Chili 1999-2000 Maintien du centre gauche au pouvoir La campagne pour la présidentielle du 12 décembre 1999 a paradoxalement bénéficié...
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Chili 1999-2000
Maintien du centre gauche au pouvoir
La campagne pour la présidentielle du 12 décembre 1999 a paradoxalement bénéficié de l'éloignement du
général Augusto Pinochet, qui avait été arrêté au Royaume-Uni en octobre 1998 sous le coup d'une
procédure d'extradition lancée par le juge espagnol Baltasar Garzón concernant les crimes contre
l'humanité commis sous sa dictature (1973-1990).
Le socialiste Ricardo Lagos, grand vainqueur en mai 1999 des primaires de la Concertation, coalition
dirigeante formée autour du camp socialiste et de la Démocratie chrétienne (DC) à la fin de la dictature,
caracolait en tête des sondages.
À partir de septembre cependant, il s'est vu rattrapé par Joaquín Lavín,
candidat unique de l'Alliance pour le Chili, réunissant la droite pinochétiste d'Union démocrate
indépendante (UDI) et Rénovation nationale, favorable à la démocratisation des institutions.
Les deux
candidats ont soigneusement évité de remuer le passé.
R.
Lagos ne souhaitait pas être associé à la
période troublée du mandat de Salvador Allende (1970-1973) et J.
Lavín se présentait comme "apolitique"
afin d'attirer les suffrages des électeurs de centre droit, opposés à l'autoritarisme mais ne partageant pas
toutes les options du progressiste R.
Lagos.
De plus, le contexte économique difficile, après plus de dix
ans de croissance soutenue, avait usé le gouvernement d'Eduardo Frei, remanié en juin puis en août
1999 pour améliorer sa gestion de l'affaire Pinochet et des conflits sociaux.
J.
Lavín, bénéficiant d'importants moyens publicitaires, a imposé un style populiste fondé sur la promesse
de réponses immédiates aux attentes de la population (santé, éducation, sécurité).
Au premier tour, il a
réussi, avec 47,51 % des voix, à mettre en ballottage R.
Lagos (47,96 %), dépassant le score historique
de la droite chilienne.
R.
Lagos s'est vu forcé d'adopter le style de son rival, non sans tension au sein de
la Concertation, et d'obtenir le soutien sans équivoque de la DC.
Quelques jours à peine avant le second
tour du 16 janvier 2000, le ministre de l'Intérieur britannique annonçait son intention de libérer pour
raisons de santé le général Pinochet, qui attendait le jugement d'extradition de la Haute Cour de Londres
après le rejet le 8 octobre 1999 de son appel devant les Lords de justice sur la recevabilité de la demande
d'extradition.
Élu avec 51,3 % des suffrages, R.
Lagos a réaffirmé qu'il veillerait à ce que la justice
s'exerce sans pression, s'engageant à dénoncer publiquement celles que tenteraient d'exercer les forces
armées et la droite.
Le retour de Pinochet, une semaine avant la passation des pouvoirs le 11 mars 2000, a été un succès
pour le gouvernement Frei, qui en avait fait l'un des objectifs de sa dernière année de mandat.
De plus,
malgré sa démonstration de force, symbolique, lors de l'arrivée du général, visiblement moins diminué
que ne le laissaient croire les rapports médicaux, la hiérarchie militaire s'est bornée à annoncer qu'elle
défendrait celui-ci dans les limites de la légalité.
De....
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