Bangladesh 2004-2005 Velléités gouvernementales contre le terrorisme En 2004-2005, le Bangladesh a été frappé par plusieurs attentats visant des personnalités...
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Bangladesh 2004-2005
Velléités gouvernementales contre le terrorisme
En 2004-2005, le Bangladesh a été frappé par plusieurs attentats visant des personnalités de l'opposition
(la présidente de la Ligue Awami, Sheikh Hasina, a réchappé d'une attaque à la grenade le 21 août 2004
; l'ex-ministre des Finances Shah AMS Kibria a été assassiné le 27 janvier 2005) ou des symboles jugés «
anti-islamiques » par des groupes radicaux, avec l'attaque du tombeau du saint soufi Shah Jalal à Sylhet
en mai 2004, blessant le haut-commissaire britannique, et l'explosion de bombes sur les sites des ONG
(organisations non gouvernementales) Grameen Bank et BRAC (Bangladesh Rural Advancement
Committee) en janvier 2005 et sur le campus de l'université de Dacca lors de la Saint-Valentin 2005.
Ces
attentats ont relancé l'agitation contre le gouvernement de Khaleda Zia (présidente du Parti nationaliste
du Bangladesh – BNP), les partis d'opposition l'accusant d'avoir au mieux bloqué les enquêtes, au pire
d'être complice.
Sous la pression des donateurs qui se réunissaient à Washington en février 2005 pour
discuter notamment de la question du terrorisme au Bangladesh, le gouvernement a modifié son attitude
en reconnaissant pour la première fois l'existence de groupes islamistes armés menaçant la sécurité
nationale.
Deux organisations, Jagrata Muslim Janata Bangladesh (Peuple des musulmans éveillés du
Bangladesh) et Jamaatul Mujaheedin (Assemblée des combattants), actives dans le nord du pays depuis
six ans, ont été interdites et une quarantaine de militants appréhendés.
Dans une optique plus large de lutte contre la criminalité organisée, une force d'élite de 5 000 hommes a
été mise sur pied en avril 2004.
Baptisée « bataillon d'action rapide », composée de militaires et de
policiers sélectionnés, disposant d'équipements sophistiqués, de salaires supérieurs à ceux des forces de
l'ordre classiques, et surtout d'une marge de manœuvre considérable, elle allait bénéficier d'une totale
impunité, les suspects étant souvent exécutés avant même d'avoir été jugés.
Une position internationale plus fragile
La perception étrangère des problèmes de terrorisme et d'instabilité politique a continué de peser sur
l'image internationale du Bangladesh, comme l'a illustré le refus de l'Inde d'assister à la conférence
annuelle de la SAARC (Association d'Asie du Sud pour la coopération régionale), qui devait se tenir à
Dacca en février 2005 et a été reportée sine die, New Delhi ayant émis des doutes sur la capacité du
gouvernement bangladais d'en assurer la sécurité.
Les attentats ont contribué à refroidir les relations
indo-bangladaises, déjà tendues sur les questions du partage des eaux fluviales, de la dissymétrie du
commerce bilatéral et du soutien accordé par les deux voisins à des mouvements rebelles agissant de
chaque côté de la frontière.
Une autre conséquence fut le gel des trois projets (usine d'engrais, aciérie et
centrale électrique) du groupe indien Tata, dont le protocole d'accord avait été signé en octobre 2004
pour un montant de 2 milliards de dollars.
La diplomatie bangladaise révéla aussi sa fragilité en juin 2004
avec la défaite de Salahuddin Q.
Chowdhury à l'élection du secrétariat général de l'Organisation de la
conférence islamique (OCI).
Face à ces revers, le pouvoir a suivi une double stratégie.....
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