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Bangladesh 2005-2006
L’islam politique radical au centre des préoccupations
L’année 2005 a vu le passage au terrorisme d’un des principaux groupes islamistes armés, Jamaatul
Mujahideen Bangladesh (JMB, Assemblée des combattants du Bangladesh), pourtant interdit en février
2005.
Cette nouvelle vague de violence a suivi le coup d’éclat du 17 août 2005, où plus de 450 bombes
légères ont explosé en une demi-heure sur l’ensemble du territoire, opération inédite dans l’histoire du
terrorisme.
À travers cette attaque qui n’a compté que trois victimes, JMB a surtout cherché à démontrer
sa capacité organisationnelle et à envoyer au gouvernement un avertissement pour qu’il instaure la « loi
d’Allah ».
Après ce premier acte, le Bangladesh a été secoué par une série d’attentats meurtriers, tous
revendiqués par JMB et visant essentiellement l’appareil judiciaire (neuf attaques à la bombe d’octobre à
décembre 2005, dont plusieurs attentats-suicides, tactique jusque-là inconnue dans le pays).
Soucieux jusqu’au bout de préserver un visage « démocratique, musulman et modéré », le gouvernement
de Khaleda Zia, présidente du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP, majoritaire), a longtemps nié
l’existence d’organisations armées prônant le jihad.
Il a fallu ainsi attendre octobre 2005 pour que le
mouvement Harkatul-Jihad al-Islami, déjà qualifié par les États-Unis de « groupe terroriste ayant des liens
avec Al-Qaeda » et interdit au Royaume-Uni, soit placé sur la liste noire.
Confrontées aux menaces
directes de l’automne 2005, les autorités bangladaises ont procédé à l’arrestation d’un millier de militants
présumés et des sept membres du Comité central de JMB, dont les plus notoires, Shaikh Abdur Rahman
et le dénommé Bangla Bhai (frère bangladais), en mars 2006.
La (non-)question des réformes électorales sur fond d’agitation politique
Cependant, cette réaction à caractère exclusivement sécuritaire est restée superficielle : elle n’a touché ni
les ONG (organisations non gouvernementales) islamiques qui ont financé ces groupes armés, ni les
écoles et autres centres coraniques où les militants ont été entraînés.
Le Premier ministre a
soigneusement évité de mener l’enquête au sein du BNP et de ses alliés islamistes, alors que le patronage
de plusieurs leaders jihadistes par des membres de la majorité a été avéré.
Surtout, les causes profondes
du phénomène terroriste ont été ignorées, telles que les failles du système éducatif, la montée du
chômage parmi les jeunes diplômés (34 % des 15-29 ans) et le poids grandissant du fondamentalisme
religieux.
Depuis 2003, la secte hétérodoxe musulmane des Ahmadis a souffert par exemple d’une
persécution systématique, qui s’est aggravée au printemps 2005 sous la houlette de l’organisation
internationale Khatme Nabuat Andolon (Mouvement du sceau de la prophétie).
Principal parti d’opposition, l’Awami League (AL) est revenue au Parlement en octobre 2005, après plus
d’un an de boycott, et a relancé la polémique sur la partialité du système électoral.
Elle a exigé une
réforme du gouvernement intérimaire – à qui le pouvoir est constitutionnellement transféré 90 jours
avant les élections pour garantir la neutralité du scrutin – et, surtout, la démission du chef de la
Commission électorale, M.A.
Aziz, nommé sous une pluie de controverses à l’été 2005.
À partir de mai
2006, l’agitation a gagné la rue avec une série de révoltes dans les usines textile des faubourgs
populaires de Dacca.
Fomentées par des syndicats proches de l’AL, elles....
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