Corrigé disponible « Elle [la poésie] n'a pas d'autre but qu'Elle-même », écrit Baudelaire. I- La poésie « poétique »...
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« Elle [la poésie] n'a pas d'autre but qu'Elle-même », écrit Baudelaire.
I- La poésie « poétique »
La poésie est un discours hors de la réalité, hors du temps.
A- Le refus de la réalité
• L’art gratuit.
Théophile Gautier : « Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à
rien ; tout ce qui est utile est laid, car c'est l'expression de quelque besoin, et ceux de
l'homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature ».
Il s'agit donc
de transformer la réalité en un bel objet qui n'a aucune utilité sociale ou humanitaire.
=> Cf.
les poètes du Parnasse, les Parnassiens.
• « L’art est utile […] parce qu’il est art » ; « Le principe de la poésie est, strictement et
simplement, l’aspiration humaine vers une beauté supérieure » Baudelaire.
• Baudelaire : « tu m'as donné ta boue, j'en fais de l'or ».
Ex : « Une charogne » => Baudelaire montre par l’exemple de cette description de la
charogne la technique qui est la sienne pour recréer la beauté à partir de la décomposition,
de la laideur.
B- La langue, la poésie et le talent
• La poésie est travail sur les jeux métriques et rythmiques.
La poésie engage un usage
particulier du mot : recherches lexicales, images.
• Talent du poète qui sait manier la langue.
Ex « Marie, qui voudrait votre beau nom
tourner,/ Il trouverait Aimer : aimez-moi donc, Marie ».
Chez Ronsard, référence à
l’Antiquité : le culte de Vénus vient remplacer celui de Marie (rime avec prie au vers
suivant : prière de l’aimer + anagramme).
• Le langage poétique n’est pas simple jeu, il « cède l’initiative aux mots » (Mallarmé,
Crise du vers).
Ainsi le poète ne va pas rechercher un sens préexistant ; il n’est pas celui
qui pense, mais celui à qui s’impose le langage.
• Certains poètes multiplient les contraintes existantes =>Ex : « Harmonie du soir »
poème à forme fixe => suite de quatrains à rimes croisées ; le 2e et le 4e vers de chaque
strophe forment le 1er et le 5e de la strophe suivante.
Le vers qui ouvre la pièce la pièce
doit la termine => travail sur les mots, leur disposition très important.
∆) Recherche sur les mots…
C- L’invitation au voyage, au rêve par un nouveau langage
• Cf.
Baudelaire « L’invitation au voyage » : Rêverie qui repose sur la sensation, la fusion
des perceptions et la correspondance entre la femme et le paysage.
Lieu idéal parce
qu’imaginaire, créé par l’imagination (« songe à la douceur »).
« L’invitation au voyage » :
l’idée du voyage qui importe car un voyage onirique renferme plus de richesses et de
pouvoir qu’un déplacement limité dans le temps et l’espace.
C’est un tableau : cf.
« les
ciels brouillés ».
• Remise en cause de la syntaxe traditionnelle : sonorités, musicalité, assonances,
allitérations mais graphisme important (disposition dans la page, calligrammes).
Ex : Hugo
«Les souffles de la nuit flottaient sur Galgal » allitérations en « l » qui fait entendre le
souffle du vents.
• Le poète crée parfois sa propre langue pour jouer plus librement avec elle.
Étrangeté des
métaphores symbolistes, « déracinement du langages ».
• Surréalistes : images insolites => nouvel univers.
« La terre est bleue comme une
orange » Eluard / « Bergère, Ô Tour Eiffel/ Le troupeau des ponts bêle »
Ex : Chez Eluard, la poésie est un condensé d’écriture.
Pas de ponctuation : successions
de phrases nominales sans liens car elles s’adressent à la sensibilité, à l'émotion, plus qu'à
la raison.
∆) Poésie : ne vise pas à la compréhension par un langage appris mais à
l’impression et à l’universalité.
Évasion du lecteur de poésie qui, durant sa lecture, n’est
plus dans la réalité quotidienne (ou dans l’expression de la réalité quotidienne).
Poète : souvent considéré comme un rêveur => nous entraîne dans son monde.
=> La poésie est ainsi un art « clos », détaché du monde.
II- Le poète déchiffreur
Baudelaire disait aussi : « Qu'est-ce qu'un poète, si ce n'est un traducteur, un
déchiffreur ? »
A- Le poète et la poésie
• Jean Cocteau définit ainsi le rôle de la poésie => « Elle dévoile dans toute la force du
terme.
Elle montre nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses surprenantes
qui nous environnent et que nos sens enregistrent machinalement ».
• Pour Baudelaire, le poète est l’intermédiaire entre le monde des hommes et l’au-delà =>
le monde est comme le reflet de la vérité, que l’homme ordinaire ne peut percevoir, car
comme le disait Platon, il tourne le dos à l’entrée de la caverne.
De fait, seul le poète peut
accéder à la vérité et la transmettre aux hommes (« J’ai plus de souvenirs que si j’avais
mille ans »).
Finalement, si on en croit Baudelaire, tout en s’éloignant de la réalité par sa
forme et son expression, la poésie, via le poète, nous dit beaucoup de la réalité.
B- Le poète « voyant »
Cf.
Poésie symboliste.
« Les Correspondances ».
Pour Baudelaire, le naturel (la matière, l’apparence) VS le
spirituel (réalité profonde) et c’est par les symboles qu’il pourra appréhender la réalité
supérieure réservée au poète clairvoyant.
Seul le poète est capable de déchiffrer les
symboles et pourra donc interpréter les signes mystérieux (« confuses paroles » v.2) que
lui envoie la nature.
=> pour pénétrer le mystère du monde réel, Baudelaire recourt à la technique des
synesthésies : harmonie secrète de nos sens.
Le poète doit....
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