Corrigé disponible Les contraintes en poésie sont elles un obstacle ou une aide à la création ? • Versification, rimes,...
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Les contraintes en poésie sont elles un obstacle ou une aide à la création ?
• Versification, rimes, rythme, et qui fait de la poésie un « art » - au sens latin du terme
de « technique », « méthode » - est souvent opposé à l'inspiration et à la liberté poétique.
Muse ou travail formel ? Les contraintes de la forme nuisent-elles à l'inspiration du poète
ou au contraire aident-elles à la création ?
I- Le carcan des règles classiques
Au XVIIe siècle, les règles de la poésie étaient très strictes.
A- Règles classiques
Forme plus importante que le fond.
La poésie des classiques reposait sur de très
nombreuses règles.
Évoquez et développez quelques exemples en soulignant les contraintes : ex => pas de
hiatus ; valorisation de l'alexandrin et des rimes riches ou suffisantes – alternance rime
féminine, rime masculine...
(Même quand vous écrivez une tragédie avec plusieurs
centaines de vers).
Toutes ces attentions à la forme pouvaient nuire au message.
B- Refus des règles
Entre la fin du XIXe et le début du XXe, les poètes explorent tous les possibles, renoncent
aux contraintes formelles et repoussent les limites de la poésie classique.
=> Les poètes se libèrent de l'obligation de la rime, du mètre régulier, des strophes égales.
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• Ex : Les Illuminations de Rimbaud = création d'un nouveau
langage, alchimie verbale mais qui peut prêter à bien des
interprétations.
Poésie : remise en cause de la syntaxe traditionnelle.
Par les images,
les sons, n'a pas besoin d'un langage compréhensible, elle ne vise
pas à la compréhension par un langage appris mais à l'impression
et à l'universalité.
C- Le vers libre et le poème en prose
• Au nom du « fond » du poème, refus de se plier à une règle => vers libre, poème en
prose...
Ex : chez Eluard, la poésie est un condensé d'écriture.
Pas de ponctuation = successions
de phrases nominales sans liens car elles s'adressent à la sensibilité, à l'émotion, plus qu'à
la raison.
• Poème en prose : volonté du poète de s'affranchir de la langue banale, de ne pas tenir
compte des vers mais de garder sa créativité
Cf.
aussi les versets => poèmes écrits en courts paragraphes (comparables à des textes
religieux).
Claudel et Saint-John Perse.
Ex : vous pouvez par exemple, parler de Bonnefoy qui a traduit les sonnets de Shakespeare
en vers libre.
∆) Les règles classiques sont très contraignantes a priori pour le poète car elles lui
imposent beaucoup de choses et donc peuvent limiter, freiner la portée de son message.
Mais est-il juste de penser que la rigueur de l'écriture s'oppose à l'inspiration et donc à la
création ?
II- Lorsque la contrainte est féconde
Travail, le style, sur les mots et les contraintes de la langue, particulièrement
sensibles dans la poésie => les oeuvres classiques représentent une grande partie des
chefs d'oeuvre de la littérature.
Les contraintes brident-elles donc tant le « génie » du poète ?
A- Observation de règles formelles
• Nombre de poètes modernes privilégient le jeu de mots conscient, le « travail sur la
langue » pour construire leur oeuvre poétique
• Les formes fixes ont beaucoup inspiré les poètes.
Cf.
Le sonnet - règles qui ont nourri
son histoire ;
Exemples divers : les Rhétoriqueurs, la Pléiade, les recherches formelles des classiques sur
le beau vers.
La poésie n'est pas seulement élaboration ludique ou formelle, pure gratuité
; elle engage un sens.
• La poésie cherche, grâce à l'utilisation de formes contraintes et d'un vocabulaire choisi,
à faire passer un message empreint de musicalité
=> Les classiques considéraient que les contraintes formelles avaient une valeur créatrice.
B- « Nul n'est poète sans art » (Du Bellay).
•Réunion du fond et de la forme, du talent, de l'inspiration et des règles fixes =>
admiration et respect.
=> la maîtrise de la forme rend encore plus sensible le message.
Cf.
par exemple l'Invitation au voyage de Baudelaire.
• Expression du sentiment amoureux (Hugo, Ronsard...) : ex « Marie, qui voudrait votre
beau nom tourner,/ Il trouverait Aimer : aimez-moi donc, Marie ».
Chez Ronsard, référence
à l'Antiquité : le culte de Vénus vient remplacer celui de Marie (rime avec prie au vers
suivant : prière de l'aimer).
Travail sur la forme, sonnet...=> rendent le poème encore plus touchant.
C- De nouvelles contraintes
• Certains poètes multiplient les contraintes existantes => Cf.
par exemple Hugo ou
Baudelaire qui écrivent des pantoums.
Ex : « Harmonie du soir » poème à forme fixe => suite de quatrains à rimes croisées ; le
2e et le 4e vers de chaque strophe forment le 1er et le 5e de la strophe suivante.
Le vers qui
ouvre la pièce la pièce doit la termine
• Certains poètes se sont affranchis de l'obligation de la rime et de la strophe mais
développent des poèmes très construits.
Cf.
Les Calligrammes d'Apollinaire.
• La poésie travaille sur le langage => elle émet donc de nouvelles contraintes.
Cf.
Oulipo => Queneau et ses Cent mille milliards de poèmes[1] (permet de combiner des
vers de façon à composer des poèmes répondant à la forme classique du sonnet régulier :
deux quatrains suivis de deux tercets, soit quatorze vers).
Grand travail sur la forme.
=> le poète, s'il n'a plus de contrainte, s'en invente.
Conclusion :
La poésie, une « éloquence harmonieuse » (Voltaire)
• Les règles édictées à l'époque classique ont été rejetées car considérées comme trop
contraignantes.
Cependant, elles n'ont pas limitées le nombre de chef d'oeuvres.
Si a priori elles peuvent paraître contraignantes (trop ?), il ne semble pas que les
contraintes formelles aient été pour le poète un obstacle à une expression libre et originale
[=> vous pouvez parler de l'imposition de nouvelles contraintes (ex : calligrammes) et de
l'éternel retour des poètes vers les formes traditionnelles et l'alexandrin, par exemple
(quand un auteur contemporain utilise l'alexandrin => volonté de s'inscrire dans la poésie
classique)].
Le mieux est quand le poète a le choix.
• R : Admiration encore plus grande => lorsque l'on connaît toute les règles très strictes
de la poésie : on a encore plus de respect et d'admiration pour le travail des poètes et des
écrivains.
Cf.
Phèdre ou Britannicus => écrites en alexandrins avec toutes les contraintes
[1]
« Ce petit ouvrage permet à tout un chacun de composer à volonté cent mille milliards
de sonnets, tous réguliers bien entendu.
C'est somme toute une sorte de machine à
fabriquer des poèmes, mais en nombre limité ; il est vrai que ce nombre, quoique limité,
fournit de la lecture pour près de deux cents millions d'années (en lisant vingt-quatre
heures sur vingt-quatre) ».
Les contraintes....
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