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Commentez cette affirmation de Raymond Fernandez: «A la recherche du Temps perdu est à la fois l'histoire d'une époque et...

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« Commentez cette affirmation de Raymond Fernandez: «A la recherche du Temps perdu est à la fois l'histoire d'une époque et l'histoire d'une conscience.

» Introduction : Les critiques s'accordent pour voir en Balzac un magistral peintre de mœurs ; plus étonnante semble être cette remarque de Raymond Fernandez : « A la recherche du temps perdu est...

l'histoire d'une époque.

» Ne serait-on pas tenté de voir uniquement en Marcel Proust l'un des plus brillants représentants de notre littérature égotiste ? En fait, personne n'est seul au monde et le héros de roman n'échappe pas à cette condition.

Sa destinée est étroitement liée à celle de son milieu.

Dans quelle mesure l'œuvre de Proust correspond-elle à ces deux dimensions ? I.

L'histoire d'une époque. 1.

Comme Proust lui-même, le héros de la Recherche découvre, à travers le monde de l'enfance, la petite et la grande bourgeoisie.

Puis l'adolescent sensible et l'adulte meurtri évoluent dans les milieux mondains, souvent frivoles, de l'aristocratie. 2.

Mais cette peinture de la société est rarement poussée : c'est plutôt une « toile de fond nuancée », souvent satirique (cf.

la soirée chez madame Verdurin) sur laquelle se détachent des « présences » : - Odette, la femme entretenue ; le diplomate Norpois ; le pédant Bloch ; ou encore, l'inoubliable tante Léonie. 3.

C'est pourquoi les classes populaires se trouvent en quelque sorte exclues du monde proustien.

Seuls les domestiques dessinent quelques figures pittoresques dont la plus frappante est, sans conteste, la vieille Françoise et ses proverbes. 4.

Aussi, ne s'agit-il pas vraiment de « l'histoire d'une époque » ; mais chaque personnalité, fortement marquée, incarne un type social et contribue de cette façon à l'édification d'une histoire des mœurs. II.

L'histoire d'une conscience. On ne peut pas aborder la Recherche comme une simple chronique.

C'est avec passion que le lecteur se penche sur ces pages sensibles qui révèlent une conscience inquiète, toujours prête à s'interroger.

Il s'agit presque d'un journal intime. 1.

D'abord, la forme du récit, écrit à la première personne, ne peut faire illusion : Proust se livre enfin.

Depuis Jean Santeuil le ton a changé : la substitution de « je » au « il » révèle que l'écrivain a vaincu certaines répugnances.

Désormais, il accepte pleinement d'être indiscret envers lui-même. 2.

Alors, grâce à la délicatesse de l'analyse, nous découvrons : * les affres et les chagrins d'un enfant fragile qui cherche un refuge dans la tendresse maternelle ; * les tourments d'un jeune homme en quête d'un amour absolu ;.... »

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