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Chine 1981-1982 Les réformes de Deng L'année 1981 a été marquée en Chine par le renforcement du pouvoir de Deng...

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« Chine 1981-1982 Les réformes de Deng L'année 1981 a été marquée en Chine par le renforcement du pouvoir de Deng Xiaoping au niveau central et la montée des résistances à sa politique économique.

En juin, lors de la sixième session plénière du comité central, le secrétaire général du parti Hu Yaobang a remplacé Hua Guofeng à la présidence du PCC, et le Premier ministre Zhao Ziyang accédait au poste de vice-président.

Hua a aussi perdu son poste de président de la commission militaire du comité central, qui revient à Deng Xiaoping. Ce dernier a ainsi constitué le nouveau triumvirat dominant la politique chinoise, composé de Hu, Zhao et de l'économiste Chen Yun, également président de la commission de contrôle de la discipline du parti. A la session de l'Assemblée nationale populaire, fin novembre, il n'y eut contre toute attente ni révision de la Constitution, ni adoption du plan quinquennal 1981-1985.

Ces retards sont l'indice des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des réformes.

Aussi, face à ces résistances, Zhao proposera-t-il à cette session de se consacrer à la "lutte contre la bureaucratie", c'est-à-dire contre toutes les sphères de pouvoir autonomes existant aux divers niveaux de l'appareil.

La lutte pour "améliorer le style de travail du parti", lancée en 1980, se précisera: à l'opposition aux "gauchistes" et aux "deux soutiens inconditionnels" (tout ce qu'a dit Mao est juste, tout ce qu'il a fait est correct), s'ajoutaient les luttes contre le "libéralisme bourgeois" et contre la corruption et la criminalité économiques. "Démaoïsation" et répression Après les mesures visant au rajeunissement des cadres, la volonté d'alléger l'appareil d'État exprimée en février 1982 s'apparentera à une purge: l'objectif était d'examiner et d'apprécier la loyauté des membres du parti (dont le nombre a doublé depuis la Révolution culturelle pour atteindre 38 millions) et des fonctionnaires (18-20 millions).

En mars 1982, les ministères, commissions d'État et bureaux du Conseil des affaires d'État étaient réduits de 93 à 52, et les ministères du Commerce extérieur, du Commerce intérieur et de l'Energie étaient fusionnés avec d'autres organisations. L'évaluation du rôle de Mao Zedong sera explicitée par la nouvelle direction.

En avril 1981, le secrétaire permanent de la commission de contrôle de la discipline du parti, Huang Kecheng, soulignait dans le journal de l'armée l'indépendance et l'originalité qui valurent à Mao ses succès d'avant la libération.

Mais il condamnait le mouvement "anti-droitier" de 1957, le "Grand Bond en avant" et la "Révolution culturelle".

Il n'en reste pas moins, concluait-il, que ses mérites l'emportent sur ses erreurs.

Le même esprit animera la "Résolution sur quelques questions de l'histoire de notre parti depuis la fondation de la République populaire de Chine", adoptée lors de la sixième session plénière du comité central.

Tout en rendant hommage à Mao pour certains actes révolutionnaires, ce document prenait soin de séparer sa pensée - dont le rôle dirigeant était rappelé - de sa personne. Sur le plan idéologique et culturel, la répression s'est accentuée.

Le mois d'avril a marqué la reprise des arrestations de dissidents (notamment Xu Wenli et Yang Jing de la Tribune du 5 avril, et He Qin et Fu Shengqi de la revue Le Devoir).

La "privation de liberté" a été imposée à Wang Xizhe, du célèbre groupe Li Yizhe (auteur de A propos de la démocratie et de la légalité sous le socialisme).

Ces mesures résultaient de la directive du comité central connue sous le nom de "document n° 9", de mars 1981, décidant d'en finir avec toute forme de dissidence avant la session d'été du CC.

Mais l'affaire la plus marquante de l'année fut celle de l'écrivain Bai Hua, à propos du scénario du film Amour amer qui critiquait le culte de la personnalité et la politique du parti envers les intellectuels.

Bai fera son autocritique en décembre, après avoir reçu cependant un prix littéraire en mai pour...

ses poèmes.

Cette attitude "clémente" montre que les dirigeants actuels semblent préférer la contrainte morale à la mise au secret qui avait cours auparavant.

L'affaire Bai Hua annonçait la nouvelle lutte contre le "libéralisme bourgeois": le président de l'Académie des sciences sociales, Hu Qiaomu, en fit une critique essentielle en août.

Le danger de cette tendance serait de s'opposer à la direction du parti et, tout en étant un contrecoup de la Révolution culturelle, elle serait liée à une mauvaise interprétation de la politique présente.

Dans un discours d'octobre, Hu Yaobang devait faire un distinguo subtil: "Le camarade Deng Xiaoping souligne que nous ne devons plus dire que la littérature et l'art doivent servir la politique. file:///F/Lycée/angui/450369.txt[13/09/2020 01:05:05] Cependant, ceci ne signifie pas que littérature et art puissent être séparés de la politique"! Progressivement, au long de l'année, le danger "de droite" sera de plus en plus considéré comme principal, marquant une nette reprise en main.

La "remise en ordre" idéologique s'est accompagnée d'une sévère répression de la délinquance, sous-produit du chômage urbain.

En juin, la XIXe session du comité permanent de l'ANP adoptait plusieurs mesures contre les délinquants (ils ont ainsi été rayés des listes de résidents dans leur ville d'origine, et n'ont donc plus accès aux produits de base rationnés), et, en juillet, les exécutions publiques se multipliaient. La réforme de l'économie Sur le plan économique, l'année s'est d'abord caractérisée par les très bons résultats de l'agriculture, malgré une sécheresse dans le nord du pays et des inondations catastrophiques au Sichuan.

Ce succès est dû en partie aux profondes transformations de la gestion agricole, qui s'inscrivent dans la continuité du document n° 75 du parti de septembre 1980.

Ce dernier texte identifiait trois situations: - dans les unités collectives à revenu élevé, les paysans passent des contrats avec le collectif pour une tâche particulière au sein de l'économie collective ; - dans les unités à revenu intermédiaire, la terre est divisée en parcelles destinées à être cultivées par des individus, familles ou groupes sur la base d'une rémunération aux pièces, mais la comptabilité et la répartition restent du ressort du collectif ; - dans les autres cas, la terre est remise à la famille en fonction de sa taille et elle peut la cultiver comme elle l'entend à condition d'assurer les quotas d'État et les livraisons collectives. Le système communal était critiqué pour sa faible productivité: fonds d'accumulation trop bas pour se procurer des équipements modernes, cadres inefficaces et corrompus, chômage déguisé, bas revenus pour les paysans.

Tout cela créait un climat de "décollectivisation", qu'une série de mesures a entrepris de légaliser, dans le but d'accroître la production de l'agriculture privée.

Le "système de responsabilité" à la production (qui apparaît comme une réduction de l'autorité collective) et les rapports contractuels se sont largement diffusés dans les provinces en 1981.

Mais, si de nombreux paysans ont soutenu ces réformes, elles se sont aussi heurtées à des résistances venant des soldats et des familles disposant d'une main-d'œuvre insuffisante.

Par ailleurs, ces mesures créaient quelques difficultés pour garantir une accumulation collective, et elles apparaissaient contradictoires avec la politique de ralentissement de croissance de la population (une famille disposant de nombreux bras ayant en effet plus de chance.... »

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