et le moindre dyna­ misme des régions intérieures.

Les causes sont d'abord liées à la coloni­ sation, au rôle de fournisseur de matières premières exportées vers les métropoles et à la mise en valeur plus poussée de la côte, puis aux straté­ gies de développement des nouveaux États indépendants reposant sur la promotion des exportations. ► B.

Un semis urbain très incomplet • Le développement prioritaire de la côte a stérilisé l'essor des villes intérieures.

Au Maroc, les anciennes cités royales de Fès, Marrakech ( environ 700 000 habitants pour chacune) et Meknès (400 000 habitants) ont été détrônées par le corridor côtier de Kenitra à Casablanca qui compte les deux villes millionnaires du pays (Rabat­Salé, 1,2 M et Casablanca, 2,8 M). • Les voies ferrées ont fixé un ruban de villes.

Les quatre plus grandes villes du Congo sont situées sur la voie ferrée Congo-Océan, du port de Pointe-Noire jusqu'à la capitale Brazzaville.

En Zambie, toutes les villes importantes, dont la capitale Lusaka, sont situées le long de la ligne Maramba-Chingola. • En Afrique tropicale, les réseaux urbains sont beaucoup plus incomplets.

Au Sénégal, le grand Dakar, avec 1,7 M d'habitants, abrite un Sénégalais sur 5, le reste du pays ne disposant de presque aucune ville moyenne.... »

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