Bosnie-Herzégovine 1998-1999 L'impossible reconstruction Deux ans après la signature des accords de Dayton (14 décembre 1995), l'année 1998 avait semblé...
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Bosnie-Herzégovine 1998-1999
L'impossible reconstruction
Deux ans après la signature des accords de Dayton (14 décembre 1995), l'année
1998 avait semblé annoncer enfin un épuisement des logiques nationalistes.
En
janvier 1998, fort des nouveaux pouvoirs que lui avait conférés la conférence de
Bonn (décembre 1997), le haut représentant de l'ONU Carlos Westendorp a tranché
plusieurs questions en suspens (adoption des lois sur la citoyenneté et la
monnaie, introduction de plaques d'immatriculation et de passeports communs,
choix du nouveau drapeau bosniaque), surmontant ainsi la paralysie des
institutions communes.
Au même moment, la crise politique ouverte en juillet
1997 en République serbe (de Bosnie) aboutissait à l'élection du
social-démocrate Milorad Dodik comme nouveau Premier ministre, le Parti
démocratique serbe (SDS) perdant ainsi le contrôle du pouvoir exécutif dans
cette zone.
M.
Dodik s'empressa alors de briser l'isolement de la République
serbe et d'obtenir des aides économiques substantielles.
Dans les deux cas,
toutefois, les espoirs apparus en début d'année se sont vite évanouis.
Le renforcement de l'autorité du haut représentant et des organisations
internationales présentes en Bosnie-Herzégovine a transformé celle-ci en
véritable protectorat, comme l'ont montré l'imposition de diverses mesures
institutionnelles et législatives (constitution des conseils municipaux,
adoption de lois sur la propriété immobilière et la privatisation),
l'établissement d'un contrôle étroit sur les médias, ou encore l'application de
sanctions financières contre les municipalités récalcitrantes.
Toutefois, la
politique de la carotte et du bâton n'a pas suffi à faire de l'année 1998 celle
du retour des réfugiés: le nombre de "retours minoritaires" n'a été que de 14
500 dans la Fédération croato-musulmane et de 2 000 en République serbe (sur 2
100 000 personnes déplacées entre 1992 et 1995).
De même, sur le plan
économique, l'aide internationale (1,25 milliard de dollars en 1998) n'a pas
permis de réduire les écarts entre les deux entités (salaire mensuel moyen en
1998: 300 marks allemands dans la Fédération et 130 en République serbe) ni de
réduire de façon significative un chômage endémique (taux de chômage en 1998: 50
% dans la Fédération et 60 % en République serbe).
Surtout, malgré d'énormes moyens, les acteurs internationaux ne sont pas
parvenus à atténuer les peurs et les clivages qui empêchent une véritable
réintégration politique et humaine de la Bosnie-Herzégovine.
Cet échec s'est
reflété....
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