Bangladesh 2003-2004 La lutte contre la corruption, enjeu prioritaire L’indépendance de la justice et la lutte contre la corruption étaient...
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Bangladesh 2003-2004
La lutte contre la corruption, enjeu prioritaire
L’indépendance de la justice et la lutte contre la corruption étaient au centre du débat public en 20032004.
Mais la réforme, réclamée par la Cour suprême, d’un système judiciaire engorgé et politisé a été
une nouvelle fois reportée par le gouvernement BNP (Parti nationaliste du Bangladesh, majoritaire,
présidé par le Premier ministre, Khaleda Zia).
La séparation entre pouvoirs exécutif et judiciaire serait
pourtant indispensable dans un pays figurant parmi les plus touchés par la corruption, selon un rapport
de l’organisation non gouvernementale Transparency International (mars 2004).
Le gouvernement a,
certes, fait voter en février 2004 une loi instituant une Commission anticorruption, mais ce nouvel organe
souffre d’un manque d’indépendance et se révèle moins critique que des commissions parlementaires
enquêtant sur le (dys)fonctionnement des ministères gérant les projets de développement.
Ce sont
surtout la presse écrite et des syndicats comme l’Association du barreau qui ont contribué à dénoncer les
magistrats corrompus.
2004 a aussi vu l’émergence d’une «troisième force» constituée autour de l’ancien président de la
République Badruddoza Chowdhury et d’autres dissidents du BNP, baptisée «Courant alternatif».
Ce
nouveau parti clame sa proximité avec les organisations de la société civile et fait de la lutte contre la
corruption son thème favori.
Ses critiques du népotisme régnant dans le BNP ont créé un électrochoc au
sein d’une formation contrôlée d’une main de fer par Tareq Rahman, fils de Khaleda Zia.
Le
gouvernement, ainsi que la League Awami (AL), jalouse de son statut de principal courant d’opposition,
se sont efforcés d’affaiblir ou d’absorber ce mouvement gênant.
Démocratisation ralentie et conflits récurrents
À la suite du boycottage du Parlement par l’AL à partir de juin 2003, la stratégie de confrontation a repris
entre l’opposition et le BNP.
L’AL a eu recours, à partir de février 2004, aux hartal, combinaisons de
manifestations provocatrices et de grèves générales paralysant les zones urbaines.
Cette tactique visait à
faire démissionner le gouvernement et à organiser des élections anticipées, mais l’ultimatum d’abandon
du pouvoir fixé au 30 avril n’a finalement pas abouti pour deux raisons : les ambassades occidentales ont
désavoué une stratégie perçue comme antidémocratique, et le gouvernement s’est attaché, par une
répression à grande échelle (15 000 arrestations à Dacca en une semaine), à réduire cette menace.
D’autres types de conflits sont réapparus pendant l’année.
Des groupes musulmans fondamentalistes
proches d’un parti au pouvoir, Islami Oikkyo Jote, s’en sont violemment pris à la minorité ahmadi (issue
d'un courant réformateur musulman née au Pendjab à la fin du xixe siècle et comptant plus de 100 000
membres) et ont exigé du gouvernement qu’il la déclare «non musulmane».
Le Bangladesh,
contrairement au Pakistan, n’a jamais cédé sur ce point ; mais, cette fois, le Premier ministre a décidé le
8 janvier 2004 d’interdire les publications ahmadi les plus hétérodoxes.
Par ailleurs, la situation dans les
Chittagong Hill Tracts restait volatile sept ans après la signature d’un traité de paix entre le
gouvernement et le PCJSS (Parbattya Chattogram Jana Samhati Samiti, Parti uni du peuple des collines
de Chittagong), représentant les minorités ethniques.
La non-application des accords par le BNP et les
opérations armées d’organisations radicales tribales et bengali ont remis en question le précaire équilibre
atteint après vingt ans....
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