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Brésil 2000-2001 Redressement économique, incertitude politique Incontestablement, les effets de la crise monétaire et financière de l'hiver 1998-1999 ont disparu....

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« Brésil 2000-2001 Redressement économique, incertitude politique Incontestablement, les effets de la crise monétaire et financière de l'hiver 1998-1999 ont disparu.

L'activité était alors asphyxiée par des taux d'intérêt prohibitifs, qui inhibaient les investissements directs.

La dette publique était trop lourde (51 % du PIB), le déficit budgétaire trop important (8,4 % du PIB en 1998), la balance commerciale trop déséquilibrée (- 6,4 milliards de dollars en 1998) pour que le real (devise nationale) résiste aux effets conjugués des crises asiatique et russe.

Le real avait donc perdu jusqu'à 80 % de sa valeur face au dollar.

Pour éviter que le géant brésilien ne s'effondre et que cela ne contamine toute la région, le FMI et les pays riches, États-Unis en tête, avaient volé à son secours en lui prêtant 41 milliards de dollars.

En contrepartie, le Brésil s'était engagé à ce que son budget primaire devienne au plus vite excédentaire.

Pour y parvenir, l'État a procédé à des coupes claires dans les budgets d'équipement et à une réforme du régime des retraites. Simultanément, il devait augmenter ses recettes par une accélération de la réforme fiscale et par la poursuite des privatisations, même si l'essentiel (hormis l'imposant groupe pétrolier, Petrobás, occupant le huitième rang modial dans son secteur) avait déjà été vendu. Un rétablissement très rapide Dès la fin 1999, les experts, malgré la brutalité du remède, avaient été surpris par la vigueur d'une économie pourtant convalescente.

Au printemps 2001, la huitième économie du monde (classement selon le PIB) tournait à plein régime.

De fait, la croissance du PIB a décollé : + 4,2 % en 2000 (contre 0,5 % en 1999). Ce très bon résultat a principalement tenu à une envolée de la production industrielle : + 6,5 % en 2000 (soit le meilleur résultat depuis 1994) et à une nouvelle progression des investissements étrangers (30,6 milliards de dollars, au-delà du plus haut de 1999).

"Dopées" par un real relativement bas, les exportations ont poursuivi leur redressement, de sorte que la balance commerciale 2000 a presque atteint l'équilibre : - 827 millions de dollars (le plus bas déficit depuis 1994).

Certes la balance des paiements courants est demeurée négative (- 4,6 milliards de dollars), mais elle a enregistré son solde le moins mauvais depuis 1996.

Quant à la Sécurité sociale, son léger déficit (0,9 % du PIB) a été moindre que prévu (compte tenu de l'augmentation des coûts de santé au Brésil comme ailleurs), demeurant stable par rapport à 1999.

En l'an 2000, l'inflation est donc restée relativement sous contrôle (7,0 %), le budget primaire (hors intérêts de la dette) a été fixé à 22 milliards de dollars, soit 3,6 % du PIB, plus que ne l'espérait le FMI.

Et si le drastique plan d'austérité adopté fin 1998 avait fait grimper le chômage en flèche, celui-ci est officiellement redescendu à 7,1 % en moyenne sur 2000 (5,7 % en rythme annuel au premier trimestre 2001, soit le plus faible taux enregistré depuis cinq ans). Sur le plan social, la poursuite des politiques de redistribution des terres et d'aide à l'installation (pour 100 000 familles en 2000) ainsi que l'avancée du front pionnier (défrichage et nouvelles terres exploitables) a contribué à diminuer le niveau de la concentration foncière.

Dans ce triste domaine, le Brésil, anciennement au cinquième rang des pays du continent, a rétrogradé au douzième.

Les revendications des paysans sans terre ont ainsi perdu un peu de leur légitimité. Preuve d'une confiance économique retrouvée, les difficultés monétaires du voisin argentin n'ont pas sérieusement affecté le real.

Il est vrai que les taux d'intérêt étaient encore de 15 % en juillet 2001.

Si ce niveau de rémunération du real séduisait les spéculateurs, il était jugé raisonnable par le marché. Selon les prévisions, la croissance devait se poursuivre à un rythme comparable en 2001.

Car, d'une part, le marché intérieur est resté porteur et, d'autre part, le Brésil ne devrait pas subir de plein fouet le ralentissement de l'activité des États-Unis puisque l'Union européenne (zone où la croissance semblait devoir être mieux préservée) est devenue son premier partenaire commercial.

Seules ombres au tableau : un plan de rationnement de l'électricité (été 2001) qui pénalisera l'industrie et les difficultés du Mercosur (Marché commun du sud de l'Amérique) qui souffre de la concurrence de projets libre-échangistes différents.

Ainsi les négociations pour faire du Chili un membre à part entière de l'organisation ont-elles été interrompues, Santiago étant tenté par la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) proposée par Washington.

Le Mercosur est également apparu pâtir de l'absence d'institutions supranationales d'arbitrage (surtout pour les problèmes de concurrence). Si la crise de 1998-1999 est devenue un souvenir et que la cote de popularité du président Fernando Henrique Cardoso s'est redressée (bien qu'affectée par la révélation de plusieurs scandales.... »

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