Corrigé disponible Le théâtre n’est-il qu’un genre conventionnel ? Le théâtre repose sur l’illusion, l’artifice => spectacle. L’artifice, la représentation...
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Le théâtre n’est-il qu’un genre conventionnel ?
Le théâtre repose sur l’illusion, l’artifice => spectacle.
L’artifice, la représentation peuventils représenter le réel ? Par l’illusion, la représentation, le théâtre peut-il exprimer le réel ?
I- Le théâtre, «pays de l’irréel »
A- Un monde de carton
• Décors, objets, éclairages, musiques, maquillage, costumes...
tout est « artificiel ».
• Auteur écrit mais tout sera représenté.
Même si, comme Hugo, ne veut pas être assujetti
aux règles classiques, il doit tenir compte de nombreux problèmes :
- Unité de temps => l’action doit se dérouler en 24 heures (on réduit les 24 heures en 3
heures de représentation => plus vraisemblables que montrer en 3h la vie d’un homme
de sa naissance à ses 60 ans).
Cf.
la « folle journée » de Figaro.
- Unité de lieu : soit l’action doit se dérouler dans un espace que peut embrasser le regard
(Cf.
Voltaire) ; soit pièce (ex, chez Racine, dans un palais, une antichambre…).
- Unité d’action : il ne faut qu’une intrigue principale afin de ne pas perdre le spectateur.
B- Le jeu et l’artificialité de la diction
• Le comédien qui feint l’émotion : la personne entre dans un personnage (maquillage,
costume).
Il feint d’être et le spectateur feint de croire qu’il est / le langage souvent
artificiel (vers).
• L’auteur avant le XIXe siècle doit écrire en fonction du genre.
Écriture très différente si
comédie, tragédie, farce.
Même le théâtre n’est pas le même.
Ex : Marivaux n’écrit pas ses pièces de la même manière si elles sont pour les comédiens
italiens ou pour la Comédie française.
Pour chaque genre, personnages.
Comédie : caricatures…/tragédie : passions (jalousie…)
C- Le petit monde théâtral
•Au théâtre => les personnages sont définis par leur statut social (Les Bonnes, Le
Bourgeois gentilhomme…).Évoquez la vraie différence entre les soubrettes et les
maîtresses (Cf.
Marivaux qui inverse même les rôles dans L’Ile aux esclaves).
• L’habit fait le moine : Indicateur social.
Dom Juan : quand Sganarelle veut jouer au
médecin, se déguise et tout le monde le croit ! Ex : Harpagon est ridicule et dans tout son
comportement et dans ses vêtements, ce que Frosine lui rappelle => rire du spectateur.
Le costume sert la pièce (ici, le comique).
Ridicule du personnage : « fraise à l'antique »,
« votre haut-de-chausses, attaché au pourpoint avec des aiguillettes : c'est pour la rendre
folle de vous ».
NB : Molière joue aussi des anachronismes !
∆) Le théâtre => art du spectacle, de la scène.
« Pays de l’irréel ».
II- Les règles remises en question
L’avis de Stendhal rejoint l’avis qu’aura quelques années plus tard les jeunes
romantiques et surtout, Victor Hugo => Bataille d’Hernani et la Préface de Cromwell.
A- Règles classiques (en plus de celles des trois unités) :
• Bienséances => afin de ne pas heurter le public : tout ce qui va contre la morale est
banni (les scènes de violence, la mort, etc.) => Au XVIIe siècle, la bienséance rend le
théâtre tragique un théâtre surtout de paroles => La mort du héros constitue le
dénouement typique d'une tragédie mais la mort n'est pas obligatoire.
« Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose,
Les yeux en la voyant saisiront mieux la chose;
Mais il est des objets que l'art judicieux
Doit offrir à l'oreille et reculer des yeux ».
Boileau, l'Art poétique, 1674, chant III, vv.51-54.
• Le vraisemblable : tous les éléments fantastiques ou impossibles sont à bannir, ainsi que
tous les événements trop rares, extraordinaires => il faut que les événements soient
possibles, courants.
=> il faut que le spectateur puisse s’identifier au personnage et qu’il se reconnaisse dans
les situations décrites.
B- Remise en cause des règles classiques
NB : déjà Corneille remettait en question ces règles.
Pour lui, l’unité d’action limitait
l’intrigue et surtout, l’unité de temps lui semblait peu crédible : Ex : en une journée,
Rodrigue se bat deux fois en duel, mène une armée contre les Maures, s’entretient avec
son père, sa fiancée et le roi ! => pas très vraisemblable, très contraignant.
• Volonté des dramaturges de s’affranchir des règles traditionnelles, jugées trop
contraignantes.
Ex : fin de la règle des trois unités.
Souci réalisme : on délaisse parfois le
vers pour la prose et on privilégie le pittoresque et l’émotion.
• Volonté de mêler « le sublime et le grotesque » (et pas d’écrire une pièce entièrement
tragique…).
NB : Avec le mélange d’actions, la complexité des personnages prônés par Hugo pour le
drame romantique… on s’y perd ! Dans Hernani, parfois, le lecteur voudrait seulement
suivre l’histoire d’amour entre Dona Sol et Hernani et oublier l’intrigue politique très
compliquée.
R : Les romantiques n’ont presque pas enfreint la règle de l’unité d’action et, s’ils ont mis
en question la nécessité classique de l’unité de temps et de lieu, finalement, elle reste
souvent respectée.
C- Un cadre rigide mais favorable à l’œuvre
Ces règles certes contraignantes ont pourtant permis à des auteurs de mettre en scène de
véritables chefs d’œuvres joués des siècles après.
Ex : Racine a su utiliser de manière intelligente ces règles.
• Aimait écrire des pièces à partir de presque rien et se focaliser sur la crise => unité
d’action.
• Crise => cela peut donc se dérouler en quelques heures, pas de problème de temps.
• Pièce centrée sur la crise, pas besoin d’espaces => esthétique de la concentration
extrême, lieu tragique.
NB : La règle des trois unités a fourni à Racine un cadre idéal pour sa vision de la tragédie
=> l’essence du tragique est dans le personnage, pas dans les péripéties extérieures ;
Le tragique,....
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