Corrigé disponible Jean Cocteau récuse la recherche du beau langage, du beau thème, et prône au contraire une poésie du...
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Corrigé
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Jean Cocteau récuse la recherche du beau langage, du beau thème, et prône au contraire
une poésie du quotidien, qui s’inscrit dans le trivial et le banal.
Est poète celui qui cherche
à agir sur le réel, à le transfigurer, et ainsi parvient à réveiller les émotions du lecteur en
lui offrant une perception et une sensation nouvelles.
Quelle est la fonction assignée à la poésie ? La poésie ne pourrait-elle pas aussi faire appel
à la culture, à la tradition dans laquelle elle s’inscrit ?
I- Une poésie à contre-courant ?
A- Une poésie « moderne »
• Poésie qui n’hésite pas à battre en brèche nos habitudes intellectuelles, notre confort, en
refusant par exemple de s’inscrire dans le cadre habituel de la norme référentielle du
langage.
• Entre la fin du XIXe et le début du XXe, les poètes explorent tous les possibles, renoncent
aux contraintes formelles et repoussent les limites de la poésie classique.
=> Les poètes se libèrent de l’obligation de la rime, du mètre régulier, des strophes égales.
• Poème en prose : volonté du poète de s’affranchir de la langue banale, de ne pas tenir
compte des vers mais de garder sa créativité.
Aloysius Bertrand, véritable créateur du
poème en prose => Gaspard de la Nuit (ballade médiévale pour évoquer en prose des
scènes oniriques ou fantastiques).
Puis, genre surtout développé par Baudelaire avec son
recueil Petits poèmes en prose, puis Rimbaud…
Ex : Les Illuminations de Rimbaud = création d’un nouveau langage, alchimie verbale mais
qui peut prêter à bien des interprétations.
Ex : chez Eluard, la poésie est un condensé d’écriture.
Pas de ponctuation = successions
de phrases nominales sans liens car elles s’adressent à la sensibilité, à l'émotion, plus qu'à
la raison.
B- Poésie inscrite dans le quotidien, refusant les traditionnels sujets poétiques.
• Parlez de Ponge et son « Huître » par exemple.
• La poésie se met au service des grandes causes.
- Engagement social, contre les injustices.
Ex : Rimbaud « Les Assis ».
- Engagement politique.
Hugo : Les Châtiments, lutte contre Napoléon III (se moque de
lui « petit, petit, petit », « le singe » et le montre comme un ogre sanguinaire).
C- Poésie anti-poétique a priori
=> Poésie qui peut ainsi explorer, jusqu’à l’excès, l’envers du réel, par exemple dans des
expériences telles que celle de Baudelaire dans "La charogne".
Ex : « Une charogne » => Baudelaire montre par l’exemple de cette description de la
charogne la technique qui est la sienne pour recréer la beauté à partir de la décomposition,
de la laideur.
Mais une charogne est peu poétique !
II- Une poésie qui refuse de survoler hâtivement le réel pour mieux « le voir et
s’en émouvoir ».
A- Poésie renouvelant le regard du lecteur grâce à la mobilisation de ses sens et
de ses émotions.
Cf.
Poésie symboliste.
« Les Correspondances ».
Pour Baudelaire, le naturel (la matière, l’apparence) VS le
spirituel (réalité profonde) et c’est par les symboles qu’il pourra appréhender la réalité
supérieure réservée au poète clairvoyant.
Seul le poète est capable de déchiffrer les
symboles et pourra donc interpréter les signes mystérieux (« confuses paroles » v.2) que
lui envoie la nature.
=> pour pénétrer le mystère du monde réel, Baudelaire recourt à la technique des
synesthésies : harmonie secrète de nos sens.
Le poète doit inventer les mots et les images les mieux à même de faire sentir la présence
de cet autre monde => symbolisme.
B- Poésie de l’image
• Poésie de la transfiguration qui oblige à s’ouvrir à des équivalences, qui privilégie l’image,
l’analogie.
Ex : « Le pain », « La bicyclette » ; on pourrait par exemple développer
l’exemple offert par " Le pain " en rappelant comment la langue ordinaire parle de la "
croûte " du pain, mais omet le rapprochement avec celle de la terre.
"La bicyclette" de
Jacques Réda se fond dans....
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