connaissance, sociologie de la - sociologie.
Publié le 19/05/2013
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2.3 Émile Durkheim
Émile DurkheimTHE BETTMANN ARCHIVE
En France, au début du XXe siècle, le sociologue Émile Durkheim va plus loin que Marx.
Il ne met pas simplement en cause le contenu de la connaissance, mais également les catégories de la pensée.
Il affirme que « l’opération mentale » par laquelle les sociétés sans écriture classent les choses, les événements et les faits dans le monde ausein duquel elles vivent est modelée par les formes d’organisation sociale.
Généralisant ce point de vue, il assure que même les catégories de pensée les plus simples(espace, temps, cause, nombre, etc.) dépendent de la manière dont la société s’organise.
Chaque société introduit donc une dimension subjective dans ses constructionslogiques.
En outre, contrairement au matérialisme marxiste, Durkheim insiste sur le fait que les idées peuvent avoir une existence en elles-mêmes et ainsi exercer uneinfluence autonome sur l’action et les pratiques sociales des membres de la société.
Enfin, s’il reconnaît le caractère relatif de la connaissance, il affirme en revanche queplus les « représentations collectives » s’élargissent à un nombre important d’individus, plus elles sont susceptibles d’être valides.
3 CONSTITUTION DE LA DISCIPLINE
Max SchelerKeystone Pressedienst GmbH
C’est au début des années 1920, dans l’Allemagne de la République de Weimar qu’est instituée la sociologie de la connaissance (Wissenssoziologie). Max Scheler et Karl Mannheim figurent parmi ses fondateurs.
Scheler s’oppose à la fois aux marxistes et à Comte.
Rejetant le progrès positif et continu de la connaissance envisagé par Comte, il affirme qu’il existe plusieurs types deconnaissances (scientifique, théologique, etc.) coexistant dans les sociétés et qu’en fonction de celles-ci, tel ou tel type sera valorisé plus qu’un autre.
Si la connaissancepositive se voit accorder une place dominante dans la société occidentale, ce n’est pas le cas en Orient et dans les autres sociétés.
Scheler souligne parallèlement que lesfacteurs « réels », que Marx réduisait à l’économie, sont en réalité multiples (parenté, politiques, etc.) et qu’ils agissent de manière différente au sein des sociétés et aucours des périodes envisagées.
Enfin, contrairement au relativisme de Marx, il considère qu’il existe une connaissance objective indépendante des variables sociologiques etque la sociologie de la connaissance doit se détacher de l’épistémologie (qui porte sur la validité des énoncés scientifiques) pour se concentrer sur les conditions sociales deproduction de la connaissance.
De son côté, Mannheim généralise le point de vue relativiste marxiste pour affirmer que toute connaissance est idéologique.
Néanmoins, il propose une approche plusnuancée visant à préciser le contenu des relations entre les cadres sociaux et la connaissance.
Selon lui, il ne suffit pas simplement d’envisager la connaissance en fonctionde la classe sociale de laquelle elle émerge mais plutôt de considérer également la position de ceux qui produisent la connaissance.
En d’autres termes, il s’agitd’appréhender les multiples relations dans lesquelles sont impliqués les chercheurs ou les intellectuels selon leur âge, leur groupe social, leur profession, leur école, etc.Mannheim appelle donc au développement de recherches empiriques qu’il initiera personnellement.
4 DIVERSIFICATION ET ÉVOLUTION DE LA DISCIPLINE
La période suivant les travaux des fondateurs de la discipline jusqu’aux années 1960 est certainement la plus fructueuse et la plus dynamique pour la sociologie de laconnaissance.
C’est d’ailleurs à cette époque que les chercheurs soulignent la diversité et l’étendue des problèmes et des objets sur lesquels doit se pencher la sociologie dela connaissance.
Ils sont d’autant plus orientés dans cette voie dans un contexte marqué par le développement et la spécialisation accrue des sciences et des techniques.
Les efforts de conceptualisation de Georges Gurvitch permettent de préciser ce que recouvre la notion de connaissance et de mettre en lumière la complexité descorrélations qui prévaut entre elle et les cadres sociaux.
Car si Mannheim appelait à une précision du contenu des cadres sociaux, sa définition de la connaissance restaitfloue et large.
Pour Gurvitch, les cadres sociaux doivent être envisagés en fonction des niveaux de la réalité sociale : société globale, groupes sociaux, individus.
Concernantles connaissances, il en distingue plusieurs genres (connaissance perceptive du monde extérieur, connaissance de l’autre, sens commun, connaissance politique,connaissance scientifique, etc.).
Ces connaissances peuvent également prendre plusieurs formes suivant qu’elles sont spéculatives ou positives, collectives ou individuelles,empiriques ou conceptuelles, etc.
Sous l’impulsion de Robert Merton, qui procède également à un inventaire systématique des types de connaissances, ses étudiants mettent en œuvre des recherchesempiriques.
C’est alors la question de la diffusion de la connaissance à travers les structures sociales qui est abordée, notamment par l’Américain Florian Znaniecki, dans lesannées 1940.
Il s’agit de tenir compte des rôles des personnes qui inventent ou transmettent cette connaissance et de leur relation au public.
Cette réorientation ouvre par la suite de vastes terrains d’enquête.
La sociologie de la connaissance s’intéresse aux modalités de diffusion des savoirs dans le domaine del’enseignement.
Elle se donne également pour projet l’étude des moyens et des instruments de diffusion (médias audiovisuels), ainsi que l’étude des langages et dessymboles de la communication.
Enfin, elle s’intéresse aux modalités de réception de la connaissance.
Un champ privilégié de recherche est celui constitué par lacommunication politique et les conditions de développement de ce type de connaissance.
S’imposant aux autres disciplines de la sociologie (sociologie linguistique, de l’éducation, des sciences, politique, etc.), la sociologie de la connaissance est plus ou moinsincorporée à celles-ci.
Elle perd donc sa spécificité et son autonomie.
Dans les années 1960, certains sociologues américains, tels que Peter Berger et Thomas Luckmann,tenteront de lui redonner sa particularité en la réorientant vers l’analyse de la connaissance de « l’homme de la rue ».
5 CONCEPTIONS CONTEMPORAINES
Il faut attendre la fin des années 1980 et le début des années 1990 pour que cette discipline connaisse un regain d’intérêt et reprenne son autonomie et sa spécificité.
Ceci.
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