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Selon vous, le succès de la représentation théâtrale est-il dépendant du respect de règles telles que
celles qu'énonce Boileau ?
En quoi tient le succès de la représentation théâtrale ?
I- Les règles classiques
Le théâtre classique impose de nombreuses règles dans la première moitié du XVIIe siècle.
A- Règles des trois unités :
• Unité de temps => l'action doit se dérouler en 24 heures (on réduit les 24 heures en 3 heures de
représentation => plus vraisemblables que montrer en 3h la vie d'un homme de sa naissance à ses 60
ans).
Cf.
la « folle journée » de Figaro.
• Unité de lieu : soit l'action doit se dérouler dans un espace que peut embrasser le regard (Cf.
Voltaire) ;
soit pièce (ex, chez Racine, dans un palais, une antichambre...).
• Unité d'action : il ne faut qu'une intrigue principale afin de ne pas perdre le spectateur.
B- La bienséance et le vraisemblable :
• Bienséances => afin de ne pas heurter le public : tout ce qui va contre la morale est banni (les scènes
de violence, la mort, etc.) => Au XVIIe siècle, la bienséance rend le théâtre tragique un théâtre surtout
de paroles => La mort du héros constitue le dénouement typique d'une tragédie mais la mort n'est pas
obligatoire.
« Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose,
Les yeux en la voyant saisiront mieux la chose;
Mais il est des objets que l'art judicieux
Doit offrir à l'oreille et reculer des yeux ».
Boileau, l'Art poétique, 1674, chant III, vv.51-54.
• Le vraisemblable : tous les éléments fantastiques ou impossibles sont à bannir, ainsi que tous les
événements trop rares, extraordinaires => il faut que les événements soient possibles, courants.
=> il faut que le spectateur puisse s'identifier au personnage et qu'il se reconnaisse dans les situations
décrites.
∆) Ces règles s'accordent avec le goût de l'époque.
C- Plaire et instruire
Pour Boileau, Molière..., la pièce de théâtre doit divertir le spectateur mais aussi l'instruire, le faire
réfléchir.
• La catharsis => Aristote, La Poétique : « la représentation est mise en oeuvre par les personnages du
drame et n'a pas recours à la narration; et, en représentant la pitié et la frayeur, elle réalise une épuration
de ce genre d'émotions ».
Le spectateur se purge de ses passions en assistant à une tragédie => le théâtre est une libération salutaire.
Prenez en exemple une tragédie que vous connaissez Phèdre, Andromaque...
=> Pour les classiques, dont Boileau, le spectateur qui va au théâtre doit ressentir terreur et pitié afin de
se purger de ces sentiments => force du spectacle qui doit être extra-ordinaire.
• La comédie de Molière : Moraliste => écrivait ses comédies afin de faire prendre conscience au
spectateur de ses défauts.
Il mettait donc en scène nos travers afin que nous en prenions conscience et
que nous y remédions.
L'Avare : dans son esprit, le spectateur qui voit Harpagon et son argent, son « cher
ami » prend conscience du défaut de l'avare, réalise qu'il est lui-même avare et donc décide de ne plus
l'être.
Molière veut corriger les vices des hommes par le rire (NB : les témoignages précisent que
Molière était un acteur très comique.
Il roulait de gros yeux...)
∆) Ces règles assez strictes permettent-elles le succès d'une pièces ou au contraire, le brident-elle ?
II- Les règles remises en question
A- Un cadre rigide mais favorable à l'oeuvre
Ces règles certes contraignantes ont pourtant permis à des auteurs de mettre en scène de véritables chefs
d'oeuvres joués des siècles après.
Ex : Racine a su utiliser de manière intelligente ces règles.
• Aimait écrire des pièces à partir de presque rien et se focaliser sur la crise => unité d'action.
• Crise => cela peut donc se dérouler en quelques heures, pas de problème de temps.
• Pièce centrée sur la crise, pas besoin d'espaces => esthétique de la concentration extrême, lieu tragique.
∆) La règle des trois unités a fourni à Racine un cadre idéal pour sa vision de la tragédie => l'essence du
tragique est dans le personnage, pas dans les péripéties extérieures ;
Le tragique, qui va purger le spectateur, se joue donc dans le personnage => importance d'un bon acteur
(ex : une bonne Phèdre), du jeu et de la mise en scène.
B- Remise en cause des règles classiques
Corneille, par contre, remettait en question ces règles.
Pour lui, l'unité d'action limitait l'intrigue et
surtout, l'unité de temps lui semblait peu crédible :
Ex : en une journée, Rodrigue se bat deux fois en duel, mène une armée contre les Maures, s'entretient
avec son père, sa fiancée et le roi !
=> pas très vraisemblable, très contraignant.
C- Rejet des règles classiques
• Volonté des dramaturges de s'affranchir des règles traditionnelles, jugées trop contraignantes.
Ex : fin
de la règle des trois unités.
Souci réalisme : on délaisse parfois le vers pour la prose et on privilégie le
pittoresque et l'émotion.
• Volonté....
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