Corée du Sud 1991-1992 Climat de malaise général En 1992, dernière année du quinquennat du président Roh Tae Woo, un...
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Corée du Sud 1991-1992
Climat de malaise général
En 1992, dernière année du quinquennat du président Roh Tae Woo, un climat de malaise général a
persisté: l'inflation et la hausse des salaires ont continué à éroder la compétitivité internationale de
l'industrie en aggravant considérablement le déficit commercial; le système ploutocratique et
l'incompétence d'une partie du personnel politique ont discrédité toute la classe politique; la discipline
sociale et même l'éthique du travail se sont dégradées.
La transition de ce pays vers une économie
développée s'est révélée beaucoup plus difficile que prévu.
Les manifestations d'étudiants et d'ouvriers qui ont secoué le pays par leur violence (dix immolations par
le feu) au printemps 1991 ont brusquement cessé lorsque, en juin, les élections locales ont donné une
victoire écrasante au Parti démocrate-libéral (PLD) majoritaire, en montrant que les couches moyennes
aspiraient davantage à la stabilité et à la croissance économique qu'à une justice sociale.
Dès lors, toutes
les forces politiques ont axé leur action sur la préparation de deux échéances électorales majeures
prévues en 1992: les législatives en mars et les présidentielles en décembre.
La vie politique et le régionalisme
Au sein du PLD s'est posé le problème de la désignation du candidat officiel à la présidence.
Un "noyau
dur" appelé "groupe TK" a certes été formé du temps du président Park Chung Hee (1961-1979), avec
des hommes originaires uniquement de Taegu et de la province de Kyonsang.
Ce groupe, aujourd'hui
dépourvu de toute personnalité d'envergure, a estimé que le régime parlementaire, permettant d'éviter
l'élection du Premier ministre - véritable détenteur du pouvoir - au suffrage universel, l'aiderait à
conserver le pouvoir.
Mais Kim Young Sam, candidat du PLD depuis la fusion, en février 1990, de son
Parti pour la démocratie et la réunification et du Parti de la justice et de la démocratie de Roh Tae Woo, a
menacé de faire scission.
Il a été soutenu en cela par l'opinion publique qui éprouve une grande aversion
contre la manipulation constitutionnelle, fréquente depuis des décennies.
Finalement le "groupe TK" a
renoncé à la révision constitutionnelle, mais il n'en a pas enterré définitivement l'option.
Dans l'opposition, le Parti pour la paix et la démocratie de Kim Dae Jung a fusionné, en septembre 1991,
avec le Parti démocrate de Lee Ki Taik, dissident de l'ancien parti de Kim Young Sam.
Pour Kim Dae Jung,
il s'agissait de surmonter le handicap d'être un parti basé quasi exclusivement dans sa province de Cholla,
et d'entamer le fief de son rival de toujours, Kim Young Sam.
Le régionalisme est ainsi devenu la donnée
fondamentale de la vie politique de la Corée du Sud.
En janvier 1992 est née une nouvelle organisation, le Parti national pour la réunification (PNR), créé par
Chung Ju Yung, fondateur de la firme Hyundai.
Depuis l'automne 1991, le milliardaire, en conflit ouvert
avec le président Roh, ne cachait plus son intention de se lancer dans la politique.
Le gouvernement a
tenté en vain de l'en empêcher par tous les moyens, y compris la répression.
Pour la première fois, le
pouvoir économique a tenu tête au pouvoir politique.
Les forces d'opposition ainsi réorganisées et le PLD se sont affrontés aux élections législatives le 24 mars
1992.
Ce dernier, qui détenait une majorité des deux tiers avant les élections, n'est même pas parvenu à
préserver une majorité absolue: il a obtenu 149 sièges (sur 299) contre 97 au NPD, 32 au PNR, et 21 aux
indépendants.
Certes, il a reçu l'appui de certains indépendants pour former la majorité absolue, mais les
électeurs ont voulu sanctionner la politique du gouvernement, ainsi que l'hégémonisme d'un parti
dominant formé par fusion de forces hétéroclites.
Kim Young Sam, tenu pour responsable de l'échec électoral par ses rivaux, a semblé un moment en
difficulté pour obtenir l'investiture du parti comme candidat à l'élection présidentielle.
Mais son adversaire
Lee Jong Chan s'étant retiré, non sans dénoncer les manoeuvres déloyales du président Roh en faveur de
Kim Young Sam, celui-ci a été officiellement désigné en mai comme le candidat du parti.
De leur côté,
Kim Dae Jung et Chung Ju Yung ont annoncé leur candidature.
Ainsi, à la mi-1992, la vie politique en
Corée du Sud était entièrement tournée vers....
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