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Chapitre Introductif : La Double Specificite De La Sociologie Politique.

Publié le 03/03/2014

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Chapitre Introductif : La Double Specificite De La Sociologie Politique. Par rapport aux autres sciences sociales, la sociologie politique présente 2 particularités : une liée à son objet (l'étude des phénomènes politiques) et une autre liée à sa méthode (la démarche sociologique). La première particularité distingue la sociologie politique du reste de la sociologie. En effet, la sociologie s'intéresse à des phénomènes non-politiques (ex : la division des tâches ménagères au sein du couple -> la pratique est en décalage avec le discours tenu du point de vue domestique car les hommes et les femmes ne font pas la même chose : les hommes s'occupent des problèmes de chauffage et des problèmes liés à leur voiture, et les femmes s'occupent majoritairement du linge et des sanitaires, et elles réalisent beaucoup plus de tâches ménagères que les hommes car toutes les tâches mixtes sont réalisées bien plus souvent par les femmes que par les hommes). Il y a donc une répartition sexuée des tâches, qui est de plus inégalitaire. La sociologie politique étudie donc les phénomènes politiques. Elle présente une spécificité d'objet qui la distingue du reste, à laquelle s'ajoute une particularité de méthode. L'usage de la démarche sociologique distingue la sociologie politique du reste de la science politique. En effet, la science politique comprend des branches qui ne sont pas sociologiques (ex : le cas de l'histoire des idées politiques). La sociologie politique se trouve à l'intersection de la sociologie et de la science politique. I - La polysémie du mot « politique « La polysémie signifie la pluralité des sens du terme politique. Certains de ces sens et emplois se recoupent au moins partiellement. Il faut donc distinguer la politique et le politique. A/ La politique Au féminin, le mot « politique « a deux sens (acceptions) : - Une politique est ce que l'on appelle un « programme d'action «, c'est-à-dire un ensemble de mesures destinées à résoudre un problème. Pour désigner un tel ensemble, la littérature scientifique parle de « politique publique « (« policy «). Les politiques publiques peuvent être envisagées dans deux perspectives différentes. En premier lieu, elles peuvent être qualifiées en fonction de l'identité de celui qui les propose ou les met en oeuvre (c'est ainsi que l'on parle de politique socialiste ou de politique américaine par exemple). Les politiques publiques peuvent également être qualifiées en fonction de leur objet, du domaine auquel elles s'appliquent (on parlera ainsi de la politique environnementale, ou de la politique culturelle, ou fiscale, etc...). - La politique est aussi la compétition entre ceux qui souhaitent décider quelles politiques publiques sont mises en oeuvre, donc la compétition entre ceux qui souhaitent gouverner (« politics «). Cette compétition peut prendre différentes formes : elle peut être violente (ex : assassinat) ou alors pacifique (ex : les campagnes électorales). Le problème de ces deux définitions est qu'elles ne suffisent pas à épuiser le sens du mot « politique «. Qu'est-ce qui fait qu'un problème est politique ? A partir de quand un problème devient-il politique ? La difficulté théorique vient de ce qu'un problème n'est pas politique par nature, il le devient. -> Exemple : le fait de porter un foulard ou non est d'abord un problème vestimentaire, mais dans le cas particulier du foulard islamique, le port du foulard à l'école (« hijab «) a été possible pendant plusieurs mois sans qu'il n'y ait aucune réaction politique (vers la fin des années 1980). Ainsi, le port du foulard n'est pas en soi un problème politique, mais il l'est devenu. La question à se poser est donc de savoir pourquoi les gouvernants sont-ils amenés à se saisir de certains problèmes ? Cela revient à se demander à quoi servent les hommes politiques, et donc qu'est-ce que le politique ? B/ Le politique La définition du politique est à relier aux conséquences de la dimension sociale de la vie humaine. 1) Des conflits inévitables Sauf exceptions très rares, les hommes vivent en société, dans des groupes. D'après les archéologues, les hommes ont toujours vécu dans des communautés plus larges que leur famille. Les hommes ont donc une vie collective, or la collectivité impliqu...
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« → il y a 2 sous-questions successives : quels sont les fondements de l'obéissance (pourquoi obéit-on au pouvoir politique) ? Quand il n'y a pas obéissance spontanée, comment le pouvoirimpose-t-il le respect des normes et des règles ? II – La démarche sociologique Cette démarche comprend 2 grandes étapes, 2 moments également indispensables : – l'observation des phénomènes → Elle a pour but de rassembler des données, des faits, elle est indispensable car elle distingue la sociologie de la philosophie (concernant la politique, il y a toute une réflexionphilosophique qui part d'hypothèses et qui indique à partir de là ce que le politique peut être ou devrait être, alors qu'en sociologie la question est ce qu'est le politique, ce qu'il se passeréellement, et cela implique d'observer les phénomènes politiques) – la systématisation → La sociologie cherche également à expliquer les phénomènes politiques A/ L'observation sociologique En sociologie, l'observation se heurte à 3 grandes difficultés : – Les pré-notions (la connaissance intuitive des phénomènes sociaux que l'on pense avoir) – L'interaction entre l'observateur et ceux qui sont observés → ce qui est observé n'est pas modifié par l'observation, mais il en va autrement pour 2 raisons : la présence de l'observateur peut conduire à un changement de comportement de la partde ceux qui sont observés, soit parce qu'ils veulent donner une bonne image et ainsi éviter certains comportements qu'ils sachent répréhensibles, et les observés peuvent avoir uneinfluence sur l'observateur, il va développer des sentiments positifs ou négatifs à l'égard de ceux qu'il observe, sentiments qui vont biaiser ce qu'il observe) – Le secret → il y a des opinions que l'on n'a pas envie de dévoiler, ce qui est particulièrement vrai dans 3 domaines : domaine sexuel, domaine religieux et domaine politique Le problème du secret : → dans le domaine religieux : les hommes qui adhèrent à des croyances minoritaires (sectes) ont du mal à le dire.

Tout comme ceux qui adhèrent à des partis formalistes comme parexemple les extrémistes. → dans le domaine politique : il y a des opinions ou des comportements qui sont désapprouvés par les autres, donc on préfère les taire (ex : l'abstention déclarée est toujours inférieure àl'abstention effective, ou encore les intentions de vote pour le FN) L'observation est bloquée par ces obstacles, mais n'en est pas rendu impossible.

Il faut donc être vigilant à la mise en œuvre de techniques avancées.

Quelles sont ces techniques ? 1) Les techniques d'observation indirectes Elles sont indirectes car l'observateur ne découvre les phénomènes qu'en s'appuyant sur un élément intermédiaire qui peut être matériel ou humain. – L'observation documentaire : il s'agit d'étudier tout objet susceptible de porter la trace de phénomènes sociaux.

Les documents peuvent être des textes, des statistiques, desdocuments ni écrit ni chiffrés (comme des photos, des films ou encore des disques). – L'entretien : c'est une situation au cours de laquelle l'enquêteur veut des informations en posant des questions à un membre d'un groupe.

Cette technique pose un problème.

En effetl'enquêteur veut obtenir le plus d'information possible, mais l'enquêté est sur la défensive, il ne veut pas tout révéler.

La conduite de l'entretien impose donc des règles pour maximiser laprise d'information, comme par exemple : • permettre à son interlocuteur de montrer ses qualités et il est plus facile de lui faire admettre ses faiblesses • on ne commence jamais par les questions les plus personnelles, on laisse un lien se créer entre l’interviewer et l’interviewé et à partir du moment où le lien est créé, il devient beaucoupplus probable d’obtenir des réponses sur les questions gênantes (cela correspond à l’euphémisme de l’accroche) • la troisième règle c’est une forme dérivée de la première pour les gens qui ont beaucoup plus de temps, mise en œuvre par une sociologue politiste qui s’appelle Mossuz-Lavau (elleinterviewait une dizaine de personnes, mais elle les interviewait 6 ou 7 fois en laissant un intervalle d’un ou deux mois entre chaque interview en commençant par les moins gênantes) • de plus il faut séparer concrètement les questions de principes des questions de pratique.

L'effet de halo montre que les gens ne se contredisent pas. – Le sondage : au cours d'un entretien, on obtient le point de vue d'une seule personne.

Lors d'un sondage, on augmente le nombre d'entretiens, ce qui permet de déduire les pratiquesde la population globale.

Il faut préciser qu'il y a en revanche ici un soucis de représentativité. – Le test : cette technique est différent de celle de l'entretien car le test est plus indirect, les réponses sont comme des signes, des indices qu'il faut ensuite analyser et interpréter. 2) Les techniques d'observation directes Il y en a 2 grandes, l'une étant plus employée que l'autre.

Elles visent à observer le groupe directement dans son ensemble. – La technique sociométrique (Jacob MORENO) : consiste simplement à demander à chaque membre d’un groupe qui il apprécie, qui il n’apprécie pas et qui lui est indifférent.

A partir delà on peut tracer un schéma qu’on appelle un sociogramme et qui synthétise les relations de sympathie et d’antipathie qu’il existe à l’intérieur d’un groupe.

C’est une technique qui peutêtre utile pour étudier le fonctionnement des syndicats, des partis politiques ou des cabinets ministériels – La technique de l'observation participante : cette observation directe consiste à partager la vie du groupe que l’on veut étudier, consiste à vivre autant que possible avec les gens quel’on peut observer.

Cette technique présente plusieurs avantages, elle permet d’avoir une connaissance intime de la vie du groupe.

Elle permet de connaitre le quotidien du groupe :quelles sont les activités routinières, à quel moment, par qui? Elle permet aussi de connaitre les réactions du groupe face à un évènement exceptionnel.

Cette technique à un secondavantage c’est qu’elle donne un accès privilégié aux sources d’informations.

On sait qui interviewer, sur quel sujet et à quel moment.

Troisième grand avantage de cette technique, c’estque le groupe normalement se comporte naturellement, comme il en a l’habitude, et ne modifie pas son comportement parce qu’il est observé. Il faut distinguer deux cas : – le premier c’est quand l’observateur ne se présente pas comme observateur, par exemple pour étudier le fonctionnement d’un parti politique, on prend sa carte de visiteur pour voir cequ’il se passe – le deuxième cas, c’est le cas où l’observateur se signale comme observateur extérieur (selon Malinowski, l’extériorité de l’observateur ne modifie le comportement du groupe qu’audébut, mais à terme le groupe s’habitue à la présence de l’observateur et fini par se comporter à nouveau naturellement) La technique de l’observation directe pose deux problèmes : – La partialité de l’observateur → plus l’observateur vit avec le groupe, plus il a de chance de devenir partial à l’égard du groupe – Il est certain que la présence de l’observateur modifie quand même le comportement du groupe → il est possible que la présence de l’observateur puisse modifier la structure sociale dugroupe B/ La systématisation (exploitation des données) Cette phase de l’exploitation des données repose sur une logique globale assez simple qui est une logique de mise en ordre.

Il s’agit de relier les évènements associés et plus largementd’en expliquer certain par d’autres.

L’exploitation des données passe donc par trois grandes étapes. 1) La description La description est un travail essentiel. Ex : Le livre de MALINOWSKI consacré aux phénomènes d'échanges sans profit (appelés « kula ») entre 3 archipels.

Ce système d'échanges repose essentiellement sur des colliers etdes bracelets. → Ainsi, un indigène de l'île A va sur l'île B et offre à son partenaire un collier.

Il retourne ensuite chez lui.

Quelques mois plus tards, l'indigène de l'île B qui a reçu un collier se rend sur l'île Aet offre un bracelet à l'indigène qui a offert un collier. → Les colliers se déplacent toujours dans le même sens (A-B-C), tout comme les bracelets (C-B-A).

Ces objets n'ont aucune valeur marchande.

Ils sont souvent tellement lourds qu'on nepeut pas les porter. Une grande partie de ce livre est consacrée à une description très minutieuse des échanges.

Selon Malinowski, ce système d'échanges s'est substitué aux relations guerrières qui. »

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