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Céline, Voyage au bout de la nuit : "Donc pas d'erreur ? Ce qu'on faisait à se tirer dessus, comme...

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« Céline, Voyage au bout de la nuit : "Donc pas d'erreur ? Ce qu'on faisait à se tirer dessus, comme ça, sans même se voir, n'était pas défendu ! Cela faisait partie des choses qu'on peut faire sans mériter une bonne engueulade.

C'était même reconnu, encouragé sans doute par les gens sérieux, comme le tirage au sort, les fiançailles, la chasse à courre!... Rien à dire.

Je venais de découvrir d'un coup la guerre tout entière.

J'étais dépucelé.

Faut être à peut près seul devant elle comme je l'étais à ce moment-là pour bien la voir la vache, en face et de profil.

On venait d'allumer la guerre entre nous et ceux d'en face, et à présent ça brûlait ! Comme le courant entre les deux charbons, dans la lampe à arc.

Et il n'était pas près de s'éteindre le charbon ! On y passerait tous, le colonel comme les autres, tout mariole qu'il semble être, et sa carne ne ferait pas plus de rôti que la mienne quand le courant d'en face lui passerait entre les deux épaules.

Il y a bien de façons d'être condamné à mort. Ah ! Combien n'aurais-je pas donné à ce moment-là pour être en prison au lieu d'être ici, moi crétin! Pour avoir, par exemple, quand il en était temps encore.

On ne pense à rien ! De la prison, on en sort vivant, pas de la guerre.

Tout le reste, c'est des mots.

Si seulement j'avais encore eu le temps, mais je ne l'avais plus! Il n'y avait plus rien à voler! Comme il ferait bon dans une petite prison pépère, que je me disais, où les balles ne passent pas! Ne passent jamais ! J'en connaissais une toute prête, au soleil, au chaud! Dans un rêve, celle de SaintGermain précisément, si proche de la forêt, je la connaissais bien, je passais souvent là, autrefois.

Comme on change ! J'étais un enfant alors, elle me faisait peur la prison.

C'est que je connaissais pas encore les hommes.

Je ne croirai plus jamais à ce qu'ils disent, à ce qu'ils pensent ? C'est des hommes et d'eux seulement qu'il faut avoir peur, toujours." Dans son roman aux tonalités autobiographiques, Louis Ferdinand Céline révolutionne l’écriture romanesque. Voyage au bout de la nuit est un roman qui dénonce les changements de la société française du début du siècle : tout passe au crible de la révolte du narrateur qui condamne la guerre et l’absurdité de la condition humaine.

Cette dénonciation passe par un rapport au langage totalement novateur pour le style romanesque : Céline à écrit comme l’on parle, en oralisant son style et en mêlant les registres de langue, il a su créer un nouveau style qui correspondait à sa vision du monde. I L’horreur décrite Pour susciter l’intérêt du lecteur, Céline fait progresser son récit à la manière d’un monologue de théâtre.

La structure du texte commence par une phrase nominale interrogative. Les types de phrases, en particulier les interrogatives et les exclamatives permettent au texte de se dérouler de manière émotionnelle.

Le lecteur se retrouve face à une introspection du narrateur qui s’interroge sur le sens de la vie, et surtout de la mort, de la façon de mourir. Dénonciation de la guerre : relever les indices qui permettent d’aboutir à la dernière phrase de l’extrait : de l’interrogative qui débute le texte, jusqu’a l’assertion finale «C'est des.... »

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