:Chistoire du naturalisme Dans la lignée du réalisme, le naturalisme se reconnaît quelques précurseurs. Mais la personnalité fondamentale du mouvement...

« :Chistoire du naturalisme Dans la lignée du réalisme, le naturalisme se reconnaît quelques précurseurs.

Mais la personnalité fondamentale du mouvement est bien Émile Zola qui structure autour de sa personne et de la parution échelonnée de son œuvre, Les Rougon-Macquart, tout le natura­ lisme.

Cependant, malgré le succès public, les journalistes repro­ chent rapidement à Zola la soi-disant obscénité de ses romans. LES PRÉCURSEURS Les naturalistes se reconnaissent quelques précurseurs dont Balzac et surtout Flaubert contemporain du début du naturalisme. (➔ LE RÉALISME, page 3î .) 1 Honoré de Balzac Depuis î864, Émile Zola ne cesse de lire Balzac, y voyant un maître.

Dans Le Rappel du î3 mai 1870, il évoque l'originalité de La Comédie humaine : « [•••] ce drame vivant, ce procès-verbal à la fois si exact et si colossal, qui n'a son pareil dans aucune littérature.

» Zola veut, comme Balzac, étreindre une société tout entière.

Comme lui, il prétend utiliser les conclusions de la science, mais il se démarque aussi de Balzac.

Sous le titre Différences entre Balzac et moi, il résume son propre dessein : « Je ne veux pas peindre la société contemporaine, mais une seule famille, en montrant le jeu de la race modifiée par les milieux.

» De plus, Zola regrette que Balzac n'ait pas mis en scène le peuple. ! Gustave Flaubert Le principal modèle des naturalistes est Gustave Flaubert avec Madame Bovary (1857), dont la peinture crue de l'adultère a valu un procès à l'auteur, et L.:Éducation sentimentale (1869).

Dans son essai Les Romanciers naturalistes (1881), Émile Zola rappelle les principes esthétiques fondateurs du naturalisme illustrés par Gustave Flaubert : absence de toute péripétie extraordinaire, conception de héros ordinaires à taille humaine avec leurs faiblesses et leurs défauts, disparition du romancier derrière l'intrigue. Malgré les hommages appuyés des écrivains naturalistes, malgré leurs rencontres fréquentes et les relations d'amitié qui ont pu se tisser, Flaubert ne s'est pas reconnu derrière la théorie du mouvement naturaliste qu'il qualifiait d'« ineptie». LA GENÈSE DU NATURALISME Le mouvement naturaliste prend son élan en 1865 avec trois événements : la parution de L.:lntroduction à la médecine expérimentale de Claude Bernard dont Zola se servira en 1880 pour théoriser son mouvement, la publication par les frères Goncourt de Germinie Lacerteux et l'article que Zola lui consacre dans Le Salut public de Lyon du 24 février 1865.

Il y exprime son soutien absolu aux frères 1 \ Goncourt qui ont choisi de raconter l'histoire d'une servante. Germinie Lacerteux, dans notre littérature contemporaine, est une date.

Le livre fait entrer le peuple dans le roman ; pour la première fois, le héros en casquette et l'héroïne en bonnet de linge y sont étudiés par des écrivains d'observation et de style. Zola acquiert à partir de cette date influence et notoriété.

Ses prises de position en faveur de la peinture nouvelle (comptes rendus du salon de 1866), la publication de Thérèse Raquin en 1867 et sa défense vigoureuse contre les reproches de ceux qui y voient une « littérature putride» lui donnent une stature de chef d'école.

En 1868 et en 1869, il bâtit le projet des Rougon-Macquart dont il fait paraître le premier volume, La Fortune des Rougon, en 1871.

Chaque année, 52 LE NATURALISME 1 l un volume de cette série paraît dans la presse en feuilleton d'abord puis en librairie. LA FRESQUE DES ROUGON-MACQUART La parution des vingt volumes de /.:Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire : les Rougon-Macquart rythme à partir de 1871 et jusqu'en 1893 toute l'histoire du naturalisme. 1Une famille Zola trouve dans l'étude du docteur Lucas, Traité philosophique et physiologique de l'hérédité naturelle (1847-1850), les principes de construction de la famille des Rougon-Macquart.

Le côté systématique de la détermination génétique le fascine.

li dresse un arbre généalogique.

À chaque personnage.... »