CHAPITRE IX Bouclé dans le clocher par prudence, Fabrice a tout loi sir d'admirer le château de son père, le...
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CHAPITRE IX
Bouclé dans le clocher par prudence, Fabrice a tout loi
sir d'admirer le château de son père, le village, le lac...
Assiégé par ses souvenirs d'ènfance, il passe des heures
délicieuses à rêver.
Il songe à sa vie passée; mais il est
distrait de ses réflexions par le vacarme des cloches et des
«mortaretti» qui saluent la Saint Giovita.
À la nuit tombée,
le tumulte de la fête apaisé, il embrasse une dernière fois
l'abbé Blanès et 9étale dans les bois, échappant de Jus
tesse aux gendarmes.
Mais au lieu de gagner rapidement
les bords du lac Majeur afin d'être en sûreté, il fait un péle
rinage jusqu'à «son» arbre, marronnier planté par sa mère
l'année de sa naissance.
COMMENTAIRE
Le clocher et la tour; l'élévation
Curieux séjoLr que celui de Fabrice, caché pour une nuit et une jour
née, dans le clocher de l'abbé Blanès.
Il n'est pas insignifiant qu'il y
fasse des rêves prémonitoires et que sa nuit soit agitée des • présages
de l'avenir•.
Réactualisant le clocher protecteur, la tour Farnèse repren-
dra en leitmotiv le thème de l'élévation présent déjà dans ce passage.
Au bruit tumultueux qui le réveille, Fabrice • se crut à la fin du monde,
puis il pensa qu'il était en prison.• Comme la vue des oiseaux de C1élia,
celle des moineaux qui cherchaient quelques miettes de pain sur le
grand balcon inaugure la rêverie: s'amorce une longue méditation qui
manifeste, comme ce sera le cas plus tard en prison, combien le héros
stendhalien est capable de s'abstraire d'une situation dangereuse pour
se laisser gagner par l'attendrissement.
Pourtant, la vue de gendarmes .
ôte provisoirement la joie du spectacle auquel il assiste depuis le clocher et elle ne lui est rendue qu'après qu'il a •interposé entre lui (et
eux) un lambeau de vieille toile qu'il cloua contre la fenêtre et auquel il
fit deux trous pour les yeux.• Ainsi le roman stendhalien est composé,
quasi musicalement, sur des séries d'échos et de résonnances.
L'analogie thématique entre le clocher et la Tour s'éclaire si on se rappelle à
quel point la destinée des héros stendhaliens s'accompltt à travers une
dialectique de l'élévation et de la chute: de leur désir initial d'envol
héroïque, symbolisé par l'oiseau de proie, ils peuvent se défaire,....
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