Chili 1988-1989 Le 5 octobre 1988, le gouvernement d'Augusto Pinochet convoquait les Chiliens à un second référendum. Lors du premier,...
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Chili 1988-1989
Le 5 octobre 1988, le gouvernement d'Augusto Pinochet convoquait les Chiliens à un second référendum.
Lors du premier, en 1980, ils avaient dû s'exprimer sur une nouvelle Constitution prévoyant qu'ils seraient
appelés à se prononcer en 1988 sur un candidat à la Présidence choisi par la junte militaire au pouvoir
depuis 1973.
Ce fut le général Pinochet qui fut désigné en août, comme prévu.
L'opposition au régime l'a emporté avec 54,6% des suffrages, tandis que le "oui" n'obtenait que 42,9%
en dépit des obstacles auxquels ont dû faire face les partisans du "non": l'absence des droits et libertés
démocratiques rendait leur campagne difficile mais surtout la méfiance quant au caractère démocratique
de ce plébiscite était telle que l'opposition hésitante a eu du mal à s'unir pour promouvoir le "non".
Ce
n'est qu'en février 1988 qu'un front de treize partis politiques (plus tard devenus seize) s'entendait sur un
programme commun contre Pinochet et organisait le Comando por el no (COPEN), regroupant parmi
d'autres la Démocratie chrétienne (PDC), le Parti pour la démocratie (PPD), le Parti humaniste (PH) et
différentes fractions du Parti socialiste (Nuñez et Almeyda).
En juin, le Parti communiste se ralliait, non
sans réserves, à la campagne pour le "non".
La victoire éclatante de l'opposition n'a pas signifié la fin du régime de Pinochet qui doit rester au pouvoir
jusqu'au 14 décembre 1989, date prévue pour les élections présidentielles et législatives ; par ailleurs, la
Constitution de 1980, qui institutionnalise la tutelle de l'armée sur tout gouvernement issu d'élections,
octroie au régime la prérogative de nommer vingt-sept sénateurs parmi lesquels le général Pinochet, et
impose une majorité de membres des forces armées (y compris Pinochet) dans le tout-puissant Conseil
de sécurité nationale.
Enfin, la victoire de l'opposition allait dépendre largement de sa capacité à
maintenir la coalition qui avait milité pour le "non".
Au lendemain du plébiscite, le Commando pour le "non" a pris le nom de Concertation des partis
politiques pour la démocratie (CPPD) en vue d'élaborer un programme commun et de présenter un
candidat unique aux élections de décembre 1989.
Patricio Aylwin, leader de la DC, a reçu l'appui des dixsept partis de la CCPD y compris du Parti communiste.
Paradoxalement, c'est aux forces pro-régime que
la succession de Pinochet semblait poser le plus de problèmes.
Hernán Büchi, qui a démissionné de son
poste....
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