Corrigé disponible La mort sur scène d'un personnage est-elle nécessaire pour donner tout son sens au tragique ou non ?...
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La mort sur scène d'un personnage est-elle nécessaire pour donner tout son sens au
tragique ou non ?
Le tragique nécessite-t-il la représentation de la mort ?
I- La tragédie classique
A- Caractéristiques
• Personnages hors du commun.
Pas de roturiers, de bourgeois mais des dieux, demidieux, empereurs.
• Théâtre : respect des trois unités + vraisemblance et respect des bienséances.
Niveau
de langue soutenu, voire précieux.
• Unité de ton : une pièce tragique ne peut pas être burlesque.
Son ton doit être
essentiellement dramatique, pathétique.
=> Les personnages sont victimes de forces qui les dépassent.
Les personnages sont
prisonniers de leur destin.
Cf.
Phèdre qui, victime de Vénus, aime le fils de son mari.
B- La catharsis
• Aristote, La Poétique : « la représentation est mise en oeuvre par les personnages du
drame et n'a pas recours à la narration; et, en représentant la pitié et la frayeur, elle
réalise une épuration de ce genre d'émotions ».
Le spectateur se purge de ses passions en assistant à une tragédie => le théâtre est une
libération salutaire.
Prenez en exemple une tragédie que vous connaissez Phèdre,
Andromaque...
• Pour Aristote, le spectateur qui va au théâtre doit ressentir terreur et pitié afin de se
purger de ces sentiments => force du spectacle qui doit être extra-ordinaire.
D'où le recours au tragique : sentiment que l'homme éprouve quand il prend conscience
des forces (divines, politiques, sociales, morale) qui le dominent, l'écrasent malgré la
résistance qu'il leur oppose.
∆) Dans la tragédie, tout est sous le signe de la fatalité, le dénouement est malheureux.
La tragédie a pour but de faire naître la terreur et la pitié chez le spectateur.
C- La mort sur scène
Afin de purger efficacement le spectateur, la solution pour le dramaturge serait de
représenter la mort sur scène.
=> Tentation de montrer le meurtre, la douleur des personnages, le sang...
Un personnage ensanglanté, souffrant, agonisant => terreur et pitié du personnage.
∆) Le but de la tragédie étant d'inspirer terreur et pitié au lecteur, la représentation de la
mort sur scène semble naturelle.
II- La mort dans la tragédie
Pourtant, les règles classiques interdisent la représentation de la mort.
Comment les
classiques ont-ils pu « purger » les lecteurs de leurs passions :
A- Les règles classiques
• Bienséances => afin de ne pas heurter le public : tout ce qui va contre la morale est
banni (les scènes de violence, la mort, etc.) => Au XVIIe siècle, la bienséance rend le
théâtre tragique un théâtre surtout de paroles.
=> La mort du héros constitue le dénouement typique d'une tragédie mais la mort n'est
pas obligatoire.
« Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose,
Les yeux en la voyant saisiront mieux la chose;
Mais il est des objets que l'art judicieux
Doit offrir à l'oreille et reculer des yeux ».
Boileau, l'Art poétique, 1674, chant III, vv.51-54.
B- Un lieu de heurts
• La représentation théâtrale peut être violente : physiquement ou mentalement.
=> Violence des sentiments, des passions (développez un exemple : jalousie de Phèdre,
violence de la passion d'Hermione...).
=> Violence physique : fin d'Andromaque (la folie et la mort)
Mais tout est raconté => art du langage (et aussi de la litote).
Pouvoir de l'imagination.
C- La mort du personnage
• Bérénice, a été critiquée parce qu'elle ne contenait pas de morts => Racine a contesté
le traitement conventionnel de la tragédie.
Corneille pratiquait aussi une tragédie à
dénouement non sanglant ou tragi-comédie, genre apprécié auparavant mais sorti des
moeurs du public depuis.
La cérémonie tragique doit-elle nécessairement passer par la mort d'un personnage ?
∆)....
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