Dans un de ses ouvrages, Albert Cohen fait dire à un de ses personnages, Mangeclous : « Les romanciers mentent...
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«
Dans un de ses ouvrages, Albert Cohen fait dire à un de ses personnages,
Mangeclous : « Les romanciers mentent plus profond que moi, ils font tous de
mauvais livres qui font croire aux jeunes filles que l'amour est une volière du
paradis, et aux femmes que le mariage est un égout ! ».
Pensez-vous, comme
Mangeclous, que les écrivains soient des menteurs ? Le roman ne peut-il nous
aider à comprendre les événements de l'existence, à nous instruire ?
Dans un de ses ouvrages, Albert Cohen fait dire à un de ses personnages,
Mangeclous : « Les romanciers mentent plus profond que moi, ils font tous de
mauvais livres qui font croire aux jeunes filles que l'amour est une volière du
paradis, et aux femmes que le mariage est un égout ! ».
Pensez-vous, comme
Mangeclous, que les écrivains soient des menteurs ? Le roman ne peut-il nous
aider à comprendre les événements de l'existence, à nous instruire ?
Roman > fiction.
Mais la fiction peut-elle peindre, et éclairer, le réel ?
I- Le roman : l’illusion et le plaisir dans le « mensonge »
A- Les libertés de la fiction
• Roman : tout est inventé > les personnages, l’intrigue… Ex : le romancier peut inventer
une histoire d’amour passionnelle, un héros qui séduit toutes les femmes, qui réussit tout
ce qu’il entreprend…
• Fiction : liberté de l’écrivain qui crée l’histoire qu’il veut.
Le romancier fait s’ajuster les
événements qui arrivent comme il le souhaite (mort d’un personnage => arrivée du
testament et de l’argent à Jean, au début de Pierre et Jean par exemple).
• Le romancier n’est pas tenu par un souci de réalisme.
Ex : donner un exemple tiré de
votre corpus ou de vos lectures personnelles.
Evoque le sujet qu’il souhaite… (Par exemple,
est-ce qu’une Miss Marple réelle, vraie, rencontrerait autant de meurtres et de meurtriers
dans la vraie vie ? !).
B- L’invitation au voyage
Roman : évasion du lecteur.
La littérature fait oublier les soucis l’espace du temps de la
lecture le réel.
L’écrivain écrit pour transporter son lecteur dans le monde qu’il a créé par
les mots.
• Cf.
les robinsonnades du XIXe siècle : Les Nouveaux Robinsons suisses et toute la vogue
des histoires qui se déroulent sur une île déserte loin de tout.
Exotisme.
• Longues description au xixe qui font rêver les lecteurs.
À l’époque, pas de télévision : il
faut s’occuper.
On plonge ainsi dans le Paris de la Restauration avec Balzac.
• On rêve avec le héros.
Cf.
Emma Bovary qui lit elle-même beaucoup.
• Romans fleuves, romans rocambolesque => le lecteur est pris dans l’histoire, oublie son
quotidien.
• Roman… => émotion esthétique, communion humaine.
Le texte nous touche :
enthousiasme, indignation.
Catharsis.
Pouvoir émotionnel du travail de l’écrivain.
Universalité du message : Le Petit Prince de Saint Exupéry, Anna Karénine…
∆) La fiction permet au lecteur de s’évader, de se détendre – moment privilégié,
hors du temps.
Le lecteur peut imaginer, s’imaginer les personnages comme il l’entend.
Plaisir de la fiction.
Mensonge accepté (on sait que Nana, Bel Ami, Renart et Isengrin,
n’existent pas…).
Toutefois, le roman n’est pas que mensonge.
Par le biais de la fiction, le
romancier peut aussi peindre le réel.
II- La volonté de dire la réalité à travers le roman
Stendhal : un roman > « miroir que l’on promène le long du chemin ».
A- Le réalisme
=> Les romanciers français sont très influencés par Walter Scott => vogue du roman
historique qui distrait et instruit.
La voie du « roman social » est ouverte.
• Évoquez la Comédie Humaine : roman total qui veut concurrencer l’État civil + projet de
faire une étude des mœurs => Balzac veut dépasser ce rôle de « secrétaire de la société
» qui note tout, de simple conteur, il se veut philosophe et penseur du politique.
Cf.
les
types de Balzac.
Réalisme du détail est vérité d’observation et vérité philosophique =>
volonté d’expliquer les ravages de la pensée et dénoncer les vices de l’homme civilisé.
Ce
réalisme constitue le projet même.
• D’après Maupassant, les romans « traditionnels » visent à charmer, émouvoir =>
prééminence de l’intrigue, de l’aventure.
Les réalistes, qui évitent l’exceptionnel, nous
forcent à penser pour comprendre.
Le roman réaliste provoque une réflexion profonde sur
la société en montrant les affrontements des passions et intérêts et l’évolution des êtres.
Expliquez cela en prenant appui par ex.
sur Bel Ami ou Une vie.
B- Des romans qui disent la vérité.
• Noms de villes, observation minutieuse des milieux sociaux.
Ex : la famille Roland
appartient à la petite bourgeoisie pour qui l’argent a un rôle essentiel dans Pierre et Jean.
Réalité économique et sociale du XIXe siècle décrit par l’évocation de sommes concrètes[1].
• Personnages ne sont pas héroïques mais ils ressemblent aux hommes ordinaires (ex :
vulgarité du père Roland est dévoilée par ses paroles « zut », « cristi » et par sa naïveté).
• Peinture du véritable caractère des personnages => Cf.
La Ficelle de Maupassant ou les
personnages
des
Rougon-Macquart
de
Zola :
avarice,
violence,
débauche…
Pas
d’embellissement de la réalité, défauts, petitesses, mesquineries, bontés : tout est peint.
∆) Le roman serait alors un véritable miroir de la vie réelle qui refléterait avec
minutie et objectivité le monde tel qu’il est et l’homme tel qu’il est.
C- Le réalisme donne l’illusion du vrai
NB : Rousseau disait de manière assez réductrice : « La fiction relève du mensonge et de
l'illusion.
On ne saurait donc en faire le moyen d'une réflexion sérieuse ; la fiction ne peut
servir à l'expression de la pensée.
» Réducteur de ne parler que de « mensonge » et d’ «
illusion » car : véritable travail de l’écrivain pour donner l’illusion du vrai (même si le lecteur
sait qu’il s’agit d’un roman).
• Maupassant : Préface de Pierre et Jean => « Faire vrai consiste à donner l’illusion
complète du vrai, suivant la logique ordinaire des faits, et non à les transcrire servilement
dans le pêle-mêle de leur succession.
J’en conclus....
»
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