Bangladesh 1997-1998 Les chantiers de la transition En dépit de quelques inquiétudes portant sur le climat politique intérieur, le gouvernement...
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Bangladesh 1997-1998
Les chantiers de la transition
En dépit de quelques inquiétudes portant sur le climat politique intérieur, le gouvernement de la Ligue
Awami dirigé par Sheikh Hasina Wajed a remporté des succès diplomatiques majeurs en matière
d'apaisement des tensions, au cours de sa deuxième année de mandat, s'attaquant à des sujets
d'inquiétude déjà anciens, dans la sphère nationale comme internationale.
En mars 1997, un traité a été
signé avec l'Inde pour une entente cordiale à propos du partage des eaux du Gange.
En décembre, un
traité de paix s'est finalement conclu pour mettre fin à l'état d'insurrection dans les Chittagong Hill Tracts,
peuplés de Jhums qui réclament leur autonomie (voire l'indépendance) depuis les années soixante-dix.
Disposant d'un rôle clé au sein de la SAARC (Association de l'Asie du Sud pour la coopération régionale),
Dhaka a aussi tenté de dissiper les tensions consécutives aux essais nucléaires réalisés en Inde et au
Pakistan en mai 1998, pour contenir la course à l'armement dans la région.
Instabilité politique menaçante
L'évolution économique a toutefois continué d'être entravée par la menace constante d'instabilité
politique planant sur le pays, potentiellement dissuasive pour les investissements étrangers pourtant si
recherchés.
L'âpre rivalité qui oppose les deux principaux partis politiques, la Ligue Awami et le Parti
national du Bangladesh (BNP), a engendré des désaccords sur tous les sujets, y compris sur les traités
précités acclamés par la communauté internationale.
Bien que le principe de gouvernements intérimaires
ayant charge de surveiller la passation de pouvoirs d'un régime élu à un autre semble viable, il n'y a pas
encore trace d'une culture d'opposition loyale, d'où les fréquents boycottages du Parlement.
A l'inverse, le pays reste fréquemment confronté à des perturbations à motifs politiques : fermeture
générale des magasins en signe de protestation et grèves.
L'état de grâce relatif qui a suivi les élections
de juin 1996 est apparu de plus en plus menacé, l'opposition cherchant à exploiter les failles du système
pour faire tomber le gouvernement.
En cela, sa stratégie n'a pas semblé différente de celle de la Ligue
Awarni, qui avait utilisé l'agitation dans les rues entre 1994 et 1996 pour venir à bout du gouvernement
de la bégum Khaleda Zia (BNP).
Les mesures de politique intérieure ont reçu un accueil mitigé, avant tout parce que le pays est
idéologiquement divisé.
Parmi les efforts du gouvernement pour restaurer l'esprit de la guerre de
Libération et rectifier des faits historiques perçus comme falsifiés sous les régimes précédents, le procès
des assassins passés aux aveux de Bangabandhu Sheikh Mujibur Rahman, fondateur de la nation et père
de Sheikh Hasina Wajed, commencé en mars 1997, a revêtu une importance centrale.
Les observateurs
critiques remarquaient que l'autonomie des médias et le retour au calme sur les campus (souvent en
proie à la violence), qui faisaient partie des promesses électorales....
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