Corrigé Nietzsche Humain trop humain II
Publié le 20/05/2022
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«
Corrigé explication de texte
Nietzsche, Humain trop humain II – Le voyageur et son ombre
« Aussi longtemps que nous ne nous sentons pas dépendre de quoi que ce soit, nous nous estimons
indépendants : sophisme qui montre combien l’homme est orgueilleux et despotique.
Car il admet ici
qu’en toutes circonstances il remarquerait et reconnaîtrait sa dépendance dès qu’il la subirait, son postulat
étant qu’il vit habituellement dans l’indépendance et qu’il éprouverait aussitôt une contradiction dans ses
sentiments s’il venait exceptionnellement à la perdre.
Mais si c’était l’inverse qui était vrai, savoir qu’il
vit constamment dans une dépendance multiforme, mais s’estime libre quand il cesse de sentir la pression
de ses chaînes du fait d’une longue accoutumance ? S’il souffre encore, ce n’est plus que de ses
chaînes nouvelles : le « libre arbitre » ne veut proprement rien dire d’autre que ne pas sentir ses nouvelles
chaînes.
»
Remarques générales :
La difficulté de ce texte est qu’il ne développe qu’un seul argument qui porte sur notre sentiment de liberté sans
expliquer pourquoi nous pourrions ne pas être libres.
Il faut donc bien repérer la thèse sous-jacente au texte, qui n’est
pas démontrée par Nietzsche mais admise sans discussion, selon laquelle nous ne sommes pas libres.
Attention à ne
pas découper le texte comme s’il s’agissait de deux avis différents sur la question : Nietzsche défend une seule et
même idée tout au long du texte, la première partie étant consacrée à exposer de manière déjà très critique la thèse
qu’il conteste = le libre-arbitre.
Il s’agit donc d’un texte qui porte sur la liberté et plus précisément sur la liberté en son sens moral.
Etre libre c’est
alors ne pas être dépendant.
Attention cependant : la dépendance principale, qui pourrait mettre en cause la notion de
libre arbitre est une dépendance interne, vis-à-vis de nos passions par exemple.
Problème : pourquoi pensons-nous être libres ?
Thèse : nous pensons être libres lorsque nous ne sentons pas de contraintes cependant il est possible de s’accoutumer à
des contraintes donc la liberté pourrait bien n’être qu’une illusion.
I-
Le sophisme de l’homme ordinaire (l.1-6)
1- D’où notre sentiment de liberté provient-il ?
Du sentiment d’indépendance.
Or nous considérons que nous sommes indépendants lorsque nous ne sentons aucune
contrainte (= « ne pas dépendre de quoique ce soit »).
Tout le problème repose dans cette idée de sensation ou de
sentiment : ne peut-il pas y avoir des contraintes que nous ne sentons pas ? Un exemple : nous nous considérons
indépendants sur le plan matériel lorsque nous pouvons assumer seul notre existence.
Nous nous sentons à l’inverse
dépendant lorsque nous avons besoin de l’autorisation de quelqu’un d’autre pour réaliser une action.
Mais sommesnous véritablement indépendants sur le plan matériel dès lors que nous vivons en société ? => exemple des grèves :
nous fait sentir notre dépendance vis-à-vis des autres membres de la société, que nous ne sentons pas habituellement.
C’est la raison pour laquelle Nietzsche parle de sophisme.
Rappel : un sophisme est un raisonnement fallacieux, c'est-à-dire qui l’air d’être juste mais ne l’est pas.
Ce sophisme vient pour Nietzsche du tempérament de l’homme = « orgueilleux » et « despotique » : il se fait une trop
haute idée de son pouvoir (il pense qu’il lui est possible d’être indépendant, qu’il est libre), il souhaiterait tout
posséder (rappel : despote = tyran).
2- Explicitation du sophisme
Peut être résumé de la manière suivante : « je remarque la dépendance lorsque je la subis, or la plupart du temps je ne
remarque pas de dépendance, donc je vis habituellement dans l’indépendance ».
Forme d’une démonstration ou d’un
syllogisme mais qui ne peut pas fonctionner car repose sur un sentiment qui est susceptible d’être illusoire (ce que N.
développera dans la 2e partie).
Sophisme souligne bien le caractère orgueilleux de l’homme car il admet sans le
discuter un postulat qui est à son avantage : il est « habituellement » donc le plus souvent indépendant + s’appuie sur
l’idée qu’il serait en mesure de percevoir n’importe quelle contrainte parce qu’ « il éprouverait aussitôt une
contradiction dans ses sentiments ».
De quoi parle Nietzsche ? Il peut parler de deux choses différentes : soit il s’agit
du fait que lorsqu’un individu souhaite faire quelque chose mais n’y parvient pas, il est contrarié, c'est-à-dire,
littéralement, qu’il ressent une contrainte (il y a donc d’une part le sentiment qui le pousse à agir et de l’autre celui qui.
»
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